Kubilai Khan investigations / Ninarello & Kinzelman / Minami

du 8 au 9 juin 2017
1h30 environ

Kubilai Khan investigations / Ninarello & Kinzelman / Minami

Soirée partagée entre 3 soli : Black Belt de Kubilai Khan investigations, Earth Bound d'Azu Minami et Kudoku de Daniele Ninarello & Dan Kinzelman.
Soirée partagée entre 3 soli : Black Belt de Kubilai Khan investigations, Earth Bound d'Azu Minami et Kudoku de Daniele Ninarello & Dan Kinzelman.
  • Kubilai Khan investigations - Black Belt

Solo : 25 min [création]

Black Belt recrache une encre magique qui révèle les zones troubles et agitées du vivant.
Black Belt regarde l’Afrique en mouvement, d’après ce qu’il s’y vit et non d’après une vision fantasmée.

Black Belt porte la ruse d’un être qui s’est multiplié pour s’éprouver et tord le cou à bien des idées reçues sur le réel africain. Selon l’économiste sénégalais, « l’Afrique n’a personne à rattraper » et la modernité est déjà bien arrivée et n’est pas à inventer. Tout indique aussi qu’il faut questionner le mythe du développement et le positivisme scientifique qui projette une vision occidentale sur les sociétés africaines comme unique moyen pour les décrire.

Black Belt reconnaît que nos imaginaires, africains autant qu’européens restent imprégnés par l’histoire et le capitalisme. Suivant « une construction mentale », cet héritage postcolonial continue à véhiculer une société des éblouissements.

Black Belt est une affaire de trajet, de circulation et de transfiguration, cette pièce rêveuse d’héritages qui n’ont aussi rien à voir avec des histoires de naissance. En de certaines circonstances, elle s'apparente à l’Ode Maritime de Pessoa et ajuste un goût du dépaysement et de l’excès, une ivresse de l’esprit qui intoxique la conscience de soi et ouvre une voix tumultueuse et débridée.

Parcourant une Afrique connectée, urbaine, mondialisée dont la moitié de la population à moins de 30 ans, formidablement inventive et débrouillarde même si malmenée ; cette jeunesse qui remplace le tweet au tract et qui créent ses logos sur le mur du web signerait-elle les premiers signes de son droit de réponse à son expression si souvent étouffée ?

Chorégraphie et musique live : Frank Micheletti
Interprétation : Idio Chichava

  • Azu Minami - Earth Bound

Solo : 20 min

Issu d'une série baptisée Scar Tissue (Tissu de cicatrices) et inspiré par Hôsôtan de Tatsumi Hijikata (1972), considéré comme le créateur du butō, le solo d'Azu Minami puise comme son prédécesseur dans les forces obscures et les blessures pour faire naître une danse où le corps est à la fois porteur d'une mémoire collective et de douleurs individuelles. « À travers la surface interne des cris déchirants de nos corps, nous serons sublimés par la danse. » dit la chorégraphe.

La pièce est en effet née du tsunami qui a ravagé le Japon en 2011, et de la manière dont il est entré en résonance avec des cicatrices issues d'opération qu'Azu Minami a subi enfant.

Dans la pénombre, des scratchs sonores, puis un fragment de corps, vêtu d'un slip blanc. Les mouvements sont lents, on entend des sons lointains et une respiration, une musique ténue et des scratchs, toujours. La tonalité est donnée : dans Earth Bound, le corps se devine plus qu'il ne se voit, happé par l'obscurité, dévoilé de manière fragmentaire par la lumière, et dont le visage échappe obstinément. Tel un oiseau, il semble vouloir partir et prendre son élan, mais reste collé au sol, réduit à la stridence de cris fantomatiques tandis que la musique renvoie à un univers fantastique, peuplé de présences étranges.

Puis, la pièce change soudain de tonalité : le corps s'agite, se convulse, le son augmente, les mouvements se font rapides, l'interprète semble aux prises avec un ennemi. Une musique pop-rock éclate. Le corps se roule au sol, pris entre une volonté de fuite et une énergie ravageuse.

Azu Minami invite ainsi à un solo qui fait surgir des images mystérieuses et puissantes, d'une grande force poétique.

Chorégraphie, interprétation : Azu Minami

  • Daniele Ninarello & Dan Kinzelman - Kudoku

1 danseur, 1 musicien live : 23 min

Le premier est danseur et chorégraphe, le second compositeur et multi-instrumentaliste. Ils travaillent ensemble pour la première fois autour d'un territoire d'exploration commun : l'espace comme un lieu dans lequel exercer et transformer le corps sonore et physique, explorer sa précarité, son impermanence.

Tout commence dans le noir total, dans lequel on entend les notes électroacoustiques de Dan Kinzelman et de son sax, comme une mise en condition : lorsqu'on ferme les yeux en écoutant de la musique, cela active l'amygdale, la partie du cerveau contenant la mémoire émotionnelle. Or c'est bien de cela qu'il s'agit avec Kudoku : comment un corps se charge et se change en réagissant au son. Daniele Ninarello commence ainsi par être agité de soubresauts, de tremblements. Quelque chose en lui semble vouloir sortir. Il teste ses articulations, ses gestes, ses mouvements. Tout au long de la pièce, il éprouve littéralement l'espace et les potentialités de son corps, se désarticulant, se répétant, cherchant des percées, de la vitesse, à gagner en amplitude, mobilisant chaque parcelle de son corps, jusqu'à la bouche et aux yeux, sondant sa force, son agilité et sa souplesse, en réaction constante avec la musique live interprétée par Dan Kinzelman.

« Kudoku », dans le bouddhisme, désigne ce que l'on doit faire pour l'autre pour recueillir un bienfait. Ici, ce sont bien la musique et la danse qui agissent comme des « kudokus » : à la fois acteurs et récepteurs l'un de l'autre, Daniele Ninarello et Dan Kinzelman offrent un duo fascinant, une invitation à s'abandonner à la sensation, jusqu'au vertige.

Chorégraphie, interprétation : Daniele Ninarello
Musique live : Dan Kinzelman (tenor sax, percussion et électronique)

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Spectacle terminé depuis le vendredi 9 juin 2017

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