Le palais des claques

du 23 au 28 avril 2002

Le palais des claques

Tout public à partir de 8/9 ans. Une farce musicale sauce aigre-douce ! Le président Gondran s’ennuie dans son petit pays. Il lui faut une réforme, vite ! Histoire de retrouver le devant de la scène. « La violence envers les enfants n’a que trop duré, il faut y remédier… » Alors le président convie ses administrés à découvrir Le palais des claques. En dehors du palais, les grands ne pourront porter la main sur un petit, sous peine de sanction. Chaque enfant sera affecté aux différents étages du palais à raison d’une rotation tous les quinze jours. Et vive la juste raclée démocratique !

Présentation
Extrait
L a chair meurtrie
L a farce du pouvoir
Galerie de portraits…
La scénographie
Extraits du texte…
Les chansons du spectacle
La compagnie Haut et court …
…Les mouches voler

Pour tout public à partir de 8/9 ans.

Le président Gondran s’ennuie dans son petit pays.
Il lui faut une réforme, vite ! Histoire de retrouver le devant de la scène.

Horrifié par les violences infligées à certains enfants du pays, il invite ses concitoyens à inaugurer ce qui deviendra un catalyseur de violence, un grand « défouloir » étatique pour l’égalité : Le Palais des Claques !

Chaque enfant recevra une correction tous les quinze jours.
Chaque adulte pourra selon le même cycle frapper, cogner, griffer les « miochons » moyennant finances.

« Et vive la juste raclée démocratique ! »

Lorsque Matthieu et Alice, grand frère et petite sœur, reçoivent leur convocation au Palais, ils sont entraînés dans un engrenage infernal que le Président et sa suite de conseillers n’avaient pas imaginé …

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Au premier étage du palais des claques,
on tire et on tord les oreilles.

Au deuxième, on donne des paires de gifles.

Au troisième, on met les enfants au placard.

Au quatrième, les petits diables prêtent leurs pouces et leurs ongles à des adultes nostalgiques qui les sucent et rongent avec nervosité.

Au cinquième, on dispense la fessée à main nue
et on botte le derrière. (…)

Au huitième, on pose sur les joues des anges des baisers sonores
et mouillés. Ils n’ont pas le droit de s’essuyer. (…)

Au douzième, on jette sur la peau nue des fleurs de chardon
et on frotte les vauriens avec des herbes coupantes. (…)

Au quatorzième, on se désaltère à la cafétéria
et on admire le panorama sur la capitale.

Le palais des claques

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Le palais des claques évoque le problème des enfants battus. Ce sujet sensible traité ici avec finesse et humour, ne doit pas faire oublier l’essentiel : un coup, ça fait mal…

La dureté avec laquelle les adultes et les enfants sévissent dans ce spectacle ne doit pas laisser indifférents, nous la voulons palpable. L’enfant-spectateur doit en ressentir le choc, pas seulement s’en amuser.

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Si l’intention présidentielle peut paraître louable (il s’agit pour le Président de garantir l‘égalité entre ses concitoyens), elle est particulièrement grotesque. La raclée démocratique est une ineptie.

Le burlesque naît aussi du caractère profondément intéressé de la décision du Président : mû par l’ambition que sa philanthropie soit universellement et immédiatement reconnue, il s’empresse de mettre en place une réforme dont il n’anticipe pas les conséquences. D’un petit Etat tranquille, il fait le berceau du chaos.

L’intrigue naît des changements profonds que provoque la décision ou le fantasme d’un seul homme.

Dessinant des figures du pouvoir et du peuple toutes plus bouffonnes les unes que les autres, ce spectacle doit avant tout questionner la conscience politique de l’enfant.

Comment aborder le pouvoir ? Quel regard porter sur un peuple suiviste et docile ? 

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Le Président
Philanthrope, excentrique, soucieux de marquer les mémoires, il impose ses lubies à la population docile. Amateur de beau langage, il a l'habitude d'user de synonymes pour s'exprimer, et sa suite de conseillers s'empresse d'ériger ses paroles en maximes...

Adélaïde
Sa femme est parfaite en toute circonstance. Incapable de rire en public, elle se libère la nuit et réveille le Président pour le féliciter de son humour...

Les Conseillers-Musiciens
Ils chantent volontiers à la gloire de l'Etat et de son digne représentant. Ils sont aussi portes-dictionnaire, cameramen, ministres et marchepieds.

Les parents Darbois
Représentants de la "population docile", ils suivent la ligne gouvernementale. Mais ils accepteront mal de voir leurs enfants malmenés par d'autres.

Matthieu et Alice Darbois
Ils font parti des premiers suppliciés du palais des claques. Animés d'une conscience politique aiguë pour des enfants de moins de quinze ans, ils vont prendre les choses en mains.

L'homme aux gants blancs
Gentleman dont les gants dissimulent limaille de fer et petits objets contondants. Deviendra vite un habitué du Palais.

Le boudologue
Proche du Président, il est chargé de prendre la température de la population.

Les conseillers étrangers
Sommités dans leurs pays, de confessions et de mœurs divergentes, leur orgueil n'a d'égal que leur incompétence.

Gardiens avares, enfants hystériques, marâtres, chiens et chats complètent cette galerie de portraits.

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Deux plateaux nus séparés par un fossé, en tout 63 m2 pour faire exister une cour de récréation immense, des petits intérieurs cosys, le palais des claques et ses différents étages, un studio de télévision, la demeure du Président et un paysage de la Suisse romande.

Deux plateaux nus truffés d’oubliettes et de souterrains, de trappes qui s’ouvrent et s’abattent, tantôt pour laisser apparaître les protagonistes, tantôt pour créer des espaces cachés propices à la conspiration.

Une trappe s’ouvre : un mur de 2 mètres apparaît et dessine un nouveau cadre de scène. Ce nouvel espace révèle ou masque les situations, piquant ainsi la curiosité du spectateur. Le décor s’apparente à une poupée gigogne. Les entrebâillements, ouvertures et clôtures successifs des trappes composent des espaces réduits au sein d’une aire de jeu plus grande. 

Dans ces jeux d’ouverture-fermeture du décor, c’est un palais qui s’échafaude, avec ses tours et ses fossés, ses mystères et ses complots, ses tortionnaires et ses prisonniers. C’est toute une faune qui vit dans les tiroirs de cet espace : les musiciens sortent de leurs boîtes comme des diables, le Président omnipotent jaillit là où on ne l’attend pas, les personnages circulent par les souterrains et les oubliettes et surgissent sur la scène, des portes claquent, s’ouvrent et se ferment à un rythme effréné.

Deux plateaux nus séparés par un fossé : sur l’un des bords de la rive, le domaine réservé du Président, sur l’autre, celui de ses administrés devenu une véritable jungle. Jamais le fossé n’a été aussi grand entre le gouverneur et son peuple et pourtant jamais le Président n’a été en position plus incertaine, jamais son pouvoir n’a été à ce point contesté. Deux univers qui s’affrontent et se côtoient, deux réalités qui se scrutent, d’un côté le monde des lubies et des rêves de postérité, de l’autre, celui des cobayes et de la docilité.

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Allocution télévisée du président

Le président : « Il est impensable, inimaginable, chers concitoyens et administrés, que deux enfants par jour, deux moutards quotidiens meurent et défuntent à la suite de sévices, de violences accomplies et perpétrées sur eux par des adultes, des grands. Le comportement de la majorité, l’attitude de la plupart d’entre vous qui giflez et frappez vos miochons, vos gniards pour un oui ou pour un non, à tout propos et sans raison, est inadmissible, intolérable. Mes chers amis, mes doux potes, je ne vous blâme pas, je ne vous reproche rien, mais je vous avertis, je vous préviens que le temps du laxisme, de la tolérance est fini, terminé. De telles habitudes et coutumes doivent être abandonnées, rejetées aux rebuts du temps, aux poubelles de l’histoire.

(…)

Chers concitoyens et assujettis, nous savons et connaissons combien il est difficile et ardu pour l’être humain, le bipède parlant, de renoncer à l’avantage, d’abandonner le privilège, de distribuer des beignes sur les joues des petits, en pleine poire des merdeux. Ainsi, pour faciliter, simplifier, la transition, le passage, entre l’âge de la répression et l’âge d’or, de la période de fer et les lendemains qui chantent, ai-je décidé en consolation et décrété en compensation, qu’on édifiera au cœur de la capitale, on bâtira au centre de la ville, un bâtiment où chaque semaine, soit quatre fois par mois, le samedi et le dimanche, c’est-à-dire le Week-end, parent et pondeurs, pourront en toute légalité, impunité, moyennant finances, venir calotter et mornifler, pincer et cravacher des polissons, des écervelés de tous âges et conditions. Ce bâtiment, cet édifice, se nommera, s’appellera…LE PALAIS DES CLAQUES ! LE PALAIS DES CLAQUES ! Chers camarades, adorables citoyens, votre Président Bien-Aimé, votre Chef Vénéré, votre Immense Capitaine, votre Génial Guide vous salue, vous dit ciao ! »

Le président rencontre Matthieu

Le Président : « Pourquoi pleures-tu, heu, Matthieu ? 
Matthieu : Je pleure de honte, snif, Président. J’ai reçu, snif, plus de coups en une journée, snif, que durant toute ma vie… 
Le Président : Et tu te plains ? Jusque-là, tes parents ne te battaient pas, alors qu’ailleurs d’autres enfants recevaient double ou triple ration de tartes ? Désormais, vous voilà tous soumis au même régime. L’équilibre est rétabli. N’est-ce pas ingénieux, n’est-ce pas là un merveilleux progrès ? Une extraordinaire percée historique, du jamais vu, de l’inouï ?
Matthieu : Je ne sais pas, Président. J’ai mal, c’est tout !
Le Président : Oh ! le geignard, comme je n’aime pas ça. Vous permettez ?
Il envoie une grande claque à Matthieu.
Le Président, à la caméra : L’ai-je bien envoyée ? Voilà une vraie gifle, efficace et sonore, comme j’aimerais que tout le monde en applique. Le gouvernement, mon auguste personne ne reculera jamais, ne fera aucun pas en arrière. Les parents cruels seront châtiés sans merci, réprimés sans pitié s’ils tentent, s’ils essaient de s’opposer, de freiner ma grandiose réforme, la marche irrésistible de l’Histoire. Vive la juste raclée démocratique ! (Un temps, puis s’adressant à Matthieu) Et toi, maintenant, va goûter ! 

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La marche du palais des claques 
Fred Bremeersch

Nous irons tous au palais des claques 
Vous irez tous au palais des claques
Faire circuler, pour bien l’oxygéner
Le sang qui fait la santé
Des enfants du monde entier
Des enfants de nos cités
L’efficacité, c’est l’égalité.

Les mérites du palais
Luc Nermel

Des claques, des lattes et des coups
de marteaux sur tous les bouts
des morsures et des brûlures
et des cheveux arrachés
sur des enfants effrayés

Des torgnoles bien envoyées
par des parents survoltés
du fouet et du martinet
obsédés des ecchymoses
sur de la chair toute rose

Des châtaignes et des manchettes 
des marrons de bûcherons
des volées de coups d’bâton
des baffes à la mitraillette
sur des têtes toutes frêles

sur de la chair toute rose
sur des enfants effrayés...

L'homme aux gants blancs
Fred Bremeersch

L’homme aux gants blancs
je suis l’homme aux gants blancs
donnez-moi des petits
des chats, des chiens méchants
j’ai de nouvelles envies
j’ai du temps, de l’argent
les mouches et les fourmis
à la fin c’est lassant!
c’est lassant, ant...

L’homme aux gants blancs
je suis l’homme aux gants blancs
quand je mets mes deux gants 
je sens grincer mes dents
je sens bouillir mon sang
je me sens cent pour cent
impitoyablement
cruel et décadent
décadent, ent...

L’homme aux gants blancs
je suis l’homme aux gants blancs
oui je sais c’est navrant
ce surnom est navrant
mon destin est navrant
ignoble et dégoûtant
je fais mal aux enfants
mais que font leurs parents?
leurs parents, ents...

mais que font leurs parents?
mais où sont leurs parents?
mais qui sont leurs parents? 

Les plus forts
Fred Bremeersch

La force contre les faibles
la ruse contre les forts 
on cherche leurs points faibles
on les met au point mort

Les forts, sont forts en haine
nous serons les plus forts 
les forts, font de la peine
sans regrets, sans remords et, et...
les autres tirent leurs chaînes
et rien ne s’améliore
les autres sont à la traîne
ça va trop vite, ça va trop fort (x 4)

La force contre les faibles 
la ruse contre les forts
on cherche leurs points faibles 
on les met au point mort

La force contre les faibles
la ruse contre les forts
on cherche leurs points faibles
c’est un tout nouveau sport

Spleen du boudologue
Véronique Bettencourt 

une étoile ce n’est pas un bateau à voile
j’ai deux ou trois raisons de croire
que tout deviendra illusoire
qu’on évit’ra pas le scandale, nan.

Adieu peuple de fous, de mégères et d’ingrats
Vous voilà dans de beaux draps
Vous n’avez pas compris 
Vous n’avez rien saisi
De l’être suprême qui voulu
Vous extraire d’une vision exiguë

Adieu belle Adélaïde
J’aurais tant aimé être le guide
De tes rêves les plus incongrus
Peut-être alors aurions-nous su
Naviguer dans les eaux différentes
Voler dans les airs, ça me tente
Mais jamais tu n’aurais voulu
Délaisser ton aimé, ton élu

La chanson d’Adélaïde 
Fred Bremeersch

A pied, à cheval, en bateau, en taxi
Sans prévenir mon cher mari
J'IRAI droit devant, adieu mon vieux pays
Je suis assoiffée de folies.

Toujours dans l’ombre ou noyée dans le nombre
Je n’ai plus de personnalité
Je n’sais jamais s’il faut rire ou pleurer
Alors je pleure, je ris de mon côté.

Le président:
Adélaïde reviens sur Terre
Ce jeu stupide mène en Enfer.

A pied, à cheval, en bateau, en taxi
Puisque je n’ai pas mon permis
J’irai devant moi jusqu’aux lointains pays
Je suis assoiffée de folies.

Je veux du rhum, des lions et des serpents
De la chaleur et des grands sentiments
Danser la nuit et courir tout le jour
Cueillir des fleurs et rire pendant l’amour.

Le boudologue:
Adélaïde restez encore
Ne partez pas, je vous adore.

A pied, à cheval, en bateau, en taxi
Sur un vélo, sur un tapis
En train, en tracteur si j’en trouve un joli
Puisque je veux vivre ma vie
Vivre ma vie à la folie
Et que je n’ai pas... 
Et que je n’ai pas... Et que je n’ai pas mon permis.

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Depuis 1997, la compagnie Haut et Court développe son activité théâtrale dans le domaine des écritures contemporaines. Elle poursuit un objectif de cohabitation et d'entrechoquement d'images et de mots et trouve son inspiration dans le montage cinématographique et les références populaires (de la littérature à la bande dessinée en passant par la science-fiction). Elle place délibérément son champ d'action aussi bien dans les lieux culturels que sur la place publique, dans un souci de proximité et d'accessibilité.

Ses créations : 

- Kernok le pirate d'après la nouvelle d'Eugène Sue, mars 1998 Spectacle tout public dès 7 ans
- La Méthode Albanaise d’après Lorris Murail, mai 1998
- Petite forme autour de p.H neutre juillet 1998
- pH neutre de Joris Mathieu, février 1999
- Le 13 quai de la Pécheresse mai 1999 
- Obscénet (volet 1) Travail sur la thématique de l'obscénité à travers la confrontation de textes d'auteurs contemporains, février 2000
- La Bougerie-Chahuterie mars 2000
- Etat des lieux juin 2000
- Gargarismes novembre 2000
- Gorges déployées laboratoire sur le rire et l'obscénité, (Obscenet, volet 2) février 2002

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Véronique Béttencourt, auteur - compositeur - interprète
Luc Nermel, auteur - compositeur - interprète
Fred Bremeersch, auteur - compositeur - interprète

Humour, candeur, sensualité et fausse naïveté, depuis 1996 ce groupe atypique surprend par son univers original, privilégiant la musique acoustique pour créer un rapport de grande intimité avec le public.

Habituellement en quatuor, ils interviennent en trio pour le Palais des claques pour lequel ils ont écrit et composé toutes les chansons.

Les trois chantent, jouent (eux de la guitare, elle du mélodica), et inscrivent volontiers leurs concerts dans une mise en forme ouverte à différents modes d'expression (contes, comédie musicale, films "Super 8" sonorisés en direct, clips).

Leurs personnalités forment une parfaite unité et promènent en douceur l'auditeur-spectateur de valse en biguine, de tango en opérette, de drames du dimanche en amourettes ratées.

Leurs textes dessinent les portraits de personnages issus d'un quotidien légèrement désuet, et l'apparente simplicité de leur composition est le fruit d'une virtuosité savamment saupoudrée.

Au total, une centaine de concerts aussi bien en salles (Théâtre de Villefranche, Théâtre de la Platte, Théâtre des Clochards Célestes, Le Train Théâtre...), qu'en appartements, festivals ou lieux publics (bars, cinémas, écoles...) ; trois disques autoproduits (...les mouches voler, 1997 – L'heure du loup, 1998 – Dancing, 2001) ; et des actions de sensibilisation dans le cadre d'ateliers d'écriture "chanson" en milieu hospitalier (La Ferme du Vinatier), et en milieu scolaire (en collaboration avec le CFMI de Lyon).

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Informations pratiques

Théâtre Nouvelle Génération

23 rue de Bourgogne 69009 Lyon

Accès handicapé (sous conditions) Bar
Spectacle terminé depuis le dimanche 28 avril 2002

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Spectacle terminé depuis le dimanche 28 avril 2002