Les Témoins ou Notre petit équilibre

• Le malaise d’une société basée sur des valeurs matérielles

Un jeune couple discute sereinement pendant les préparatifs du matin : elle se maquille, lui fait sa gymnastique. La femme regarde passer les nuages et pense que la vie passe comme eux. L’homme aperçoit un nuage en forme de réfrigérateur… Aujourd’hui, ils savent déjà que, si la vie est belle, les hommes sont horribles - peut-être pas tous, car au fond, nous sommes tous bons - enfin, pas tous.

A la terrasse d’un café, deux hommes tiennent une conversation. Pendant tout ce temps, ils sont dérangés par « quelqu’un » ou « quelque chose » qui tente de ramper jusqu’à eux, qui gémit, qui râle, qui pourrit. Cet incident envahissant est très désagréable.

Les Témoins ou Notre petit équilibre exprime le malaise d’une société basée sur des valeurs matérielles. Ecrite dans les années 60, la pièce est devenue en Pologne emblématique d’un conformisme bon marché et du manque de grandeur de l’homme contemporain.

• Extrait

Lui : La bêtise prend des proportions normales
Lui : L’infini est plus court que les jambes de Sophia Loren
Lui : L’amour et la haine ont modéré leurs exigences
Elle : La blancheur n’est pas aussi blanche si violemment blanche
Lui : La ténèbre n’est plus aussi noire si profondément noire
Elle : La température est dans la moyenne
Lui : Et les vents sont modérés
Lui : L’oreille de Van Gogh paraît presque comique
Lui : Comme l’ouïe verte d’un hareng
Lui : La métaphysique s’avancent sur ses pattes de basset
Lui : Les stalactites s’amolissent et racontent des anecdotes
Elle : De nouveau il y a quelque chose qui ressemble à de la poésie