Le Misanthrope

du 31 mars au 3 avril 2015
1h40

Le Misanthrope

Michel Belletante relève un nouveau défi : transposer Le Misanthrope dans le monde d'aujourd'hui, tout en conservant les alexandrins de Molière. Du XVIIe siècle à la cyber génération, de la cour royale à la (télé)réalité, en passant par les Smartphones et les amis virtuels, le metteur en scène rend la pièce très actuelle. Dès 15 ans.

Dès 15 ans.

  • Une pièce pleine de fureur, de violence et de vérité

Le Misanthrope, c'est l'histoire d'un « pétage de plomb » en direct. Un homme emmuré dans ses certitudes et miné par ses impuissances entre en guerre contre la bêtise et la vulgarité d'un monde qui l'étouffe, à l'exception, totalement incompréhensible, de celle qu'il aime… et à qui, pour mieux se l'attacher, il fait une proposition intenable et suicidaire qu'elle refuse. BOUM !

Cette pièce est pleine de fureur, de violence mais aussi de vérité, comme avec tous les monomaniaques de Molière… sans doute parce que le monde blessait tellement cet immense auteur qu'il ne lui restait que la ressource de « s'écrire » pour ne pas en mourir.

D'abord le texte. La musique du texte : « Laissez-moi je vous prie…Laissez-moi là vous dis-je et courez-vous cacher… Moi je veux me fâcher et ne veux point entendre... Moi votre ami rayez cela de vos papiers… Des amants que je fais me rendez-vous coupable ? Puis-je empêcher les gens de me trouver aimable ?... Moi renoncer au monde avant que de vieillir, et dans votre désert aller m'ensevelir…non mon cœur à présent vous déteste. »

Et puis ensuite il y a l'homme, Alceste ce tyran sympathique, lucide et vaniteux, paumé mais amoureux… Comique… Bouffon ?

Et enfin il y a le problème comment (sur)vivre dans nos sociétés humaines ? Quels compromis faisons-nous tous les jours pour être acceptés par les autres ? A quelle tribu appartenir, quels codes suivre… comment me faire des amis ? Vrais ou faux amis ? Est-ce le nombre qui compte… Comment être moi ? Comment être la personne la plus populaire de son groupe ? Comment m'exprimer ? Est- ce qu'ils m'aiment ? Surtout ne pas être isolé… Toujours relié… à qui ? à quoi ? Allo quoi…

Toutes ces questions qui nous angoissent chaque matin au réveil… Toutes ces apparences pour masquer quelle profondeur…
Et puis le dix-septième siècle, les alexandrins, et les ados d'aujourd'hui… et tous ceux qui savent, jugent, sans jamais avoir fait de spectacles…

  • Le Misanthrope a des choses à dire sur et à notre époque

Taciturne, sincère ( ?) et farouchement opposé à l’étiquette mondaine qui dénature le langage, Alceste critique ouvertement toutes les fausses attitudes à la mode, les fausses valeurs et les faux-semblants, se présentant lui, l'incorruptible comme un parangon de vertu défendant le sens au milieu d'une société du signe futile et artificielle…Vous avez dit people ? Vous avez dit téléréalité ? Vous avez dit Facebook… ?

Mais, le parangon a un talon d'Achille, plus noir, comme sa bile… Sinon, comment expliquer son amour pour Célimène, mondaine, coquette et tout à fait médisante, totalement intégrée aux « vices de son temps » qu'il pourfend… ? Et cette contradiction est justement le moteur et le ressort dramatique de l'intrigue. Cette « comédie » nous peint la complexité humaine au travers de la primauté de l’amour propre : chacun lutte pour imposer son point de vue personnel et, peu importe les moyens, pourvu qu’on ait la fin…

Molière, en écrivant sa première grande pièce en vers, en 1665, a voulu, en fait, dresser le portrait de son siècle. Il s'agissait moins pour lui d'étudier le caractère du misanthrope, que de se servir de cet archétype humain comme révélateur des usages du monde. La pièce est écrite dans une langue admirable, on le sait, mais c’est chaque fois un étonnement de le vérifier.

La société dans laquelle nous vivons n'a, en apparence, plus grand-chose en commun avec celle du Roi-Soleil. Mais la question posée par Molière reste brûlante : faut-il, face à une société en perpétuelle représentation et qui a perdu ou dévoyé ses valeurs, se draper dans sa hautaine solitude et se retirer, comme Alceste, ou composer avec le monde tel qu'il est, comme Philinte, son « ami », qui incarnerait alors, face à cette intransigeance, la « sagesse » du juste milieu ? Faut-il se contenter de la société du « signe » et de l'apparence de réalité ou imposer du sens dans la réalité ?

Avec Le Misanthrope de Molière, nous partirons, une fois de plus, à la recherche de la réponse à la toujours même question que nous nous posons de spectacle en spectacle depuis plus de vingt ans : comment vivre ensemble… ? Nous raconterons cette histoire aujourd'hui, avec les écrans et la musique d'aujourd'hui. Il y a tellement d'exemples de gens, persuadés d'avoir raison dans leur tête et qui accomplissent des actes désespérés au milieu de la société, pour la détruire ou pour mieux exister…

La mise en scène d’un espace sans décors mettra en avant le jeu des comédiens et la mise en abyme du jeu social où tout le monde a des dizaines d’amis virtuels, des centaines de liens dans le monde mais si peu de relations réelles autour de soi. Et comme l'illustre auteur nous essaierons « d'instruire en divertissant », car toute tragédie humaine porte en elle son revers comique et dérisoire. »

Michel Belletante

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Informations pratiques

Théâtre Nouvelle Génération

23 rue de Bourgogne 69009 Lyon

Accès handicapé (sous conditions) Bar
Spectacle terminé depuis le vendredi 3 avril 2015

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