Les veilleurs de jour

A partir de 6 ans.

• L’histoire des frères Lumière

L’histoire des frères Lumière, racontée à travers une mise en scène féérique et magique ! Alex et Pierrot, en vacances au bord de la mer, découvrent l’entrée de la Goule-aux-fées, une grotte mystérieuse dans laquelle ils vont jouer à se raconter des histoires à base d’ombre, de lumière, de mouvement. A partir de cet épisode réel, vécu en juillet 1877 par les « vrais » Frères Lumière, les Veilleurs de jour nous convient à un voyage onirique et fantaisiste en hommage au 7e art.

Par le Théâtre Jeune Public de Strasbourg

• Note d’intention

Deux frères
Je voulais proposer aux enfants un spectacle autour du lien fraternel. Je me suis intéressé à différents récits, réels ou imaginaires, qui racontent un pacte entre deux frères : un récit réel, celui de Louis et Auguste Lumière et leur serment dit « de la Goule-aux-fées », la légende alsacienne des frères de Ribeaupierre, et enfin le récit biblique de Jacob et Esaü. La légende des frères de Ribeaupierre en deux mots : au XIIIème siècle, deux frères se font construire deux tours jumelles et mettent au point un rituel pour se réveiller simultanément le matin. Mais un manque de synchronisation les fera périr... Jacob et Esaü, quant à eux, alors qu’ils avaient prévu de s’entretuer au petit jour, décident de renouer leur lien fraternel. Avant l’aube : un mystérieux visiteur, une échelle, des anges.

La goule-aux-fées
En juillet 1877, Auguste et Louis Lumière, alors adolescents, sont en vacances sur la côte bretonne. A la recherche d’un lieu sombre pour développer leurs plaques photographiques, ils se réfugient au plus profond d’une grotte creusée dans la falaise. Mais peu à peu la marée monte, inonde la grotte, obstrue l’entrée. Les deux frères pris au piège se font alors le serment, au cas où ils s’en sortent, de ne jamais séparer leurs deux prénoms et de signer conjointement les inventions qu’ils feront dans l’avenir... L’eau redescend, et les frères au nom prédestiné quittent la matrice obscure de la grotte, chambre noire et bain révélateur : les frères Lumière sont nés.

Le jour se lève
« C’est la vie même, c’est le mouvement pris sur le vif (...) Lorsque ces appareils seront livrés au public, la mort cessera d’être absolue » (La Poste, 30 décembre 1895).
Les réactions des premiers spectateurs des vues Lumière prennent des accents mystiques : on a vraiment l’impression d’une victoire de l’homme sur le noir, la nuit, la mort. A ces frères précurseurs que sont Auguste et Louis succéderont de nombreux frères cinéastes : les Taviani, les Coen, les Farelly, les Dardenne, ... Pourquoi autant ? Le fait de trouver ensemble une justesse de l’image, de la lumière, du cadre, du mouvement, a-t-il quelque chose à voir avec le tissage fraternel ?

Villa lumen
Fabienne Delude a construit un décor en noir et blanc qui évoque fortement l’univers de la fin du XIXème siècle et des villas que se faisait construire Antoine Lumière. Une toile de fond aquarellée ouvre une perspective de paysage, tandis que des écrans semi-transparents permettent aussi bien la projection d’images que du théâtre d’ombres. Cet espace ouvert et fermé sera le lieu de la narration. Il pourra devenir la grotte de la Goule-aux-fées, submergée par l’eau ; cette eau qui nous rappelle celle des bains de révélation, de lavage et de fixation photographiques, mais aussi l’eau de la mère Lumière (Jeanne-Joséphine, blanchisseuse de son état), l’eau de l’Arroseur arrosé, l’eau du Grand Canal de Venise où est inventé le premier travelling...

Avant le cinéma
J’ai demandé à Laurence Barbier de réfléchir aux inventeurs de l’avant-cinéma : Etienne-Jules Marey, Joseph Plateau, Emile Reynaud, ... mais aussi de créer une image contemporaine (utilisation détournée de la caméra super 8, pellicule dessinée, grattée, brûlée, ...). On construira aussi de l’image en direct : théâtre d’ombres, rétro-projecteur, théâtre d’objets. Et si on se prenait pour les frères Lumière ? Les surfaces de projection seront les écrans de plastique qui ne sont pas sans rappeler des films photographiques géants, ou directement la peau des comédiens.

Les veilleurs de jour
J’ai été sollicité en 2001 par France Culture et le Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne, pour écrire une pièce à destination des circassiens. Cette résidence m’a donné envie de retravailler avec des artistes de cirque. Les Veilleurs de jour est le projet rêvé pour cela : évocation des gags et clowneries qui émaillent les premiers films de l’histoire du cinéma en 15 images par seconde, travail sur la verticalité (corde, tissu, échelle). Du cirque, donc, du mouvement, de l’image, du théâtre d’ombres et d’objets, voilà les langages utilisés. Du texte, mais pas trop, pour raconter ces histoires de frères. Un trio insolite formé d’une acrobate, d’un danseur et d’un projectionniste : les veilleurs de jour, ce serait eux.

Laurent Contamin, juillet 2004

• La presse

"Un spectacle en forme de jeu. Des écrans qui permettent toutes les audaces. Un très beau spectacle de théâtre vivant." France Inter

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