Les chaises (Hors les murs)

A Beaulieu. Deux vieillards posent sur leur vie ratée le regard enchanté des enfants. Une farce tragique à l’éternelle musicalité, servie par deux comédiens profondément complices.

Au début, deux vieux et deux chaises seulement. "Chou" et "ma Crotte" - c’est ainsi qu’ils s’apostrophent mutuellement - ajoutent, au fur et à mesure qu'arrivent leurs invités imaginaires, d'innombrables chaises vides. Bientôt l’agitation s’empare d’eux, ils deviennent dingues, pathétiques. Chacun débordant d’hypocrisie puis de franche impudeur.

Si cette "farce tragique" de Ionesco a pu paraître absurde ou scandaleuse, c'est qu'elle pose avec un étonnement naïf des questions fondamentales (qu’est-ce que, pourquoi, comment ?). Ces questions sont-elles métaphysiques ou sont-elles tout bêtement idiotes ? Ionesco répond au vide métaphysique par l'émerveillement devant l'évidence du réel, et il répond à la bêtise par le comique.

Arlette Bonnard et Alain Enjary interprètent ce chef-d'oeuvre comme une partition légère, lucide et musicale.