KarioKa

du 10 au 16 avril 2015

KarioKa

Brésil années 20 : l’âge d’or d’un pays encore jeune qui incarne d
Brésil années 20 : l’âge d’or d’un pays encore jeune qui incarne déjà le futur, loin des décombres de la guerre. Le Brésil est dans le grand théâtre des nations.
  • Résumé

On commémore cent ans d’indépendance, on invente les écoles de samba, on fait la révolution, on installe la radio, on célèbre de brillants intellectuels, on érige le Christ Rédempteur qui protège la baie de Rio (tiens, signé d’un Français !). Samba-mais-pas-que : c’est le temps du choro, cousin tropical (et urbain) du swing, passant de la valse mélancolique (chorar, c’est « pleurer ») aux tempos frénétiques, des soirées de bonne famille aux parquets des bouges, créole dans le sang et manouche dans l’âme.

La gafieira, le bal popu de Rio et São Paulo, c’est le royaume de la danse à deux pour faire chavirer sa cavalière, pour aguicher son homme.

Paul Claudel, ambassadeur de France au Brésil, Darius Milhaud, son conseiller culturel, Blaise Cendrars, réalité et fiction, Santos-Dumont, pionnier de l’aviation, Villa-Lobos, compositeur contemporain, les écrivains modernistes do Brasil. Et les Batutas de Pixinguinha, succès brésilien dans la nuit parisienne de 1922.

Sur scène, une quinzaine de personnes : orchestre de choro qui pioche dans le grand répertoire des années vingt et trente, danseurs de gafieira, chanteuse et duo de conteurs pour faire pétiller l’époque. Un voyage dans le futur antérieur pré-tropical, sur les hauteurs de l’élégante intelligentsia anthropophage do Brasil et dans les bas-fonds.

  • Note d'intention

K-RIO-K est décidément une histoire à rebondissements. Mis en chantier en 1986, ce qui était annoncé comme une comédie musicale aurait dû se monter deux ans plus tard. Mais les origines de K-RIO-K remontent à 1970. À l’époque, militant du Secours Rouge, un mouvement chargé –entre autres– de l’accueil des exilés politiques du monde entier, notamment de l’Amérique Latine, tout entière sous la coupe de dictateurs militaires. Et, donc, du Brésil. Mais ceux-là se faisaient envoyer, dès leur arrivée, leur collection de disques. Mon initiation à la musique brésilienne date de ces années-là, et culmine avec un show de Caetano Veloso (son premier, à Paris), alors qu’il était en exil à Londres, avec Gilberto Gil. Un charme implacable, un moment fondateur.

Point de départ d’une passion de défricher une culture insondable, ce concert à la Mutualité m’a amené, quelques années plus tard, en 1977, à partir à la découverte du grand sud : trois mois pour mon premier Brésil, de Manaus (au milieu de l’Amazonie), à Rio de Janeiro. Le premier d’une bonne trentaine de voyages transatlantiques en autant d’années. Au-delà de la soif d’en connaître toujours plus, les sujets desdits voyages ont été des plus variés : interviews et reportages musicaux pour Libération (dont une première rencontre avec Caetano Veloso), accompagnement de voyages officiels (Jack Lang puis Mitterrand en 1985-86), production de tournées au Brésil (France Métisse avec Manu Dibango, Kassav’, Salif Keita, Ray Lema) et préparation de tournées européennes de grands noms du Brésil (João Gilberto, Chico Buarque, Gilberto Gil, João Bosco et… Caetano Veloso), reportages pour Libé sur une grande grève à São Paulo, avec l’irruption de Lula dans le panorama politique en 1980, programmes radio (France Musique, puis Radio 7, Nova à partir de 1992), magazines TV sur la musique (TF1 avant la privatisation), et plus tard DJ à plusieurs reprises… Parmi les révélations de nouveaux horizons, la gafieira, ce bal brésilien des quartiers chauds de Rio, notamment Lapa.

Cette gafieira, le seul spot brésilien où, au-delà des rythmes brésiliens, les orchestres brassent les influences latino-cubaines, mambo, cha-cha-cha. Côté ingrédients do Brasil, voici le choro (ou chorinho), swing tropical antérieur à la samba et cousin du ragtime. Une musique passée de l’érudit au populaire avec grande classe, au début du XXè siècle, avec une texture singulière : guitare sept cordes, bandolim (la mandoline brésilienne), clarinette, flûte, tambourin, parfois violon, sax et piano.

Rémy Kolpa Kopoul

  • Trois mots-clés par Remy Kolpa Kopoul

Maxixe : (prononcer « machiche ») Danse à deux plutôt sensuelle, née à Rio vers la fin du XIXè siècle, aussi appelée « tango brésilien», mix de danses d’Europe (la polka), des Caraïbes (la habanera) et d’Afrique (le lundu d’Angola). En France, La Matchiche, chantée par Mayol, est devenu mégatube dès 1907, soustitrée Air populaire tiré du folklore espagnol. En fait, c’était un plagiat d’extraits de Guarani, opéra brésilien de Carlos Gomez (1860). Bref, une embrouille comme quatre-vingts ans plus tard, la lambada.

Choro : (du portugais « pleur ») Musique brésilienne de fin du XIXè et du début du XXè siècle, avant la samba, mais qui a bien résisté à toutes les vagues musicales et demeure très jouée au Brésil. Ce genre, qu’on appelle aussi par son diminutif chorinho, est un lointain cousin du swing, par son ton primesautier ou du jazz manouche (avec la valse en commun). Le choro des origines se jouait aussi bien dans restaurants que dans les maisons closes. À présent, il est souvent intégré aux circuits planétaires du jazz.

Gafieira : Bal de la première partie du XXè siècle à Rio, où l’on pratique les danses brésiliennes (maxixe puis samba) mais aussi d’ailleurs au Brésil (frevo et forro du Nordeste) et plus tard dans le monde, successivement les danses latines (mambo, cha-cha-cha, salsa) et nord-américaines (rock, funk). Parquets cirés, danseurs lookés et big bands sur scène, ces gafieiras abondent dans le centre de Rio, autour de la place Tiradentes.

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Spectacle terminé depuis le jeudi 16 avril 2015

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