Bandas : orchestres de rue, orchestres d’arènes

• Orchestres de rue, orchestres d'arènes

En France, essentiellement dans le Sud-Ouest, le mot bandas (orchestres de rue, cliques, batteries-fanfares) désigne des groupes musicaux d'une farine spéciale. En castillan aussi.

On les rencontre sur le pavé, aux arènes, aux terrasses des cafés, ou dans les peñas : les bandas donnent l'aubade, la sérénade, la poîlade et boivent un coup en salaire. On les entend venir de loin. On fait un bout de chemin ensemble. On les écoute partir dans la nuit comme une joie qui s'éteint.

Une banda se caractérise par un nom plus ou moins sérieux, un costume ou une allusion vestimentaire, et un style. De la banda du régiment, au groupe de copains qui revient au village le temps des fêtes, la palette est grande.

Musicalement, il y a de tout : des prix de conservatoire, des solistes fondus, de semi-débutants, quelque apprenti coiffeur, des génies ignorés ; plus celui, essentiel, qui fait rire la troupe avec sa dégaine ou ses histoires de hérisson amoureux d'une étoile. Chacun à sa place, chacun dans son rôle. Il y a aussi un chef, une grosse caisse, et une formidable envie de jouer ensemble. On y voit, pas seulement aux anches, de plus en plus de filles. La banda se doit à la fête, à la rue, à la musique d'arènes, et elle est sous des dehors hilares très consciente de ce devoir. Lequel suppose des constantes acoustiques et dynamiques : la banda est rompue au jeu de plein air, debout, ambulatoire, ce qui exige une vraie trempe physique. Le temps ne compte pas. La banda joue pour la nuit, pour la fête mais elle fait la fête aussi. C'est une musique d'avant l'époque du concert et de la représentation. Une musique d’amateurs soucieux et déchaînés.

Pour les semaines saintes d’Andalousie (version grave), chaque cortège est accompagné de sa banda. Aux arènes (version très grave), la banda joue les moments rituels (défilé, final) et souvent, sauf à Madrid, elle célèbre un moment de grâce en piste. Le répertoire est vaste, essentiellement fondé sur la marche, le paso doble. C'est un art simple très complexe. Un art plein de responsabilité.

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• Programme

Le 1er avril à 20h30 : L’Orchestre Montois de Mont de Marsan
Le 2 avril à 15h30 : Chicuelo II, Orchestre des arènes de Nîmes

L’Orchestre Montois de Mont de Marsan

Né en 1850 sous la forme d'un Orphéon dirigé par Monsieur Coppini, musicien du Régiment d'Artillerie de la Garde. Il traverse la deuxième moitié du 19ème siècle en
changeant d'appellation, d'abord Union Montoise, puis Ensemble Symphonique, auquel participe le célèbre pianiste Francis Planté.

Vers 1900, il devient l'Orchestre des Amis réunis sous la baguette de Fernand Tassine, le créateur de la Cazérienne. La Première guerre mondiale décime ses rangs.
De 1920 à 1934, il anime de nouveau, le chef-lieu des Landes grâce à son ancien chef. Nouvelle étape difficile avec la Seconde guerre mondiale, l'orchestre est alors confié à un réfugié alsacien, Monsieur Pacot.
De la Libération à 1986, sept chefs vont se succéder à la direction de ce qui est devenu l'Harmonie des Amis de Sainte-Cécile : Messieurs Mouchez, Larrigaudière, Sourigues, Fonbuena, Diana, Lamothe, Landarrabilco.
En 1987, la formation prend le nom d'Orchestre Montois avec un nouveau directeur : Michel Cloup. A partir de 1990, le groupe prend une coloration nettement hispanique par son animation officielle des arènes du Plumaçon durant les fêtes de la Madeleine. Il participe aux Fallas de Valence jusqu'en 1996, aux ferias de Bayonne, de Tudela, de Béziers, ou bien encore au festival de La Rochelle. Il n'hésite pas à se ranger sous la bannière du classicisme lors des fêtes impériales d'Eugénie les Bains ou du Salon de la Musique à Paris.

Habitué des cérémonies à caractère patriotique, l'Orchestre est appelé en Corse pour le bicentenaire de la Légion d'Honneur en 2002.
Différentes productions audio-visuelles ont jalonné son parcours :
-Cassette audio du Centenaire du Plumaçon (Agorila, 1989)
-Vidéo-cassette Musique espagnole et a los toros (Voix et Images en Aquitaine, 1992)
-Compact disque Pasos y Fallas (Agorila, 1993)
-Compact disque Paseando (Agorila, 1998) (Prix des critiques musicologues parisiens)
-Compact disque Pan Y Toros (Agorila, 2005)

En outre, Michel Cloup, compositeur-arrangeur, membre de la SACEM et de la Société Générale des Auteurs Espagnols, a écrit de nombreuses pièces adaptées au répertoire de des harmonies :
- Suite levantine (poème symphonique en trois mouvements)
- Des marches de procession comme Santa Magdalena, Sefarad ...
- Des marches militaires comme celle du Bicentenaire de la Légion d'Honneur...
- Des pasodobles comme César Rincon, Enrique Ponce, Juan Mora, Azahar y jazmin...

Avec
Malvina Larrazet, Pauline Etchebarne, hautbois
Claire Guignot, Elise Brethous, Florie Taris, Julien Cloup, Laura Gourdon, Marie Bachelier , Nelly Duprat, Stéphanie Macaigne : flûte
Paul Berceau, Lucie Granier, Yves Lac, Claire Lafitte, Bernard Lartigolle, Karine Lasserre, Guy Lamothe, Laure Maucriau, Titouan Rodriguez : clarinette
Guillaume Berceau, Thierry Boscq, Claire Gandon, Gérard Larrat, Sébastien Rogeron : sax alto
Thomas Igual, : sax ténor
Baptiste Cadilhon, : sax baryton
Christophe Laporte : euphonium
Etienne Druon, François Etchebarne, Pascal Larrazet, Thibaud Nerin, cor
Jean-Baptiste Gaye, Jean-Luc Lafitte, Jean-Philippe Francez, Jean-Michel Daudignon, Pierre Guilhamoulat, Sébastien Giordano : trompette
Michel Briaud, Bernard Dupeyron, François Passarello , Jean-Emmanuel Santos : trombone
Pierre Antonello, Nicolas Delgado : tuba
Florie Chartrou, Maxime Granier, Emma Lefrançais : percussion
Michel Cloup : chef de musique
Jean-Emmanuel Santos : Président

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Chicuelo II, Orchestre des arènes de Nîmes

Chicuelo II va fêter ses 50 ans en 2008. La peña Chicuelo II était à son origine le premier club d'aficionados autour du torero Chicuelo II, qui fit l'admiration du public nîmois. La peña Chicuelo II était le plus important cercle de supporters de l'histoire taurine de la cité.

Dans les années 50, la Peña défilait dans les rues pour diriger le public nîmois vers les arènes. Les Nîmois se souviennent des ruées que provoquait le maestro à la fin de la corrida. Spontanément le matador était porté à bras nus par ses admirateurs. Après la corrida, la fête se déroulait alors dans la rue. Les musiciens de la peña de l'artiste se chargeaient de transmettre l'ivresse de la musique, la frénésie et la bonne humeur. C'était l'époque de la fête dans la rue.

Mais les temps changent et les mÏurs évoluent. La mort du Maestro dans un accident d'avion en 1960 et la Feria évoluant, les bandas musicales et farandoles se font rares. C'est l'heure du développement des bodegas.

Dans les années 60, Chicuelo II est devenu l'Orchestre de Nîmes pour les corridas. A cette époque, la musique des corridas était interprétée par des bandas venues dans leur majorité de Logrono ou du sud ouest. C'est Ferdinand Aymé alors directeur des Arènes qui souhaite donner aux arènes de Nîmes sa propre musique. Il fait appel à la banda de Chicuelo II toujours active. Commence alors l'histoire de la société musicale dans les arènes.

En 1967, le plus difficile est d'acquérir les droits et partitions de morceaux. Les références sont certes l'Espagne, mais comment donner une touche du Sud-Est. Restent les orchestres du Sud-Ouest qui sont encore loin des plazas arlésiennes et nîmoises. A force de travail, Chicuelo II trouve sa voie. Son premier chef d'orchestre René Vedel parvient à élaborer une musique toute en finesse et raffinement qui respecte les règles de la corrida et le travail de l'artiste. En 1972, Robert Marchand prend le relais. La magie de la corrida est en lien direct avec la musique. Sur simple ordre de la présidence, l'artiste est encouragé par la douce musique.

Aujourd'hui Chicuelo II est l'orchestre de Nîmes, d'Arles, Des Saintes Marie de la Mer, d'Istres, de Beaucaire et bien d'autres arènes du littoral. Il se produit aussi en concerts avec un programme de musiques taurines classiques avec comme titre Chi-cue-lo, ce nom est crié par le public lorsque l'orchestre joue le morceau composé en l'honneur de ce torero.

Avec :
Georges Bazin, Christophe Chaix, Mathias Forget, Philippe Laye, Gérard Maurin : clarinettes
Aurélie Taillet : flûte
Florian Berton, Denis Farrinone : sax alto
Charles Chazalet, Frédéric Jean :sax ténor
Thierry Bonnefois : sax barython
André Barre, Sébastien Briaux, Jean-Jacques Dupuy, David Pizon, Jean-Claude Relave : trompettes
Adrien Branger, Charles Del Nista, Vincent Elix : trombones
Pierric Bremond, Jean-Luc Marchand, Dominique Swal : percussions
Sylvain Liotard : barython
Claude Jourdan : tuba
Nazy Rudy : chef de musique

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