
La vie d'Ernest Jeanlin
La presse
Sept personnages farfelus poussent la chansonnette dans un rythme enivrant, blagues de comptoirs... C'est la vie d'Ernest Jeanlin, dit Neness. Il passe son temps entre son domicile et le bistro du coin. Le soir de Noël, il prend une grande décision : il arrête de boire... décision qu'il prend à peu près tous les matins au réveil.
Toute cette pièce de théâtre est d'abord une tranche de vie tartinée d'éclats de voix, de rire et d'amour. Un spectacle dans un style dépouillé. A voir sans modération.
Une excellente comédie de mœurs
On vous recommande chaudement ce spectacle nantais qui arrive enfin à Paris après avoir connu un beau succès dans la jungle du
Festival Off d'Avignon. Ernest Jeanlin, sa vie, son oeuvre est une excellente comédie de mœurs qui se déroule dans un bistrot. Là tout y est: les piliers de bars soûlards refont le monde, en carburant au gros rouge. La satire pourrait être dégradante, elle est très touchante, et surtout très vraie. Costards élimés, lunettes d'une autre époque, langage impayable, mines patibulaires, il y a là, un vrai travail d'ethnologue, mais aussi un texte autrement plus subtil que les borborygmes lassants des Deschiens. C'est aussi bien plus généreux. A voir vraiment, pour découvrir une équipe de petits jeunes en devenir.
- Ariane Dollfus, Paris Capitale 20 juin/31 juillet 2003
Brèves de comptoir
Au Marécage, le comptoir est un meuble "qui soutient et qui soulage". Dans ce bistrot de quartier, Ernest Jean lin vient boire pour oublier. Et briser sa solitude avec les
piliers : Liliane, René, André, Albert, Jean-Michel et Marcel. Tous carburent au rouge. Et l'alcool inspire. Les grands débats à propos de Dieu, de l'inspecteur Derrick où des gens qui s'ennuient alternent avec les conversations plus classiques sur le chômage, le vin, le loto ou la télévision. Dans ce train-train, il y a un peu de tristesse, pas mal d'humour et beaucoup d'espoir. Ce dernier se dit en chansons. Dans la salle du théâtre Clavel se répand une odeur de cigarette roulée. On resterait bien prendre un dernier verre.
- Clara Geliot, Le Figaro Magazine 21 juin 2003
La triste et drôle de vie d'un poivrot
Ernest Jeanlin, dit Nénesse est un poivrot invétéré. Les cheveux gras collée par le coup de peigne trop visible. Il porte le costume élimé, étroit aux entournures, des lunettes d'un goût très personnel. Et la lèvre adipeuse. Sans age, déconnecté, hors du temps. Comme ses potes du "Marécage", "Impasse Taroute" le sont aussi. Seul le bar date. Pas qu'un peu. La tapisserie maronnasse, miteuse et le zinc douteux en témoignent. Ils sont six à refaire le monde, en carburant à coup de tournée générales. Il y a Jean-Mi, qui traîne sa savate d'athlète à la marque en survet' aux trois bandes. André, "le paysagiste facial", coiffeur de son état ayant appris sur le tas. Marcel, qui gratouille sa guitare. Liliane, ses triples foyers et son casque orangé vissé sur sa tête, engloutie dans son anorak gris. Et René, le patron rougeaud, raciste et caractérielle. La fiction dépasse la réalité. Ce pourrait être triste. Mais les déboires de ces personnages sont servis avec énormément de tendresse et d'humour par ces jeunes acteurs de la Compagnie nantaise du TNT. La finesse de la parodie prend le dessus sur la cruauté de la caricature. Vraiment cocasse, faussement désopilant, ce spectacle pas comme les autres ne se boit pas comme de la vulgaire bibine. Une excellente cuvée signée Régis Florès.
- Marie-Emmanuelle Galfré, Le Parisien 6 juin 2003
Quelle humanité !
Ernest Jeanlin dit Nenesse, est un alcoolique de la pire espèce qui use sa vie entre sa minable petite chambre et le bistro du coin. Ses amis ne valent guère mieux, pour qui l'alcool est la seule manière d'échapper au réel. Jeanlin tente bien d'arrêter de boire, ébauche même une histoire d'amour, mais la divine bouteille est toujours la plus forte.
La vision de ce ramassis d'humanité est vraiment désolante. Et on se demande ce qu'il peut y avoir dans le cœur de Régis Flores pour aimer autant le spectacle de la déchéance. D'autant que ces personnages n'en sont pas vraiment tant ils sont caricaturaux. Reste que le spectacle, dans son genre, est assez impressionnant. Les comédiens sont extraordinaires dans leur composition et le texte, par instant, est d'une rare force. Comme ceux qui chercheront à rire en seront un peut pour leurs frais, on aurait préféré que Florès assume complètement son projet avec un travail psychologique plus fouillé, un désespoir plus humain. C'est une réussite, indiscutablement, mais pour quel intérêt ? - Jean-Luc Jeener, Le Figaroscope 4 juin 2003
Vous pouvez maintenant les retrouver sur http://jeanlin.monsite.wanadoo.fr
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