Les indiens rient pas comme nous

Paris 18e
du 7 au 31 mars 2013
1h15

Les indiens rient pas comme nous

On part en Inde comme vers un monde meilleur, où l’on croit rencontrer des gens qui seraient tous beaux, gentils, honnêtes, accueillants, spécialistes du yoga et imprégnés d’une spiritualité désintéressée… C’est pour interroger ces poncifs et ces fantasmes d’une Inde rêvée, qu’on imagine plutôt qu’on ne la regarde, que cette pièce a été créée, avec autant d’humour que de lucidité.
  • Comédie touristique

23h55 : Embarquement immédiat pour Nadine, Katy, Emilie…

Trois destins croisés vers une destination commune, New Delhi. Dans leurs bagages, des espoirs en pagaille, bien sûr l’envie d’ailleurs, quelques préjugés, des idées reçues, une culture de l’instant, fugitive. Un cocktail d’ignorance ou cette soi-disant ouverture aux autres ne les renvoient qu’à leur propre ignorance.

C’est drôle et triste et c’est la vie d’aujourd’hui. On a son idée, ses certitudes. Quelques documentaires, des articles lus à la va-vite viennent les conforter. Et puis c’est le grand trou et il faut se débattre, se frotter aux autres et là peut-être on commence à comprendre quelque chose. En tout cas comprendre, qu’il n’est pas si facile de comprendre.

  • Note d'intention

Il fallait le faire… Depuis tant d’années, j’entends les mêmes préjugés et naïvetés sur l’Inde ! Ceux qui partent là-bas partagent comportements et attentes. Ce pays si spirituel, où pourtant le culte de l’argent a atteint son paroxysme, apparaît aux yeux des Occidentaux comme un lieu rêvé où le matérialisme n’existe pas. On part en Inde comme vers un monde meilleur, où l’on croit rencontrer des gens qui seraient tous beaux, gentils, honnêtes, accueillants, spécialistes du yoga et imprégnés d’une spiritualité désintéressée… Et même s’il ne faut pas gratter longtemps le chromo pour se rendre compte que ces clichés sont des fantasmes, les touristes s’y accrochent, en dépit de la réalité qu’ils découvrent et qu’ils ne veulent pas voir.

Sur l’Inde on entend tout et son contraire. Il est impossible d’être objectif quand on parle de ce pays. Si, comme je l’ai fait dans mes spectacles, on décrit les petits métiers (ceux de la restauration de rue, celui du cireur de souliers, du barbier…), certains y voient une complaisance à peindre la misère. Moi, j’y vois au contraire de la poésie, de la nostalgie, la persistance du lien social. Alors, lorsque je rentre à Paris, je m’étonne que personne ne me dise bonjour dans la rue. Ca y est ! Moi qui croyais échapper à la naïveté du préjugé, j’y retombe ! Je suis, sans m’en apercevoir, devenue un des personnages de la pièce que j’écris…

C’est pour interroger ces poncifs et ces fantasmes d’une Inde rêvée, qu’on imagine plutôt qu’on ne la regarde, que j’ai écrit cette pièce, avec, j’espère, autant d’humour que de lucidité.

Trois femmes qui fuient leur quotidien pour partir en Inde, se rencontrent par hasard à l’aéroport. Elles ne se connaissent pas. Elles ont décidé de couper tout lien avec leur vie présente pour reconstruire de nouveaux liens. En attente de réponses aux questions qu’elles se posent, elles vont les chercher dans ce pays qui n’est pas de Cocagne, en espérant échapper à des schémas qu’elles vont pourtant immédiatement reproduire. Emilie a la quarantaine ; elle quitte la France parce qu’elle vient de vivre un chagrin d’amour. Elle pense que le voyage va la consoler et que l’Inde sera la baguette magique qui lui permettra d’oublier la trahison amoureuse qu’elle a vécue. Nadine, la radine, a vingt-trois ans. Elle est en conflit avec sa mère qui l’étouffe, et comme elle bénéficie d’un an d’Assedic, elle décide d’aller vivre à pas cher en Inde, en espérant y être traitée comme une reine ! Katy a entre trente et quarante ans. Elle est déjà allée en Inde, elle est une inconditionnelle du bio, de la spiritualité, et elle part pour un stage de méditation dans un ashram, afin de combler le vide de sa vie en France. Personnages imaginaires ? Bien sûr que non ! Je n’en ai quasiment pas rajouté : ces femmes existent, et je les ai souvent rencontrées ! D’ailleurs, il serait facile de les décliner au masculin. Deux fois par an, depuis quinze ans, j’organise des formations en Inde de danse et de marionnettes. Parmi les personnes qui s’y inscrivent, beaucoup ressemblent à une de ces trois-là…

Il y a de la moquerie dans cette pièce, parce que je suis souvent agacée par la crédulité de mes concitoyens, qui débarquent en Inde comme des ethnographes égoïstes et bêtas. Mais je me moque aussi des Indiens eux-mêmes, qui, pris entre fascination et mépris pour l’Occident, n’hésitent pas à arnaquer les touristes béats. Et je me moque aussi de moi-même, car, lorsque j’ai découvert l’Inde, il y a maintenant plus de vingt ans, j’ai aussi été victime de ces préjugés. On ne se moque vraiment que si on peut aussi rire de soi-même…

Je retrouve, avec ce spectacle, les marionnettes avec lesquelles j’ai l’habitude de jouer. Sur scène, les trois comédiennes et moi-même (jouant l’Indienne de service), trois marionnettes qui doublent les trois personnages principaux et deux musiciens indiens en marionnettes, qui jouent de l’harmonium et du dholak. A quatre, nous manipulons les marionnettes à l’intérieur d’un castelet en forme de damier. Sur scène, pas de décor, mais des toiles peintes qui symbolisent les différents lieux de l’histoire, des sons enregistrés. C’est sur des clichés que repose ce spectacle : j’espère que leur mise en perspective et en critique par le moyen du théâtre saura faire rire et réfléchir !

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Spectacle terminé depuis le dimanche 31 mars 2013

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