Le sous-sol

• Le premier texte existentialiste.

Réfugié dans son sous-sol, le personnage que met en scène Dostoïevski ne cesse de conspuer l'humaine condition pour prôner son droit à la liberté. Et il n'a de répit qu'il n'ait, dans son discours, humilié, diminué, vilipendé les amis de passage ou la maîtresse d'un soir. Un monologue féroce et imprécatoire, magnifiquement rendu par la traduction d'André Markowicz.

De retour d’exil, Dostoievski écrit Le Sous-Sol.

C’est le coup de gueule long et mûri d’un homme qui en a assez de ceux qui décident à la place des autres, sans savoir.

Et ce héros sans nom s’adresse au monde, à lui-même, s’adresse aussi à nous et nous défie dans nos repères de morale, de vie sociale, de comportement admis et de logique.

« On est happé par la franchise choquante, mais aussi par la solitude de ce fonctionnaire qui déverse son mal-être. Il n’est question ici que de rêveries, non de rêves, et ces rêveries nous transportent dans un curieux domaine utopique et fantasque. Nous sommes en pleine illusion. »

La récente traduction d’André Markowicz rompt définitivement avec les traductions anciennes qui faisaient de Dostoievski un auteur écrivant comme les romanciers français du 19ème siècle. Il était urgent de lui restituer sa véritable voix.