La Tétralogie d'Euripide - Oreste / Le cyclope

Châtillon (92)
du 2 au 3 février 2012
3 heures

La Tétralogie d'Euripide - Oreste / Le cyclope

CLASSIQUE Terminé

Recréer une fête populaire : tel est le but de cette tétralogie qui propose un
parcours dans la durée inédit de l’expérience de ce qu’était, tout simplement, le
théâtre au temps des Grecs.

Possibilité de voir La Tétralogie en intégral.

  • Oreste

Electre et Oreste attendent le jugement du peuple d’Argos car Oreste vient de tuer sa mère, Clytemnestre. Ménélas et Hélène arrivent enfin de Troie. C’est la mort par lapidation qui est votée et il est impossible de fuir. Oreste et Pylade veulent se donner la mort pour prendre leur sort en main, mais au dernier moment ils décident de faire payer Hélène seule responsable de la guerre de Troie. Ils veulent supprimer Hélène et prendre en otage Hermione, fille D’Hélène et de Ménélas. Heureusement, au moment où les trois terroristes mettent le feu au palais, Apollon arrive enfin pour terminer la pièce par un happy end qui conclut un double mariage.

Ici, tout le travail de mise en scène va consister à mettre en avant la richesse de l’intrigue, les ruptures et changements de pensées. L’espace se transforme à chaque tableau, avec la machinerie au service des mouvements du texte, de l’évolution de l’action. Une petite tente, la façade du palais, deux tombeaux, puis le palais en feu. Non, ce n’est pas un théâtre figé, mais une action qui évolue. La première partie de la pièce laisse la place au tragique. Oreste va mourir, c’est sûr, malgré son acharnement à se défendre et sauver sa vie et celle de sa sœur. Mais après un moment de réflexion des protagonistes, la deuxième partie bascule dans une folie proche d’un film d’action.

Il y a une prise d’otage dans un palais qui fête le retour du grand vainqueur de la guerre de Troie, Ménélas. Il y aura tout au long de la pièce une accélération du rythme et un jeu soutenu qui est à l’opposé de l’idée que nous avons de ce genre de théâtre.

  • Le cyclope

Le cyclope est une sorte de « trésor culturel » : c’est le seul drame satyrique qui nous soit parvenu complet. Qu’est-ce qu’un drame satyrique ? C’est peut-être un ancêtre de la tragédie ; c’est de façon certaine, la quatrième pièce que devaient présenter les auteurs grecs lors des concours, à la suite de trois tragédies. Cette « pièce satyrique » était due au culte de Dionysos et à ses Satyres. Etres mi-hommes, mi-boucs, les satyres dont on voit des représentations sur les vases se promènent en troupe, nus, leur membre viril ostensiblement érigé. Après les émotions trop violentes des tragédies, le jeu satyrique vient remettre l’esprit du spectateur en équilibre : le génie grec avait compris qu’il y a, à chaque événement de l’existence, un côté terrifiant et un côté bouffon. Le pieu en feu qu’Ulysse introduit dans l’oeil central du Cyclope n’offre-t-il pas, aux antipodes de l’image barbare, une lecture grivoise ? C’est ce que souligne le choeur par un « chant de fête » qui invite Polyphème à entrer dans la chambre nuptiale. Le jeu satyrique passe du pathétique à la parodie du pathétique et aux grivoiseries.

Texte bref d’un Euripide qui a probablement déjà réalisé l’essentiel de son œuvre, Le Cyclope daterait de 412 avant J.-C. Si l’épisode le plus célèbre de L’Odyssée d’Homère l’intéresse ici, c’est parce que le vin et l’ivresse qui piégeront le cyclope Polyphème permettent d’introduire tout naturellement le chœur des satyres, bande joyeuse des serviteurs de Dionysos. Leur « chef » Silène, personnage débauché, paillard, menteur, couard et paresseux – et pourtant sympathique – devient l’un des trois personnages de cette pièce qui, si elle évoque assez précisément l’épisode homérique, prend des libertés avec le texte fondateur pour les besoins du jeu théâtral, pour le plaisir bouffon du genre satyrique, et parce qu’Euripide savait soumettre la tradition à son inventivité.

Dans la pièce d’Euripide, Polyphème a pour serviteurs malheureux Silène et les satyres, séparés de leur dieu et maître Dyonisos. Le vin qu’apporte Ulysse fait de ces derniers ses alliés objectifs, même si Silène au premier danger venu n’hésite pas à accuser le héros de tous les torts. Du reste, Ulysse, chez Euripide, n’agit plus pour sauver sa vie mais pour libérer les satyres et punir Polyphème de manger de la chair humaine. Lui et ses compagnons ne sont pas, dans la pièce, enfermés dans une grotte ; la seule ruse du vin aurait donc suffi à leur fuite. L’oeil crevé est un châtiment clamé haut et fort par le héros grec et permet au choeur de donner libre cours à son délire, à son inconscience féroce. Le drame satyrique est un retour à l’enfance, dans ce qu’il a de jubilation, dans ce qu’il a aussi de cruauté, quand le sentiment de maîtrise et de pouvoir succède à une peur intense.

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Spectacle terminé depuis le vendredi 3 février 2012

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