Les nouvelles brèves de comptoir

Clichy La Garenne (92)
le 27 septembre 2000

Les nouvelles brèves de comptoir

CLASSIQUE Terminé

J’attends le bus au comptoir, c’est pareil que dans la rue… " phrase entendue dans un café du 18ème en janvier 1996.

J’attends le bus au comptoir, c’est pareil que dans la rue… " phrase entendue dans un café du 18ème en janvier 1996.

Non, les Brèves de Comptoir ne sont ni inventées, ni écrites. Elles sont le résultat d’un véritable travail d’entomologiste qu’effectue Jean-Marie Gourio depuis 1987 pour rassembler les dires inédits des gens de bistrots. Son grand mérite est d’avoir mis à jour une langue très spécifique qui jaillit en toute liberté au-dessus des comptoirs. Ces propos qui sortent de la bouche des habitués des bistrots ne sont ni plus intelligents ni plus stupides que ceux des autres humains, mais leur étrange façon de dire, de tourner une idée, de mettre en musique les mots, fait basculer irrésistiblement le sens des choses et la raison du monde… D’une certaine façon cela s’appelle la poésie.
De ce langage de comptoir au théâtre il n’y avait que la rue à traverser, nous l’avons franchie en 1994 en montant un premier spectacle au Théâtre Tristan Bernard, qui rassemblait les années 1987 à 1994. Aujourd’hui, avec " Les Nouvelles Brèves de Comptoir " nous voulons témoigner de la période 1994-2000. Ce spectacle sera d’ailleurs le dernier autour des Brèves de Comptoir, puisque Jean-Marie Gourio, après avoir rendu compte des treize dernières années du siècle à travers les propos de bistrots, a décidé de mettre un terme à ce travail en l’an 2000.
Une petite brève avant de vous quitter : " Moi les trente cinq heures ça ne me gêne pas, je pars toujours avant… ", phrase entendue en avril 1999 dans un café de Ménilmontant.

Santé !

Jean-Michel Ribes
Metteur en scène

 Il est bien évident que j’aime aller dans les cafés, tous les cafés, du vieux bougnat bien encastré dans sa ruelle étroite au grand bistrot clinquant, crâneur et tout en glaces. Du " Rendez-vous des amis " au " Marigny ", je les aime tous, et les gens qui s’y bousculent et se font rire et s’engueulent et se brûlent la santé en disant que ça fait du bien. Bien souvent, je les hais aussi, mais jamais, jamais ils ne me laissent indifférent. Il faut les écouter, ah ça oui ! Politique et bagnoles et Martiens et fraises des bois ! Alors voilà, j’ai écouté en buvant et j’ai bu en écoutant, à l’affût au bout du comptoir. Tout est là, vous y êtes, un coude sur le zinc, un verre à la main et l’attention ballottée comme un glaçon dans un verre d’anis aux premiers jours de l’été. Des instants de vie, et même plus, des moments d’apéro !

Santé !

Jean-Marie Gourio
Auteur

" A la campagne il n’y a pas beaucoup d’homosexuels…faut dire on a le bon air. "
Milliers de phrases jetées en l’air au-dessus des comptoirs rattrapées au vol par l’oreille sonar de Jean-Marie Gourio qui les rassemble dans ses livres depuis 1987, construisant jour après jour l’histoire de cette fin de siècle vue par ceux qui ne parlent pas à la télé. Il en reste.
Mettre en théâtre les Brèves de Comptoir c’est d’abord retrouver l’homme qui a prononcé cette petite phrase, un peu comme on reconstitue le dinosaure à partir d’un morceau de sa mâchoire, puis il faut le placer à côté d’un autre qui a dit la même chose que lui ou le contraire, ensuite mettre un patron en face d’eux qui ne les vire pas tout de suite de son bistrot, laisser arriver d’autres clients, les rassembler autour du comptoir en évitant de les coudre ensemble, les laisser libres d’aller et venir, entrer et sortir d’eux-mêmes, dire le monde, le temps et le chablis, sans jamais s’écouter mais en se comprenant toujours.
Pour le reste faire comme Racine, appliquer la règle des trois unités avec fermeté : unité de lieu : le bistrot, unité de temps : une année entière avec hiver, printemps, été, automne et encore hiver, unité d’action : lever le coude. Vous ne vous étonnerez donc pas que les Brèves de Comptoir sur scène soient du théâtre classique.

Jean-Michel RIBES
Metteur en scène

P.S : " Les Brèves de Comptoir " créées au Théâtre Tristan Bernard rassemblaient les années 87 à 94, " Les Nouvelles Brèves de Comptoir " rassemblent les années 1995 à 1999.

" Moi, je conduis un quarante tonnes, alors 2 grammes 5 dans le sang ça se voit pas… "

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16/18, allée Léon Gambetta 92110 Clichy La Garenne

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Rutebeuf
16/18, allée Léon Gambetta 92110 Clichy La Garenne
Spectacle terminé depuis le mercredi 27 septembre 2000

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