L'ébloui

Paris 18e
du 23 octobre au 6 novembre 2004
1H10

L'ébloui

Théâtre tout public à partir de 8 ans. Horn le vieux raconte son histoire, celle de Horn le jeune qui recouvre la vue par enchantement et s'en va parcourir le monde où la faim, le froid, les rendez-vous aigus avec soi-même, le courage, l'endurance, construisent la matière de l'homme qui s'affronte aussi aux autres hommes.

Théâtre tout public à partir de 8 ans.

Avant-propos de Luc Laporte
Le conte

La dramaturgie

Le « marionnettiste chaman »

La compagnie Contre-Ciel

L’ébloui est la troisième pièce pour l’enfance de Joël Jouanneau. Il en a confié la création à la compagnie contre-ciel dans une mise en scène de Luc Laporte. Ce projet trouve son origine dans les représentations de La chair de poule, création contre-ciel 1998 au théâtre de Sartrouville, dont Joël Jouanneau était artiste associé. Le désir d’une collaboration germa alors et fit son chemin trois années durant pour donner naissance à L’ébloui.

L’ébloui est l’œuvre d’un poète, une œuvre de maturité traversée par l’amour de la vie et la violence du monde où l’écriture est une épure élevée au symbolique.

« L’enfant que j’ai été, à jamais disparu, c’est lui l’énergie qui me fait écrire. Ecrire pour l’enfance révèle un territoire de tous les possibles mais implique de magnifiques contraintes : être conscient et responsable de ce que l’on transmet ». Dans ces mots de Joël Jouanneau se situe exactement le lieu de notre rencontre.

Cette nouvelle aventure s’inscrit avec bonheur dans le parti pris dès l’origine par la compagnie contre-ciel de privilégier la création avec les auteurs vivants, d’explorer la spécificité d’une écriture et d’un répertoire pour l’enfance et comble L’exigence qui est la nôtre d’un théâtre jeune-public de haut vol.

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Né à l’âge de 7 ans dans un jardin de neige avec deux trous noirs pour seuls yeux, Horn le jeune, par enchantement retrouve la vue et voit ce qui pour toujours devait changer sa vie. A la recherche de celle qu’il n’a jamais cessé d’aimer, il va au bout du monde et regarde le soleil en face.

Il s'en va parcourir le monde où la faim, le froid, les rendez-vous aigus avec soi-même, le courage, l'endurance, construisent la matière de l'homme qui s'affronte aussi aux autres hommes.

La quête de L'ébloui devient palpable dans le jeu de marionnette et l'apport d'images de toutes sortes. Ainsi la mémoire évoquée surgit, source d'une nouvelle vision, d'un nouvel usage de la vie.

Par la compagnie Contre-ciel.

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Les contes questionnent sans fin le mystère d’être au monde et posent toutes les énigmes de la vie. Ils le font par un système poétique d’associations qui transmue la réalité quotidienne en langage symbolique. Du particulier les contes nous dévoilent l’universel et distillent une sagesse qui s’avance masquée.

Le spectacle se construit autour de la parole du conteur. Horn, vieux maintenant, conte l’histoire de cette bougie qui est aussi l’histoire de sa vie. Le dit donne vie à ce qui fut et ce qui fut revit à la remémoration, l’évocation, l’invocation. A la rencontre de celui qu’il fut, Horn comme la flamme, vacille : « écoute, enfant ma voix d’écume, j’étais celui-ci, cet autre moi-même… ». L’image du vieil homme transmettant la poussière et l’or du chemin parcouru à l’enfant qu’il était, ainsi qu’à l’enfant-spectateur, fonde la spectacle.

La pièce dessine une boucle, elle commence là où elle finit. entre le commencement et la fin se déploie un espace mental où le sablier d’une vie égrène ses jours. Horn est l’ébloui, de village en village, il pose le sac de sa mémoire et trace dans la poussière un cercle de théâtre. Dans L’ébloui, la dramaturgie du temps et de l’espace met en abîme une conception linéaire du temps.

Il s’agit d’un théâtre d’apparitions, d’absences et de revenants, un théâtre de la réminiscence où le temps est dilaté puis condensé, où les mondes sont multiples, parallèles et poreux.

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Si le dit de Horn initie le spectacle, celui-ci s’articule autour du corps de l’acteur Horn. Il est la note fondamentale, il inscrit l’échelle. Le parti pris de la mise en scène est de représenter par des marionnettes le théâtre de la mémoire de Horn et l’espace du dedans par des figures, des ombres et des images virtuelles. Le principe mis en œuvre repose sur l’action de la parole animiste, le mot qui nomme et confère substance à la chose, et sur l’efficience du corps chaman de l’acteur qui anime et donne vie.

Le principe, simple et poétique, inscrit la marionnette dans une esthétique théâtrale de la mémoire. Son utilisation n’est pas dictée par un choix à priori, mais bien parce que la problématique de la pièce croise celle de l’objet marionnette qui, dans son essence, incarne l’éternel paradoxe de l’animé / inanimé, réalité / illusion, esprit / matière ; paradoxe de la représentation et métaphore intrinsèque à la marionnette.

Avec L’ébloui il est question de retrouver la très ancienne fonction de la marionnette comme objet médiumnique, cette espérance en la vie possible des objets, à l’enchantement des choses. Il y a un rituel à inventer. Un rituel dont l’acteur serait l’officiant. Les marionnettes en bois flottés de Thierry Dufourmantelle, chargées d’histoires et d’archétypes, d’une esthétique à la fois primitive et raffinée, nous y invitent. Dans ce théâtre, le corps de l’acteur n’est plus l’axe de la représentation, il est dé-centré dans un double mouvement d’absence et de présence, il manifeste le vivant virtuel. Il se tient dans l’inquiétude d’un entre-deux, à la frontière, à proximité du sacré. L’acteur-marionnettiste témoigne de l’état sensible et fragile de la vie et de l’humain.

Luc Laporte

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 Eveiller le jeune spectateur aux notions fondatrices et citoyennes d’une société libre, égalitaire et fraternelles, l’aider à grandir, à se confronter au monde par le jeu de la métaphore théâtrale, par l’imagination et l’émotion, c’est rendre à notre théâtre sa fonction la plus belle, celle de divertir et donner à penser. Et pour nous, artistes, parents, pédagogues, ensemble, celle d’accompagner l’enfant dans cette prise de conscience de soi et du monde. »

En 1995, Luc Laporte crée la compagnie Contre-Ciel. Acteur, marionnettiste, metteur en scène de formation pluridisciplinaire (sculpture, théâtre et danse), il fut l’élève de Cyrille Dives et Etienne Decroux. Interprète avec Alain Recoing, Dominique Houdart, Cie dougnac, Carlo Boso, Jean-Pierre Laroche, Isil Kasapoglü, Mustapha Aouar, Jean Rochefort…

Egalement facteur de masques, il est spécialiste de la Comedia dell’Arte et du Topeng balinais. Lauréat de la bourse Lavoisier, il séjourna un an à Bali pour l’étude et la pratique du théâtre dansé traditionnel. Il a crée des masques, notamment pour Gorgio Strelher, au Théâtre National de l’Odéon.

« Je m’adresse chez l’enfant à l’être de raison et chez l’adulte à l’enfant oublié, au poète endormi…Quand j’étais enfant, je croyais que les adultes détenaient la clé des mystères de l’univers. Maintenant je sais que le monde est une énigme. Je gonfle les voiles de spectacles comme de merveilleux navires sous les vents alizés, des spectacles sémaphores, des baliseurs, des passeurs d’enfance. »

La compagnie Contre-Ciel travaille avec des auteurs vivants, à l’émergence d’écritures contemporaines pour l’enfance et la jeunesse dans la perspective de constituer un répertoire, notamment destiné au théâtre de marionnettes. Elle a ainsi créé des textes inédits de Fabienne Rouby, Joël Jouanneau et sollicite pour ses projets à venir Marie-Line Laplante (Québec), Claude Jalliamon et Gérard Lépinois.

La forme animée et la marionnette sont les outils privilégiés de la compagnie. Sa pratique s’inscrit dans la dynamique actuelle du renouveau des arts de la marionnette.

C’est une école du regard, un jeu de l’esprit et des sens. Dans sa représentation du monde, sa façon de réinventer l’humanité, de reproduire et décaler le réel (ce mimétisme dérisoire, drôle et fragile) la marionnette nous tend le miroir de la condition humaine.

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Spectacle terminé depuis le samedi 6 novembre 2004

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