Léonce et Léna

Paris 19e
du 12 mars au 11 avril 2015
1h20

Léonce et Léna

Tout est parfaitement à sa place au royaume de POPO. Le roi Pierre s’apprête à célébrer les noces du prince Léonce et de la princesse Léna, scellant ainsi un paisible voisinage avec le royaume de PIPI.
  • Une comédie féérique

Tout est parfaitement à sa place au royaume de POPO. Le roi Pierre s’apprête à célébrer les noces du prince Léonce et de la princesse Léna, scellant ainsi un paisible voisinage avec le royaume de PIPI.

L’évidence de ce chemin tout tracé semble pour autant échapper à nos jeunes tourtereaux. Léonce n’a d’autre projet que de se soustraire à sa royale destinée. Léna ne peut, elle non plus, souscrire à cet arrangement pour se confier à un inconnu. Et pour mener à bien leurs affaires, ils pourront compter sur leurs fidèles valet et gouvernante. Quand après de romanesques péripéties, la providence reprendra le gouvernail et remettra l'histoire dans le sens d'une royale et heureuse union, tous les ingrédients d'une comédie légère auront été réunis. Le jeune Georg Büchner apparaît alors digne héritier des auteurs de comédies romanesques les plus illustres qu’elles soient élisabéthaines à l’image de William Shakespeare (Songe d'une nuit d'été, Comme il vous plaira) ou romantiques avec son contemporain Alfred de Musset (Fantasio).

  • Une comédie subversive

Quoi de plus drôle qu’un prince qui souffre d’un ennui mortel, rejeton d’un système qui a un besoin vital de figures pour l’incarner ? Quoi de plus irrésistible qu’une cour de suppôts gagnant tous les jours leur salut à force d’obséquiosités dégoulinantes ? Quoi de plus hilarant qu’un peuple servile, abruti par le travail harassant et les famines ? Le rire que nous propose Büchner est celui de l’auteur de La mort de Danton ou de Woyzeck. C’est un signal, l’appel à un sursaut. Celui-là même qui l’a obligé à fuir son pays... Cette comédie confirme ainsi le déclin du romantisme et l’entrée dans un théâtre moderne où la langue poétique porte en elle-même la charge contre un système qui tourne à vide, usé jusqu’à la corde.

Unique comédie de l’oeuvre de Büchner, Léonce et Léna fut d’abord suspectée d’être de second ordre. Rédigée en quelques semaines en réponse à un concours richement doté, largement inspirée par l’oeuvre de Shakespeare, Musset, Brentano ou Tieck, le doute était permis. Presque deux siècles après sa parution (1838), celui-ci est levé. Elle figure au même titre que La mort de Danton et Woyzeck, ses deux autres pièces, au répertoire des oeuvres dramatiques de premier plan.

Büchner aura ainsi en l’espace de quelques années (il meurt à 23 ans) réussit à parcourir des genres éclectiques (fresque historique, drame, comédie...) en parvenant par la force de son style à léguer une oeuvre incandescente, un irrésistible appel à ouvrir les yeux.

  • Note d'intention

Léonce et Léna est une fantaisie corrosive.

Elle emprunte à la comédie romanesque son énergie, sa galerie de personnages qui peuplent les livres pour enfant, la beauté de ses espaces entre palais royaux et nature bucolique et le sentiment amoureux qui animent toutes les destinés. Mais plutôt que de célébrer l’aventure, la force des caractères, la puissance des sentiments qui permettent d’arriver à une heureuse issue, offrant la boussole qui distingue les écueils du vice des bienfaits de la vertu, Georg Büchner met en évidence l’absurdité d’une telle quête.

C’est en s’extrayant de l’ordre établi que le mouvement même de la vie apparaît, fait du mouvement inlassable du désir de saisir les choses sans jamais y parvenir. L’extraordinaire lucidité des principaux protagonistes met immédiatement à jour la nécessité d’échapper à tout ce qui leur est promis, de fortune et d’infortune. Et davantage que par les actes, c’est par les mots que l’espoir du salut reste permis. Tout n’est alors que jeux qui visent à s’écarter de la situation présente pour s’inventer d’autres univers. Nous voici à la source de toute écriture poétique et de l’ouverture qu’elle propose sur le mystère d’être, sur la jouissance d’échapper au sérieux, sur la jubilation d’être l’objet de forces souterraines, inconscientes qui donne un rapport direct avec l’intensité.

Ces ingrédients tracent la voie à suivre pour l’acteur qui peut se confier à cette langue à la fois délicate et féroce. Sa jubilation, et celle du public, tiendra dans cette aspiration à épouser le vide, l’absurdité synonyme de liberté, d’ouverture sur toutes les possibilités, rêvées ou présentes...

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Spectacle terminé depuis le samedi 11 avril 2015

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