
Spectacle annulé.
Une singulière adaptation de Hamlet où l’influence du nô côtoie celle du théâtre de marionnettes. En utilisant les codes esthétiques de la tradition japonaise, Yoshihiro Kurita et sa compagnie redonnent toute son intensité et sa violence au texte de Shakespeare.
Assis en tailleur, vêtu de noir, le crâne rasé : c’est sur un Hamlet aux allures de moine zen que s’ouvre la pièce. Jusqu’au dénouement, il restera immobile sur la scène nue. Car décors et accessoires ont été supprimés, comme dans le théâtre nô. Dans ce cadre épuré, les mots retrouvent leur force, l’imagination du spectateur est stimulée.
Kurita a recours à une autre ancienne forme théâtrale de son pays, le bunraku, tout comme Shakespeare s’était inspiré des tragédies grecques. C’est ainsi que trois comédiennes empruntent la gestuelle de marionnettes et qu’un récitant déclame son texte au son du shamisen.
Yoshihiro Kurita était l’un des plus qualifiés pour transposer Hamlet sur une scène de nô. Pendant vingt ans, il s’est immergé dans la tradition japonaise avant de venir au théâtre contemporain. Il a aussi bien étudié la danse traditionnelle buyô que le kabuki. Il est actuellement directeur associé du Niigata City Performing Arts Center, dans une région où le nô est une tradition encore vivace. Il a déjà mis en scène plusieurs chefs-d’œuvre de Shakespeare : Le Roi Lear, Othello, Macbeth…
D’après William Shakespeare. Shamisen, chant : Echigo Kakutayu.
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