Pour sa dix-huitième édition, « L’Atelier du Plateau fait son cirque », qui a enfin l’âge de voter et de s’émanciper, continue à braver les diktats, à fêter les mélanges, à ouvrir les vannes de l’improvisatoire en bande, à risquer le casse-gueule, à veiller aux équilibres des genres et des générations.
Chaque soir, huit artistes de cirque et un trio de musiciens se lancent, sans répétition, à l’assaut d’un spectacle éphémère et non recyclable au canevas imaginé dans l’après-midi.
Pour cette nouvelle session, avec force peintre, constructeur, bricoleur, nous transformons l’Atelier du Plateau en studio de cinéma dans lequel trône un inquiétant salon. Imaginons un salon bourgeois, un parquet caramel, des ancêtres aux murs, du papier peint élimé par le temps et la clope, imaginons que ce soit les restes d’une civilisation comme dans la planète des singes ou après un tremblement de terre, imaginons un salon hanté, celui des cauchemars et des longues insomnies, imaginons que ce soit l’endroit de vie et de retrouvailles d’une population multiple et décalée d’acrobates et de musiciens. Un cirque de salon !
Chaque semaine, un artiste s’associe au directeur artistique pour élaborer, transfigurer, rechercher la mise en scène des soirées. Grain de sable et piment, alchimiste et ingénieur, cette double-vue permet de varier les focales et de remettre sans cesse en jeu la tension entre le libre improvisé et la belle rigidité de l’écriture. L’acrobate Alexandre Fournier, la cordiste Elsa Caillat ou encore les duettistes vocalistes, clowns et danseuses, Leïla Martial et Marlène Rostaing viendront ainsi se mêler au plateau pour coudre et abâtardir les us et cloisons de ce grand cirque.
Côté musique, on imagine des orchestres de salon, une musique de chambre électro, des cordes saturées, des timbres baroques, des souffles et du tapage d’appartement. Une édition pour jouer des temporalités, évoquer un cirque musical d’anticipation
5, rue du Plateau 75019 Paris