Génération jeans

du 3 au 7 juin 2008
2 heures

Génération jeans

Accompagné de DJ Laurel, Nicolaï Khalezin retrace le parcours d'un dissident politique, comme un appel à hisser le drapeau du jean pour une révolution de velours ! En russe surtritré en français.

En russe surtritré en français.

Aujourd’hui, en Biélorussie
Le parcours d’un dissident politique
La presse

  • Aujourd’hui, en Biélorussie

« Lorsque Tom Stoppard, un des défenseurs du Théâtre libre, est venu à Minsk en août-septembre 2005 pour faire notre connaissance et découvrir les conditions dans lesquelles on travaille ici, je l’ai vu choqué ou plutôt traumatisé par l’ambiance disciplinaire et la peur générale qu’il trouvait en Biélorussie. A chaque fois je lui demandais : “Tom, pourquoi as-tu décidé de venir ici ?”, il me répondait, étonné : “Non, vraiment, je ne sais pas”.

A la fin de son séjour, avant de nous quitter, il m’a dit avoir compris ses motivations. Tom avait sur lui le manuscrit de sa dernière pièce qu’il avait d’ailleurs terminée à Minsk et que nous étions les premiers à lire avec Natacha. “J’écris une pièce intitulée Rock&Roll - m’a dit-il - et qui porte sur la génération de jeunes Tchèques et Slovaques qui, dans les années 1970, écoutaient de la musique rock, aspiraient de tout cœur à la liberté et s’opposaient à la dictature. Ainsi, j’ai peut-être inconsciemment voulu revivre, à Minsk, mes sensations de cette époque”. Je lui ai répondu : “Moi aussi, j’écris une pièce sur les gens qui écoutent de la musique rock, aspirent à la liberté et s’opposent à la dictature, aujourd’hui, en Biélorussie”.

[…] Génération Jeans est un monologue sur les jeans, la musique rock et la liberté. L’histoire commence en Union Soviétique où les jeans et le rock étaient interdits. Si tu vendais les jeans, tu étais attrapé par le KGB. Et l’intrigue évolue progressivement de cette époque à l’actualité du régime dictatorial biélorusse, à travers des histoires d’arrestation du héros principal, de ses amis, à travers des disparitions forcées. C’est une ode à des générations d’individus qui ne se définissent pas par des critères d’âge et qui luttent pour les libertés dans leur pays. Chaque pays a sa génération. Le héros parle de la Lituanie, de la Pologne, de la Tchécoslovaquie… »

Hormis ses tournées à l’étranger, le Théâtre libre a déjà présenté Génération Jeans à sept reprises sur son propre sol, en Biélorussie, dans différents bars, clubs ou en plein air. Ces spectacles sont gratuits et ne bénéficient d’aucune publicité sauf quelques annonces privées sur des blogs Internet, afin d’éviter des heurts avec les autorités. Malgré tout, le motif de Génération Jeans est d’ores et déjà devenu un culte pour toute une catégorie de la population à laquelle il est dédiée, car « la pièce est une ode à toute génération qui ose lutter pour la liberté » (Le théâtre en Europe aujourd’hui : les pièces, 7ème édition de la Convention théâtrale européenne, 2006).

Musique de DJ Laurel. Une publication en français de la pièce Génération Jeans est prévue aux éditions l'Espace d'un instant en mai 2007, traduction française Alexis Vadrot et Youri Vavokhine.

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  • Le parcours d’un dissident politique

Génération Jeans est sûrement une référence au symbole de liberté qu’a été le jean à l’époque soviétique et qui est de nouveau l’un des principaux symboles choisis par l’opposition. En effet, Nicolaï Khalézine retrace le parcours d’un dissident politique et relate sa conception de la liberté, même si cette dernière s’enracine dans la pratique clandestine des jeans et de la musique à l’époque soviétique. De ce point de vue, le texte constitue un appel à la lutte et un projet identitaire.

D’autre part, c’est aussi un récit de vie, la confession d’un hooligan, avec début soviétique sinon radieux du moins amusant, et un dénouement biélorusse navrant. C’est également un texte à valeur ethnographique, une sorte de défense identitaire dressée par des intellectuels dissidents face à la version de la réalité sociale imposée par la dictature.

« J’ai compris que l’art était une chose absolument inutile... vu qu’il ne survit pas sans sponsors ou sans acheteurs. Non mais vraiment, à quoi sert l’art ? À rien ! Les gens un peu bêtes se plaisent à dire : “l’art cultive”. Comment est-ce qu’il cultive ?! Qui ça ?! Lénine écoutait sans arrêt lAppassionata... Elle n’a pas éduqué Lénine, l’Appassionata... Hitler était épris de Wagner. Moi aussi j’aime Wagner... Wagner n’a pas aidé Hitler... Je ne dirais pas qu’il m’aide beaucoup moi non plus. Un râteau, si tu marches dessus, il t’aide, mais pas Wagner. Parce qu’avec un râteau, tu peux mettre en tas le fumier, mais tu ne peux pas mettre en tas le fumier avec un Tannhäuser.. »

Une des visées essentielles de ce texte est d’analyser la peur pour s’en débarrasser. Il s’agit également d’une sorte de manuel de savoir-faire destiné aux néophytes de la résistance qui n’ont pas encore eu d’expérience carcérale ou qui ont simplement besoin de savoir précisément comment fonctionne une dictature, et comment un individu peut gérer intimement son rapport à un pouvoir dictatorial. L’histoire, enfin, d’un personnage qui raconte comment on peut être amené à s’intéresser à la politique, alors qu’initialement on ne veut qu’une chose : prendre ses distances avec.

« Pour les costumes, il y a les bureaux, pour les jeans, les barricades. Les dictateurs n’aiment pas les jeans, ils aiment les costumes sombres et les vestes militaires. Je n’aime pas les costumes, c’est pourquoi je me suis retrouvé dans la rue... sur les barricades. »

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  • La presse

"Depuis 1994, le président Alexandre Loukachenko règne ainsi sans partage avec un cocktail bien éprouvé d'oppression et de propagande. Il a mis l'art, comme le reste, en coupe réglée. Alors ces trois-là, Natalia Kaliada, Nikolaï Khalezine et Vladimir Scherban (...) ont fondé une troupe de théâtre. Clandestine, évidemment. (...) Depuis 2005, ils ont pourtant réussi à créer sept spectacles, et à favoriser la naissance d'un véritable répertoire contemporain, dans leur langue, le biélorusse, qui est elle aussi à réinventer. (...) Le régime aimerait beaucoup ne plus les voir revenir de l'une de leurs tournées à l'étranger. Mais ils tiennent." Fabienne Darge, Le Monde, 29 mai 2007

"Comment font-ils pour tenir ? Pourquoi ces gens, qui bénéficient de nombreux soutiens à l'étranger, tel le parrainage de l'auteur britannique Tom Stoppard, ou celui de Václav Havel, ne quittent-ils pas leur pays ? (...) Parce que c'est dans la résistance que leur théâtre trouve sa raison d'être, répond en substance Natalia Koliada. Parce que ces acteurs, auteurs et metteurs en scène qui ont tous connu l'exclusion des théâtres officiels, sinon la prison, voire la disparition de proches, n'ont plus grand-chose à perdre." Maïa Bouteillet, Libération, 22 mai 2007

"Un one-man show d'un des fondateurs du théâtre, Nicolaï Khalezine, qui raconte son premier blue-jean, symbole de liberté à l'époque soviétique, son passage en prison pour  désordre de rue » (une manifestation non autorisée) et qui appelle pour finir à hisser de nouveau le drapeau du jean, pour « faire quelque chose » contre la dictature." Loraine Millot, Libération, 25 mars 2006

"Ancien journaliste devenu auteur de théâtre, Nikolaï Khaleizine appartient à cette génération qui a connu la dissidence dans les années Brejnev, les espoirs de liberté venus avec l'implosion de l'URSS puis la glaciation dans laquelle est tombée la Biélorussie. Il a fait de la prison au début des années 1990 pour avoir lui-même participé au mouvement pour les droits de l'homme. Il le raconte dans un monologue aux accents tendrement ironiques qui est un peu une leçon d'histoire à l'usage des nouvelles générations. Ce spectacle, Génération Jeans, figure au répertoire du “Free Theatre”." Alain Guillemoles, La-Croix, 23 mars 2006

"Khalezin, who has been jailed in the past for taking part in anti-government protests, has penned a play called Jeans Generation that is perhaps his most daring. The production is openly anti-Lukashenko because, if Belarus ever does have a velvet revolution, it will probably be called the denim or jeans revolution. Denim because when a protester, Nikita Sasim, was beaten up last year for brandishing first a national Belarussian flag, and then a youth group flag, he took off his denim shirt and made an improvised denim flag. The bewildered riot police didn't know what to do and Khalezin says the gesture and the jeans shirt became the symbol of freedom and resistance. Many young people who oppose the government now attach denim ribbons to their bags as a sign of solidarity. (...) As his words pour forth, a DJ spins a succession of hip records whose heavy bass lines give the project a glamorous Trainspotting-like feel.” Andrew Osborn, The (London) Independent, 09th March 2006

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Spectacle terminé depuis le samedi 7 juin 2008

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Spectacle terminé depuis le samedi 7 juin 2008