Angelin Preljocaj - Les Nuits

<strong>Angelin Preljocaj </strong>poursuit son explora
Angelin Preljocaj poursuit son exploration des textes fondateurs ou inscrits dans nos mémoires collectives. Il s’attelle cette fois aux Mille et une nuits, pour un hymne flamboyant à la danse et au corps. Un spectacle où le geste dansé devient calligraphie intime.
  • Une danse comme un concept où dialoguent fantastique et célébration des corps

Après le succès de Blanche Neige d’après le conte des Frères Grimm et Suivront mille ans de calme sur l’Apocalypse de Saint Jean, Angelin Preljocaj poursuit son exploration des textes fondateurs ou inscrits dans nos mémoires collectives. Il s’attelle cette fois aux Mille et une nuits, pour un hymne flamboyant à la danse et au corps. Un spectacle où le geste dansé devient calligraphie intime.

Au-delà du mystère de ce texte écrit assurément à plusieurs mains et qui déploie des récits extrêmement variés, sortant les uns des autres, comme des poupées gigognes, Les Mille et une nuits ont fait rêver des générations de lecteurs, intrigués et attirés de tout temps par leur dimension fantastique et érotique.

Les femmes sont la clé de voûte de ces récits. A la fois séductrices et conteuses, elles parlent et aiment pour vivre et faire vivre des aventures hors du commun. Mais la sensualité et l’érotisme se déploient aussi grâce au jeu sur les genres et sur les inversions entre les rôles masculins et féminins. Angelin Preljocaj écrit, avec le talent qui est le sien, une danse comme un concept où dialoguent fantastique et célébration des corps.

Il pousse encore plus avant son approche conceptuelle de ce que peut être la danse tout en rendant hommage au mystère de l’Orient.

  • A propos de la création

En relation avec Marseille-Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture qui s’interroge sur la Méditerranée, je souhaitais aborder une recherche autour des Mille et Une Nuits. Au-delà du mystère de cet ouvrage écrit assurément à plusieurs mains et qui déploie des récits extrêmement variés, sortant les uns des autres comme des poupées gigognes, ce texte a fait rêver des générations de lecteurs, intrigués de tout temps par sa dimension fantastique et érotique. Il y a dans ces contes des aspects très sensuels, que j’avais envie de redéployer dans la danse. En 1988, j’avais créé la pièce Liqueurs de chair, dont la thématique était spécifiquement concentrée sur la notion de l’érotisme, mais imprégnée par l’esthétique des surréalistes. Je voulais me pencher à nouveau sur cette question dans un contexte plus flamboyant tout en gardant le mystère et la fascination que produit encore l’Orient dans l’inconscient collectif. Par ailleurs, ce qui est passionnant dans les Mille et Une Nuits, c’est le dispositif mis en place à travers la figure de Shéhérazade qui par le verbe, la culture et l’intelligence, se dresse comme un rempart à la barbarie et nous questionne sur la place de la femme dans nos sociétés. On le voit, les pistes ouvertes par ce monument de la littérature sont pléthore et chaque thématique me pousse à développer la danse en tant que concept, à emmener plus loin l’écriture même du mouvement. Avec Les Nuits, il s’agit vraisemblablement d’aller au plus près du mystère d’un Orient rêvé où les corps se font signes, comme une calligraphie des affects et des humeurs.

Angelin Preljocaj

Une année capitale ? Pas question pour Angelin Preljocaj de ne pas s’y frotter jusqu’au bout des gestes. Il lui fallait enraciner sa création 2013 dans les thèmes de la programmation de Marseille-Provence, tout en les mariant à ses obsessions. C’est-à-dire en déplaçant les lignes, pour les redessiner au plus près des corps, vers l’Orient mythique plutôt que vers la Méditerranée réelle. Là, en regardant au Levant, au coeur intime des Mille et Une Nuits où il a plongé, il a trouvé Shéhérazade. Une figure littéraire à la fois proche et lointaine, célèbre et étrange, féconde d’intrigues multiples aux parfums entêtants, de contes au merveilleux déroutant. Au fil des pages, et au fil des tableaux de ces Nuits, Shéhérazade se love et se déploie, s’efface et s’impose, belle, intelligente, sensuelle, opposant un rempart à la barbarie par son Verbe, et fascinant de ses fictions. Ainsi pour le chorégraphe elle est devenue l’emblème d’un certain féminisme, celui qui naît dans les contextes oppressants. Car elle ruse et sait vaincre une domination masculine cruelle, en touchant le Sultan à l’endroit exact où il s’oublie : dans son avidité de récits. La place de l’érotisme est grande au long de ces Nuits, mais Shéhérazade en use comme d’un masque, et tient en haleine, une fois la jubilation des corps atteinte, par la curiosité insatiable de l’esprit. Plantant sa danse dans les ondulations indiennes, perses et arabes, travaillant la lumière et les lignes en calligraphe, et le dévoilement comme un peintre qui s’interdit la figuration, Angelin Preljocaj diffracte le corps de Shéhérazade. La conteuse s’incarne dans chaque danseuse, projette sa sensualité dans les mélismes de Natacha Atlas, les moucharabiehs où les regards s’égarent, les palais orientaux épurés en aplats lumineux. Et les corps de ses danseurs, hommes et femmes habillés d’une même sensualité libérée, réconcilient les genres pour retrouver ensemble l’imaginaire du plaisir.

Agnès Freschel

  • Au bout de la nuit avec Angelin Preljocaj

Entre légendes coquines, manifeste féministe et cabaret hot, l’adaptation des Mille et Une Nuits signée Angelin Preljocaj s’installe en janvier au Palais de Chaillot. Occasion d’y croiser le chorégraphe lors d’une journée spéciale « L’Artiste et son monde » et de le suivre au cinéma Mk2 pour une carte blanche. Rencontre.

Le sexe a toujours rôdé dans vos chorégraphies. Dans Les Nuits, la thématique est frontalement abordée… C’est cette charge sexuelle qui vous a intéressé dans les contes ?
L’érotisme disons… Je n’avais pas envie de proposer un ballet narratif comme j’ai pu faire avec Blanche- Neige, donc je me suis moins appuyé sur les histoires (Ali Baba et les 40 voleurs, etc.) que sur les poèmes qui sont plus métaphoriques et très érotiques. Les Mille et Une Nuits racontent l’histoire, d’une barbarie inouïe, d’un Sultan qui conçoit une sorte de machine d’extermination pour jeunes filles. Shéhérazade est celle qui s’interpose à cette barbarie, qui réussit par sa culture, par son imagination, par le verbe, à endiguer ce flot de violence. On peut imaginer que les histoires qu’elle lui narre pour retenir son attention sont de nature érotique.

Shéhérazade est-elle pour vous une icône féministe ?
Oui, tout à fait. Chaque fois que je m’empare d’un thème, c’est pour en faire un outil d’analyse de notre époque. La réflexion sur les violences faites aux femmes qui innerve la pièce déborde le monde oriental. Les exactions faites aux femmes concernent aussi la France… Donc il ne s’agit pas de faire la morale au monde arabe sur ce sujet, ni de sombrer dans un orientalisme rance façon dépliant touristique.

Natacha Atlas, qui signe la musique du ballet, sera une des invitées de la journée « L’Artiste et son monde » organisée à Chaillot. Pourquoi cette collaboration ?
D’abord parce que je suis amoureux de sa voix. Ensuite, parce que c’est une des premières icônes de la world music, qu’elle a représenté pour moi, dans les années 1980, une utopie transculturelle qui me touche énormément. Elle ne connaissait pas mon travail… C’est peut-être pour cette raison qu’elle a acceptéma proposition, d’ailleurs ! Dans le spectacle, outre les compositions originales, on entend des tubes comme A Man’s World parce que je suis convaincu que nous vivons encore dans un monde gouverné par les hommes et que, malgré les progrès, tout reste formaté pour l’homme.

Votre venue à Chaillot sera aussi l’occasion de présenter une exposition de vos peintures. Une première pour vous, je crois…
Il s’agit d’un travail intime que je réalise depuis une dizaine d’années. Le genre de travail qui, à l’origine, n’est pas destiné à être exposé du tout ! La peinture est un travail très solitaire à l’exact opposé de l’ambiance collective de la pratique chorégraphique. Donc c’est très très impressionnant pour moi de montrer ces oeuvres !

Entretien réalisé par Ève Beauvallet pour le magazine Trois Couleurs, janvier 2014

Sélection d’avis du public

L'histoire givrée de Blanche-Neige Le 17 novembre 2011 à 11h02

On connait les paroles des chansons par coeur qu'on a fredonné avec nos enfants sur le chemin du retour! Texte et mise en scène très drôle et inventive. Même les adultes ont de quoi bien se marrer...A ne pas rater

L'histoire givrée de Blanche-Neige Le 17 novembre 2011 à 10h58

Super chouette spectacle,Nos enfants ont bien ris et ont adorés les chansons, les marionnettes ainsi que Blanche-Neige et la sorcière. Les 3 comédiens sont extras. je recommande ce spectacle!

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L'histoire givrée de Blanche-Neige Le 17 novembre 2011 à 11h02

On connait les paroles des chansons par coeur qu'on a fredonné avec nos enfants sur le chemin du retour! Texte et mise en scène très drôle et inventive. Même les adultes ont de quoi bien se marrer...A ne pas rater

L'histoire givrée de Blanche-Neige Le 17 novembre 2011 à 10h58

Super chouette spectacle,Nos enfants ont bien ris et ont adorés les chansons, les marionnettes ainsi que Blanche-Neige et la sorcière. Les 3 comédiens sont extras. je recommande ce spectacle!

Informations pratiques

Chaillot - Théâtre national de la Danse

1, Place du Trocadéro 75016 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Librairie/boutique Restaurant Salle climatisée Tour Eiffel Vestiaire
  • Métro : Trocadéro à 96 m
  • Bus : Trocadéro à 31 m, Varsovie à 271 m, Pont d'Iéna à 297 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Chaillot - Théâtre national de la Danse
1, Place du Trocadéro 75016 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 19 janvier 2014

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