Le temps s’écoule inexorablement, transformant tout ce qu’il touche. Et en premier lieu : l’amour et ses acteurs. C’est le point de départ du ballet en un acte mis en scène et chorégraphié par Giuliano Peparini.
Au fil des saisons, quatre couples – quatre histoires se racontent : des premiers regards qui se cherchent avec pudeur (printemps), aux feux de la passion (été) à leur extinction progressive (automne), jusqu'au gel de la relation (hiver).
Sur scène, un arbre géant a planté ses racines au plus profond des émotions successives que traversent les danseurs… Face au temps et à ses sortilèges qui parfois, balaie tout sur son passage, ou, à contrario, porte en drapeau l’espoir merveilleux de la renaissance amoureuse ; la nature répète ses miracles et nous tend un miroir comme pour nous dire : « regarde-toi ! ».
La musique d'Antonio Vivaldi, à l’instar d’une robe Haute-Couture épouse à la perfection les mouvements des danseurs et cette course aux sentiments. L’interprétation de ces chassés-croisés est jouée en différé, par l'Orchestre du Teatro dell'Opera di Roma, notamment par le violoniste soliste, Vincenzo Bolognese.
D’une saison à l'autre, les notes de la Sonate en fa mineur K. 466 de Domenico Scarlatti, également enregistrée, est interprétée au piano par Antonio Maria Pergolizzi. D'autres inserts sont en musique additionnelles : Nancy (au visage rieur) de Jimmy Van Heusen et Phil Silvers, chantée par Frank Sinatra ; Summertime de George Gershwin, Edwin DuBose Heyward, Ira Gershwin ; Les feuilles mortes de Jacques Prévert et Joseph Kosma chantées par Yves Montand.
La narration et les transitions de ce spectacle sont portées par la voix du grand comédien italien Alessandro Preziosi. Il nous souffle à l’oreille et sur le cœur une série de textes et de poésies : E poi fate l'amore d'Alda Merini, un extrait du Prophète de Kahlil Gibran, Crescita d'amore de John Donne, Estate de Cesare Pavese, Autunno de Vincenzo Cardarelli et Le foglie morte de Jacques Prévert. Chaque mot souligne tour à tour les envoutements, la tendresse et les pièges qu’exultent les corps confrontés aux sentiments.
Pour accompagner ce cortège de saisons où les danseurs font et défont les liens des amants, le décor, les costumes et la scénographie rendent tangibles cet univers subtil. Et ce, grâce aux talents respectifs qui les ont signés : Andrea Miglio et Anna Biagiotti. Les lumières d’Alessandro Caso unies aux vidéos crées par Edmondo Angelelli et Giuliano Peparini complètent ce supplément d’âme qui rend ce spectacle unique. Et où chacun peut se reconnaitre.
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