Les Trompettes de Lyon - Sans tambour ni tambour

• Divagations musicales

Après le succès de Canard laqué déjà sous la baguette de l’humoriste, Les Trompettes poursuivent leur exploration du « grand » et du « petit » répertoire en une succession de tableaux sonores hauts en couleur. Une manière de faire sonner tout ce qu’on a déjà entendu, mais comme on ne l’a jamais entendu : de Bach à Rossini, de Brassens à Piazzola, des Beatles à Albinoni… Dans des arrangements inédits et forcément surprenants, écrits par cinq premiers prix de conservatoire pour leur instrumentation si particulière.

Ils utilisent en effet toute une gamme de trompettes, de la piccolo à la trompette basse, des bugles et des cornets, au total près d’une vingtaine d’instruments différents dont certains prototypes et pièces de collection. Ils sont, parmi les rares quintettes de trompettes, le seul à bousculer les codes de la musique classique.

Les cinq musiciens ont enrichi leur palette d'artiste : on les savait brillants instrumentistes, volontiers cabotins, les voici danseurs, mimes, chanteurs, conteurs… Et pour décupler la puissance évocatrice du spectacle, la scénographie s'enrichit d'effets visuels insolites, les accessoires fusent, prolongements naturels d'un propos tranquillement iconoclaste.

On s'encanaille à la Fête de la Bière à Munich, on frôle la caricature avec un défilé peu militaire, on s'émeut en rêvant sur l'Aria de Bach, on se surprend à fredonner les Beatles sur Albinoni.… Mais ne nous y trompons pas : le défi demeure avant tout musical et la virtuosité, dissimulée derrière les facéties, est bel et bien convoquée à ce rendez-vous festif de haute volée. Tels cinq équilibristes en apesanteur sur le fil du rasoir, les musiciens nous font lever le nez vers les étoiles, et l'on retient son souffle en entendant défiler Prokofiev, Rossini et Chopin aux côtés de Brassens, Bernstein et Lopez sous la baguette amusée de Rollin le magicien.

• Voyage au pays des trompettes

Tout ce que vous avez déjà entendu.... comme vous ne l’avez jamais entendu.

Si le temps me le permettait, je partirais à la découverte de tous les instruments. Mais le temps est compté, et j'ai choisi de voyager au pays de la trompette, au pays de toutes les trompettes, en si bémol, en fa, en do, en puissance, en finesse, en accords, en mélodie, en vibrations, en rythmes. J'ai fait le voyage il y a trois ans, et je n'ai eu de cesse d'y retourner. Afin qu'à votre tour, tels le serpent mélomane, vous tombiez sous le charme.

Quand on a “sous la main” cinq trompettistes polyvalents, il faudrait être infiniment sage, je suppose, pour se cantonner à un seul genre musical. La musique étant universelle et intemporelle, je n'ai pas résisté à la tentation d'en parcourir, en trompettes, tous les genres ou presque. Latino, équestre, baroque, martial, festif, romantique, le répertoire de Sans tambour ni tambour est tout cela à la fois, en une suite de tableaux sonores hauts en couleurs. Plein les yeux, plein les oreilles, plein le coeur. Il ne manque que le tambour, mais c'était étudié pour !

François Rollin