La fille aux Oiseaux

du 24 février au 3 mars 2004
1H15

La fille aux Oiseaux

Pour tout public à partir de 8/9 ans. Une comédie très librement inspirée du « Cendrillon » des Frères Grimm.

Tout public dès 8/9 ans

Les désarrois d'une autre Cendrillon
Dramaturgie
Extraits des chansons

Extraits des textes

Bruno Castan est l’un des rares auteurs contemporains qui, dans un souci constant d’exigence artistique, contribuent à faire évoluer le répertoire théâtral pour jeunes spectateurs.

En écrivant cette Fille aux oiseaux, Bruno Castan s’est librement inspiré de la version par les frères Grimm, du conte traditionnel de Charles Perrault. Mais son texte est beaucoup plus qu’une simple adaptation. En effet, il s’est surtout intéressé à l’enfance de « Ma Chérie » bientôt surnommée « Cendrillon », celle d'une petite fille toute simple, confrontée au décès prématuré de sa mère et dont il imagine les désarrois après le remariage trop rapide d’un père insensible à un besoin d’affection. Une jeune fille qui s'éveille assez douloureusement à la vie adulte, plus rusée que naïve, animée d’un profond désir d’aimer et d’être aimée.

Le regard attentif que Bruno Castan porte ainsi sur la vie intime de Cendrillon, sur sa quête constante d’amour et de liberté, renouvelle totalement la vision convenue du personnage. Ce qui passionne Bruno Castan, ce n’est pas le « fabuleux destin » de Cendrillon, mais, bien davantage, un parcours d’enfant puis de jeune femme. Même si, au bout de l’histoire, il y a toujours un prince et un soulier perdu, la fable n’est pour lui qu’un prétexte pour dire, à sa manière, quelques petites choses importantes de la vie. Avec une ironie plutôt acide, toujours en distance avec le propos initial. Ce qui donne à cette Fille aux oiseaux le ton d'une histoire souvent hilarante, peuplée de drôles d’oiseaux. D’autant plus que, autour de Cendrillon, la plupart des personnages sont traités avec beaucoup d'humour sur le mode de la dérision par un auteur qui tient à jouer constamment avec eux, pour mieux parler de théâtre.

Bruno Castan a ainsi écrit une pièce atypique, à la fois truculente et baroque, portée par la force comique d’une langue théâtrale très personnelle. Elle résonne agréablement, comme une comédie souvent insolente, mêlant avec malice le rire et les larmes, l’amour et la haine, la tendresse et la cruauté. Un texte étonnamment libre, où le théâtre, pour le plaisir du spectateur, parfois se chante et se dit en alexandrins, comme s’il souhaitait se moquer de lui-même au fil de la fable et des mots.

Maurice Yendt

La Fille aux oiseaux est publié aux éditions Lansman.

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Lorsque Bruno Castan énonce les lieux de l'action (parmi lesquels "une cathédrale ou chapelle royale incluse dans le palais"), la liste des personnages (parmi lesquels "un très long temps, un noisetier, et des vols d'oiseaux migrateurs…") et la durée de l'action qui s'étend "sur un an, un temps, un long temps, une journée, un très long temps, et quatre journées" on comprend vite qu'il s'amuse à provoquer les possibilités du théâtre. La solution la plus adaptée est évidemment de prendre le contre-pied de ses indications et de jouer, tout au contraire, la carte d'une certaine forme de minimalisme.

Avec Danièle Rozier, nous avons donc fait le choix d'une scénographie volontairement dépouillée permettant de construire la diversité des images scéniques à partir de quelques éléments évocateurs, parfois symboliques, susceptibles de favoriser et de soutenir le rythme d'un spectacle qui échappe constamment à toute pesanteur. Suggérer plutôt qu'illustrer et surtout refuser tout réalisme narratif. Afin de mieux expliciter, dans toutes leurs dimensions les sens enfouis d'une fable connue de tous, petits et grands, mais que nous souhaitons interroger, avec Bruno Castan, de façon différente et théâtralement inattendue.

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Scène 1 - Chœur des oiseaux
Le père est un bien brave homme
La mère est une bien brave femme
Ma Chérie est une bien brave enfant
Tous trois sont bien braves vraiment.

Et puis il y la gouvernante
Qu'est bien gentille qu'est bien patiente
Qui s'charge de tout pour le moment
Tout l'monde est bien brave vraiment.

Scène 7 - Neige
Bonhomme hiver et ses flocons...
Père dit que je te ressemble...
J'ai regardé sur le balcon
Ton miroir pour qu'il nous rassemble,
Mais le miroir est un menteur,
Même s'il est un peu flatteur,
Quand je me regarde, j'ai peur...
Maman, quand serons-nous ensemble ?

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Scène 7 - Neige
Corbeau 1.
Pourquoi l'hiver qui dure ?
Pourquoi l'hiver si dur ?
Pourquoi l'hiver si fort ?
L'hiver qui dure encore
Et le corps qui endure
Avec ses boursouflures
Ses glaçures ses gerçures
Et aussi la froidure
Qui transforme en enflure
La moindre égratignure
Et surtout en soudure
La moindre bavochure.
Et manger des ordures
Des ordures qu'on s'procure
Qu'on s'procure en bordure
D'obscures sinécures !
Pourquoi ?

Scène 9- Cendres 1
Ma Chérie
Moi ? Tout cela !

Belle-mère
Et qui crois-tu ?
Peut-être moi ? J'aurais donc patienté autant
En gouvernante, en cuisinière, en bonne d'enfant,
Pour servir un mari une fois épousée,
Torcher sa fille et ne jamais me reposer ?
Finie la gouvernante et finis ses travaux.
Je veux dorénavant qu'au premier de mes mots
Tu courres, tu t'actives, tu prennes l'habitude
De m'obéir en tout avec exactitude.
Tes larmes, tes soupirs ne pourront me berner,
En épouse de ton père j'entends bien gouverner !

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  • Extraits de presse

« S'il ne s'était agi que d'une énième adaptation de Cendrillon, je ne me serais pas lancé dans le projet. Mais la pièce de Bruno Castan va bien au-delà, et se sert du conte des frères Grimm surtout comme prétexte à évoquer le bien-fondé de la rébellion aujourd'hui comme hier. Elle interroge une partie du parcours de Cendrillon généralement occultée, à savoir le temps qui sépare la mort de la mère du remariage du père avec qui la jeune fille entretient une relation constante et très proche. Elle présente Cendrillon comme une rebelle qui sait très bien par exemple que le Prince (qu'elle choisit elle-même) représente le seul moyen d'échapper à sa condition.

Facéties joyeuses…
C'est une pièce qui joue aussi à sa façon avec le théâtre en le provoquant : il y a des chansons, des vers écrits en alexandrins, une kyrielle de personnages, souvent allégoriques, une quantité impressionnante de lieux et un étirement du temps de l'action assez peu orthodoxe! En plus du défi, très excitant pour le metteur en scène, qu'elle représente, l'addition baroque de tous ces éléments a pour effet de produire une distance burlesque particulièrement revigorante ! »

Marielle Créac'h, Lyon Poche,
du 12 au 18 Mars 2003

Cendrillon à tire d'ailes
« La mise en scène que réalise Maurice Yendt de la pièce joue d'éléments de décors limités, suggérant plus qu'ils ne le montrent le sort de cette jeune fille transformée en ménagère rusée et rebelle, que seul un prince d'opérette saura apprivoiser. Le temps qui passe devient un énigmatique personnage masqué, les fées de la fable sont ici un couple d'oiseaux ironiques et les deux insupportables sœurs sont devenues des cactus piquants.

Yendt s'appuie sur une équipe de comédiens fidèles, dont le principal mérite est de faire entendre la grande qualité poétique du texte de Castan, entièrement en alexandrins. A leur tête, Laura Desprein compose une Cendrillon malicieuse, débordante d'énergie et de séduction. Elle s'oppose à une Nicole Mouton qui fait une belle-mère raisonnablement détestable. Et se laisse chaperonner par un Alain Gandy, convaincant en père faiblard. Sans oublier les scènes de drague maladroite où elle rend fou Pierre Blain, prince timide armé d'une épée en carton. De telles séquences ont d'ailleurs le don de faire hurler de rire le jeune public, qui redécouvre avec enthousiasme cette version moderne du conte. »

Nicolas Blondeau, Lyon Capitale,
du 26 mars au 1er avril 2003

Une drôle de Cendrillon
« Dans le conte de fée, enlevez les fées, que reste-t-il ? Les vivants laissés tous seuls à leur bons et mauvais penchants. Ils doivent se débrouiller pour grandir par leurs propres moyens. (...) Même sans fée, un conte reste magique.

Cette magie, qui est celle de la tradition, mais aussi celle que Bruno Castan a su ajouter-des oiseaux qui parlent en alexandrins, des petites chansons tantôt gaies, tantôt tristes, une branche d'arbres et un plat de lentilles- Maurice Yendt a su la faire éclore d'un spectacle tout de légèreté, de messe et d'humour sensible.

Un gros œuf, deux pots de cactus, une tronçonneuse, un casque de pompiers plus tard, La fille aux oiseaux a gagné son pari : faire rêver tout en éveillant quelques questions indispensables sur ce qui se passe dans une famille quand elle doit se fabriquer de nouveaux repères, et que cela met parfois l'âme d'un enfant au piquet.

Réussite. Une réussite qui doit beaucoup à l'interprétation de comédiens qui sont dans l'arbre généalogique de la culture occidentale comme l'oiseau sur ses branches favorites. La grâce tour à tour fragile et résolue (et la jolie voix) de Laura Desprein, Cendrillon aussi vive dans le chagrin que dans la révolte, la présence d'Alain Gandy en père aussi noble qu'influençable, la rosserie savoureuse de Nicole Mouton en marâtre féroce, les tours de passe-passe réussis par Véronique Balmont et Vincent Puys ségur, alternativement oiseaux de toutes les saisons et méchantes sœurs, le prince charmant impayable de timidité balourde et d'élan romantique de Pierre Blain, servent parfaitement les intentions du metteur en scène.

A l'image du prince charmant, qui semble toujours caracoler sur un cheval de bois, La fille aux oiseaux a réussi le pari de faire décoller le conte de fée d'une tradition trop convenue, tout en sauvegardant la fraîcheur de l'enfance et pour le spectateur, du regard qu'il porte sur la sienne. »

Jean-Philippe Mestre, Le Progrès,
21 Mars 2003

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Informations pratiques

Théâtre Nouvelle Génération

23 rue de Bourgogne 69009 Lyon

Accès handicapé (sous conditions) Bar
Spectacle terminé depuis le mercredi 3 mars 2004

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