Présentation du spectacle
Petite Histoire dun
spectacle
Options
artistiques, point de vue dramaturgique et note dintention.... en 2001
Théâtre des Nouvelles
Transhumances : T.N.T.
Luvre dramatique B.M.C. dEugène Durif comprend deux personnages : la
femme et le jeune homme. Elle consiste en deux monologues intitulés : Le texte de la
femme, le monologue du jeune homme. Pour le spectacle, ceux-ci ont été croisés et se
répondent en écho.
Présentation du spectacle
Pendant la guerre dAlgérie, une femme prostituée dans un « Bordel Militaire de
Campagne », au cur de ce lieu « entre hommes », sadresse à un homme, à
tous, leur demande de lui raconter une histoire, « une seule histoire qui en vaille la
peine », qui arrêterait tout, suspendrait le cours du temps. En échange, elle
soffre à eux. Elle avance dans une parole qui en exige une autre, celle qui oserait
dire comment beaucoup dhommes, sinon tous arrivent à surmonter leurs horreurs et
éprouvent même du plaisir à les commettre. Mais lhomme enfoui dans la guerre, le
soldat de la guerre, ne répond pas ; du moins provisoirement, car derrière un voile, il
y a encore un voile, et on a beau les enlever les uns après les autres, jamais la
vérité, telle une déesse, napparaîtra dans sa nudité que pourtant, à défaut
de découvrir, nous tentons de surprendre
En écho, aujourdhui, un jeune beur dans la recherche dune identité
complexe et fragilisée par le racisme de certains et le fanatisme des autres, est
harcelé par la parole dun « combattant de la révolution » (son père ?). Il
reprend, par instants, cette parole qui le surprend, tout en refusant les « histoires de
lHistoire ancienne ». Le calme, il le trouve sur la terrasse dun HLM de la
cité, là où on peut regarder loin et mettre la musique à fond.
Les mots de cette femme et ceux du jeune homme, inévitablement, simbriquent les
uns dans les autres sans jamais séchanger.
Anne Torrès. Eugène Durif
Petite Histoire dun
spectacle
BMC a été écrit en 1990
BMC a été lu pour la première fois au Jardin dhiver en mars 1990, à
loccasion des « Parcours dAuteurs » proposés par Théâtre Ouvert. La
pièce a été réalisée pour France-Culture par Jacques Taroni dans le cadre du «
Nouveau Répertoire Dramatique » et diffusée en février 1991.
La pièce a été créée au Théâtre Gérard Philippe, à Saint-Denis, en 1991.
Mise en scène : Anne Torrès. Avec : Anne Alvaro et Mohamed Rouabhi
Options
artistiques, point de vue dramaturgique et note dintention.... en 2001
Au travers dune histoire, le théâtre me permet déchanger et
transmettre la culture. Lacte théâtral consiste à mettre en marche la philosophie
de façon ludique et onirique, la rendre vivante et active. Je ressens le théâtre comme
un rite, une parole sacrée, dans le sens dune parole, qui ne doit pas tricher. Je
cherche une parole directe, mais une parole qui reste dans la fiction. Jaime
bousculer en douceur.
Bien que les deux personnages de B.M.C. évoluent dans des temps et des lieux
différents, la mise en scène les fait se rejoindre à notre époque, dans le métro, ce
no mans land, passage forcé pour une population nombreuse et variée. Cette option
permet dapprofondir et de jouer avec les décalages de temps et despace
contenus dans le texte. Par la proximité ainsi créée, une complicité entre les
personnages devient possible.
Trois sujets sont mis en avant dans cette adaptation de loeuvre de Durif : la
recherche de sentiments et valeurs humaines de la part de la femme, le sentiment terrible
de déchirement du jeune homme, pris entre deux cultures dont les dissenssions sont
accentuées par lHistoire. Enfin, à travers les mots de la femme et de
lhomme, la profonde vanité des idéologies politiques, économiques ou religieuses,
toujours source de conflits, alors quelles devraient être source de bienfaits.
Ces trois thèmes senchevêtrent dans cette oeuvre qui dépeint ces guerres, qui
riment avec mensonge, possession, vanité, orgueil et marché de chair à canon. Elles
traînent derrière elles des abcès de non-dits, quil faut crever avant que de
nouveaux conflits ne se greffent à ces mêmes boursouflures. Le passé sert souvent de
prétexte à créer de nouveaux conflits opposant deux ou plusieurs cultures.
Etant moi-même prise entre deux cultures et leur Histoire, je pense quil
faut considérer la notion de culture, fortement cloisonnée, et létendre à une
notion plus large, qui laisse place aux mélanges, en tant que cultures nouvelles,
sajoutant à celles déjà existantes. Richesses, richesses nouvelles, échange,
partage de richesses.
Chantal Siegenthaler
Théâtre des
Nouvelles Transhumances : T.N.T.
Le Théâtre des Nouvelles Transhumances est une jeune compagnie de théâtre
professionnel.
Le choix du mot transhumance vient dune part de sa signification dans une version
littérale du latin au delà de la terre, et dautre part indépendamment de ses
origines étymologiques, du fait quil sonne aujourdhui comme transiter et
humain. Nouvelles transhumances consiste en une formule poétique, qui signifie le voyage
et léchange culturel.
La culture se transmet depuis des siècles dune personne à lautre. Sorte
de voyage, léchange culturel est donc une façon daller au delà des terres,
de permettre louverture su dautres cultures par les textes, les arts et les
artistes, par laccueil dartistes venus dailleurs, par la présentation
ailleurs dartistes dici, ou encore le mélange des deux formules. Le mot
transhumance rappelle aussi limage de lêtre humain en harmonie avec les
éléments qui lentourent, et par extension la sagesse et la philosophie.
B.M.C. est le premier projet produit par la compagnie. Le spectacle présenté en
décembre au Théâtre La Grenade correspond à la troisième étape de création. La
première a été présentée au Festival de la Cité 2000 en lecture-spectacle. La
deuxième sest inscrite dans la première édition de lArt Fête 2000 à
Fribourg. La première étape consistait à défricher le texte et à faciliter sa
transmission par la mise en espace. La deuxième visait à creuser plus avant le champ
émotionnel des personnages et la relation au public. Lobjectif de la troisième
étape vise à mettre en uvre le spectacle proprement dit.
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