Molière 2015 de la Comédie
David, qui est un garçon sensé et réfléchi, a décidé de se séparer de Chloé. Chloé, qui est une fille habile et déterminée, ne l’entend pas vraiment de cette oreille. Leurs amis qui sont des gens prudents et attentionnés sont un petit peu embêtés.
C’est donc une histoire ordinaire et très originale, car tout est différent quand on est intelligent... ou pas.
Un beau jour, alors que je peinais à trouver une occupation, je me suis imposé un exercice : écrire une comédie sur un thème bateau et dépourvu d’originalité. J’aime bien les défis idiots. J’hésitais entre le couple et l’adultère. Comme je ne suis pas parvenu à trancher, j’ai pris les deux. Contre toute attente et laissant partir mon imagination, j’ai été inspiré, ça m’a beaucoup amusé et pas mal occupé. Un autre jour, comme un copain me demandait un peu de lecture pour tromper son ennui, je lui ai donné le texte à lire, et à ma grande surprise il l’a trouvé irrésistible et surtout original.
J’ai surtout pensé qu’il devait se sentir particulièrement concerné. Surpris néanmoins de cet accueil, et comme José Paul avait deux heures de libre, je lui ai proposé de lire la chose pour éviter qu’il ne sombre dans une angoisse subite, et quelle ne fut pas ma surprise quand il me fit part de son enthousiasme et son envie de monter la pièce. J’en ai déduit qu’il devait se sentir concerné aussi. Il l’a proposée aux directeurs du Théâtre de Paris qui de toute évidence se sont sentis concernés pareil. Autant l’avouer tout de suite je n’en croyais pas mes oreilles, j’étais parvenu malgré moi à apporter ma petite pierre à la sempiternelle rengaine qui n’en finit pas de nous amuser ou nous désespérer, selon le jour ou l’humeur. Bref ! J’ai fait à ma façon. C’est-à-dire des couples qui s’entendent à merveille mais qui cogitent, des amis qui s’interrogent mais qui se soupçonnent, des gens qui doutent mais qui sont intelligents et c’est ce qui les sauvera... peut-être.
Marc Fayet, auteur
Des hommes, des femmes, et des lézardes. Le couple, mécanique compliquée mais sujet universel auquel Marc Fayet s’attaque avec facétie à travers cette comédie conjugale, grâce à un ton vif et une écriture maitrisée, l’auteur prend un malin plaisir à passer au crible les vicissitudes de la vie à deux et convie avec délicatesse le spectateur à s’immiscer dans l’intimité de ces couples. Afin de mettre en exergue ces relations amoureuses entre ces hommes et ces femmes, relations souvent complexes et parfois contradictoires, il était essentiel de fluidifier l’ensemble des scènes en juxtaposant les trois appartements de nos couples respectifs dans un même et unique espace, abandonnant ainsi aux objets du quotidien, éléments symboliques de l’usure de la vie conjugale, le rôle de passeurs de tableaux en tableaux. De fait, dans cette perspective, il devenait naturel de laisser s’émanciper ces hommes et ces femmes au gré de leurs sentiments sans jamais s’interposer afin que chacun d’entre nous puisse y reconnaître un peu de sa propre histoire sans oublier cette question latente que se pose ironiquement Marc Fayet tout au long de ces Gens Intelligents ; le couple, association à durée déterminée ou… indéterminée ?
José Paul, metteur en scène
« Avec justesse, truculence, piquant, un sens du dialogue sacrément efficace, Marc Fayet alterne donc conversations amicales et face à face conjugaux, décortiquant, opposant psychologie de la gent masculine et féminine, deux genres qui se plaisent à vivre ensemble sans toujours se comprendre. (…) Nous tendant ce réjouissant miroir bien sûr un brin déformant et grossissant (nous sommes dans la comédie…), la distribution s’avère parfaite. » Fousdetheatre, 4 septembre
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