Le tour d'écrou

En anglais surtitré.

• Opéra

Où est le mal ? On ne le sait pas, mais on sait qu’il est là. Des fantômes rôdent-ils vraiment dans le manoir de Bly pour entraner deux jeunes enfants dans leurs ténèbres ? Ou ne sont-ils que les hallucinations d’une gouvernante hystérique ? Qui est l’ange, qui le démon ? Dès sa parution en 1898, la nouvelle de Henry James a divisé les lecteurs, les uns voulant y lire une classique histoire de revenants, les autres y trouvant une exploration des pulsions humaines les plus inavouables.

Sans rejoindre ni l’un ni l’autre camp, Benjamin Britten et sa librettiste, la critique d’art Myfanwy Piper, ont donné corps et voix aux fantômes du valet de ferme et de la gouvernante perdue. De la nouvelle de James, ils ont conservé l’ambiguïté et l’alternance aveuglante de clarté et de pénombre. Terreurs enfantines, innocence corrompue, perversité, violence… En ne procédant que par allusions, l’oeuvre pousse sans cesse le spectateur à imaginer le pire et le confronte à des horreurs… qu’il a lui-même conçues.

Tendue sur une toile serrée comme un tour d’écrou, passant avec agilité du surnaturel au sensuel, du bucolique au fantastique, de la douceur d’une berceuse à la terreur d’un cauchemar, l’opéra de Britten laisse place à tous les déchaînements de l’imagination.

Avec l'Orchestre-Atelier OstinatO, direction musicale Jean-Luc Tingaud.