Ma vie est ma danse du soleil

Paris 4e
du 30 mai au 29 juin 2002

Ma vie est ma danse du soleil

Adaptation du livre de Léonard Peltier : « Ecrits de prison, le combat d’un Indien – United States prisoner number : 89637-132 »

La pièce
A propos de la création
A propos de l'adaptation
Quelques témoignages de la mobilisation internationale en Faveur de Léonard Peltier

Adaptation du livre de Léonard Peltier : « Ecrits de prison, le combat d’un Indien – United States prisoner number : 89637-132 » et musique de Christian Roux

Un homme a lu le livre de Léonard Peltier comme une lettre qui lui serait adressée. Il se dit qu’il ne doit pas oublier.

Il devient alors un homme européen, seul face à un témoignage : celui d’un indien en prison depuis vingt-cinq ans, condamné à deux peines d’emprisonnement à perpétuité consécutives… plus sept ans.

L’homme cherche à comprendre, à sentir une indianité, un emprisonnement. L’histoire se passe en Amérique, le beau rêve, le modèle.

De la criminalisation de l’indien dès son enfance, de procès truqués à une vie infernale en prison, l’homme blanc n’omet aucun détail, enjolive parfois, s’emporte. Il s’amuse dans ses récits, dans un imaginaire forcément influencé par le cinéma (westerns) et la télévision.

Mais l’indien est là bien présent (voix intérieure – mémoire d’une parole lue). Il prend place, dialogue, rappelle qu’il n’est qu’un homme et que les bonnes causes ne sont pas si simples.

Continuer à raconter la vie de ce prisonnier entraîne notre européen dans l’essence même de la parole indienne.

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Un jour du mois de juin 2000, j’ai reçu un livre, venu du fond d’une cellule, du fond d’une indicible douleur, illuminée par « la danse du soleil ». Cela se passe aux Etats-Unis, en Amérique, notre beau rêve. Le témoignage d’un Indien sioux condamné à deux peines de prison à perpétuité consécutives plus sept ans.

Le contexte : au début des années 70, le gouvernement américain entreprend de déstabiliser les mouvements de revendication des minorités. Arrestations sommaires, procès et emprisonnements arbitraires… La pression s’intensifie. En juin 1975, deux agents du FBI trouvent la mort sur la réserve de Pine Ridge. Mascarade de procès, pièces falsifiées… Léonard Peltier, militant de l’American Indian Movement est inculpé, condamné à perpétuité et incarcéré. Depuis plus de 25 ans, il clame son innocence. 

J’ai une certaine conscience politique et pourtant bien vite, le quotidien me happe et j’oublie. Deux mois plus tard, en septembre 2000, en travaillant à mes projets, je suis de nouveau devant ce livre. Cette parole s’impose : « Il faut que ma souffrance ai un sens. Ma vie est une prière pour mon peuple… ». C’est cette parole que j’ai envie de dire, en la donnant au public. 

J’écris à Léonard Peltier, lui demandant humblement l’autorisation de raconter son histoire avec les moyens de mon métier : « Permettez au blanc que je suis, de dire avec vous que nous n’avons qu’une terre-mère et que nous devons l’aimer ensemble, de chanter que nous sommes tous ses enfants et que nous avons les mêmes droits et les mêmes devoirs, de crier que l’injustice ne peut pas être acceptée, supportée plus longtemps.

J’aimerais appeler ces représentations théâtrales d’une de vos phrases au bas des premiers chapitres : « Ma vie est ma danse du soleil ».

Je sais par expérience qu’un témoignage fort n’a pas besoin de rajouts d’images spectaculaires pour être entendu. Il faut qu’il soit dit, simplement, fortement à d’autres êtres humains. Porter votre parole est une nécessité hurlante. Recevez mes salutations les plus fraternelles. »

Pas de réponse directe, mais des rencontres, de belles rencontres : l’éditeur français Francis Geffard, puis le Comité de soutien à Léonard Peltier, le CSIA…

Je demande alors à Christian Roux d’écrire une adaptation qui transpose théâtralement cette émotion première et à Marie-Paule Guillet de me mettre en scène.

C’est un moment où la compagnie a peu de moyens financiers. Chacun de nous trois investit son temps et son énergie dans cette création.

Aujourd’hui une part de sa parole vit et s’incarne, voyage et rencontre.

Léonard Peltier le sait. C’est peu et c’est si important.

Etienne Guichard

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« L’expression identitaire des Indiens, tantôt flamboyante, parfois subtile et déroutante, affirme la différence indienne et s’inscrit dans les démarches qui prennent le contre-pied de la globalisation et de l’uniformisation qui s’ébauchent au seuil du XXème siècle. En défendant ainsi des valeurs que l’on croyait perdues, l’Indien, loin de se vouloir semblable aux autres, s’affirme différent. A cet égard, il demeure l’un des plus farouches rebelles de la dernière Frontière ». Joëlle Rostowski 

« D’abord séduit, enfant, par l’image Hollywoodienne de l’image, plus tard fasciné par tous ces rebelles qui, au cours du XXème siècle, ont tout fait pour préserver leurs libertés, celui que nous appellerons « l’homme » ne sait peut-être pas que c’est ce que dit Joëlle Rostowski qui le pousse à écouter plus profondément le message de Léonard Peltier plutôt qu’un autre.

Car revendiquer avant tout le droit à la différence, c’est revendiquer le droit d’être soit, d’avoir ses propres valeurs et sa liberté. Et ce message là touche tout à coup une fibre universelle à laquelle nul ne peut être insensible.

L’autre thème universel touché par l’identité indienne est la notion de Terre Mère. A l’heure où notre planète subit de plein fouet les agressions de l’économie dominante, comment rester insensible à ce discours ?

Le miracle Indien c’est que, partant d’un combat singulier, celui-ci touche au plus profond d’eux même tous les « êtres humains de bonne volonté ».

Et « l’homme » est un de ceux-là. » 

Christian Roux

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Amnesty International ainsi que de nombreuses associations considèrent Peltier comme un prisonnier politique dont les recours pour obtenir une réparation légale ont tous été épuisés. Le gouvernement des États-Unis a rejeté à plusieurs reprises les demandes d'un réexamen officiel.

Amnesty International reconnaît qu'un nouveau procès n'est plus une option possible et est convaincu que Peltier devrait être libéré immédiatement et sans condition. 

« Peut-être la résistance déterminée de Léonard Peltier est-elle incompréhensible pour les puissants qui régissent l’Amérique et le monde. Ne jamais abandonner, résister, les puissants appellent cela de la folie. Mais les fous sont présents dans chaque coin du monde et, à travers eux, la résistance fleurit à même le sol fertile d’anciennes cultures. Ceux qui ont emprisonné Léonard Peltier ne comprennent donc pas que, même en prison, il puisse continuer à être libre. Ils ne comprennent pas davantage qu’un seul homme puisse résister à ce point et finalement compter autant pour beaucoup d’entre nous. » Sous-Commandant Marcos

« Le cas de Léonard Peltier entache la conscience américaine depuis un long moment. Dans un pays fier de ses institutions et de ses valeurs, il est triste de réaliser que pendant près d’un quart de siècle, la justice a été vaine pour cet homme. La souffrance de Léonard Peltier est symbolique de la répression des peuples indigènes à travers le monde et elle mérite une attention immédiate. Je joins ma voix à toutes celles qui, nombreuses de part le monde, sollicitent du gouvernement américain la libération immédiate et inconditionnelle de Léonard Peltier. » Mgr Desmond Tutu (Prix Nobel de la Paix)

« Depuis vingt-quatre ans, Léonard Peltier est en prison même si de sérieux doutes pèsent sur sa culpabilité, même si enquêtes et procès ont été entachés d’irrégularités, et enfin même si sa santé se détériore. A travers le monde, le cas de Léonard Peltier est emblématique de la façon dont la justice traite les peuples autochtones. Car nous avons tous été soumis à une justice injuste. Que la liberté soit enfin rendue à Léonard Peltier ! » Rigoberta Menchu Tun (Prix Nobel de la Paix)

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Sélection d’avis du public

Ma vie est ma danse du soleil Le 24 juin 2002 à 20h22

Comme tout les monologues, mieux vaut être acquis à la cause. Bien joué.

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Ma vie est ma danse du soleil Le 24 juin 2002 à 20h22

Comme tout les monologues, mieux vaut être acquis à la cause. Bien joué.

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6, rue Pierre-au-Lard 75004 Paris

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Spectacle terminé depuis le samedi 29 juin 2002

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