Héros ordinaires

Sur le plateau, les danseurs et les chanteurs reconstituent des scènes de la vie ordinaire, comme s’ils vivaient les uns à côté des autres, dans un même immeuble par exemple. Les rencontres se produisent inévitablement, les corps se frôlent, les mondes interfèrent, il faut bien faire avec ! Et les émotions se touchent, gagnent les uns et les autres. Tout le quotidien en est transfiguré. Ce sont ces traces émotives de la vie quotidienne que ces huit artistes traduisent à travers la voix et le mouvement, l’un comme miroir de l’autre.

Sylvain Groud s’affranchit du cloisonnement des arts et de la banalité a priori de la vie en revendiquant l’oxymore « héros ordinaires ». Quoi de plus naturel que la réalité urbaine pour ces héros ordinaires ? Dans un ballet effréné de tapis roulant, les situations de la vie quotidienne s’entrechoquent au son d’un mambo d’Yma Sumak, une fantaisie d’Henry Purcell, une complainte de Nina Simone ou encore un « rock hongrois » de György Ligeti !