Anéantis

du 25 avril au 28 mai 2000

Anéantis

CLASSIQUE Terminé

Blasted : anéanti, éventré, explosé… il s’agit bien de cela, d’une remise en question des fondements même de la représentation par-delà l’horreur. Un couple improbable cherche une issue à sa passion, par le sexe, par la violence, par-delà la mort.

Blasted : anéanti, éventré, explosé… il s’agit bien de cela, d’une remise en question des fondements même de la représentation par-delà l’horreur.

Un couple improbable cherche une issue à sa passion, par le sexe, par la violence, par-delà la mort.

Un grand hôtel dans une métropole, une violence de couple, une violence dehors. Le dehors surgit. Une bombe explose anéantissant, éventrant le lieu. Le quotidien devient universel, le naturalisme touche à la tragédie " euripidienne " en ce sens où la pièce porte en elle les germes de destruction de sa forme.

Euripide écrivait sur la mort de la forme tragique, sur la décadence de ce genre, Sarah Kane dans Anéantis met à bas la représentation, l’exténuant par une surenchère de violence jusqu’au cannibalisme ; elle dépasse la barbarie pour exténuer notre monde.

Tout cela commence le plus naturellement possible dans ce lieu impersonnel, si ce n’est la personnalité d’un couple. Mais en faisant surgir l’extérieur à l’intérieur, en détruisant le décor pour dévoiler un plateau nu, cru, la pièce, à l’image de ce couple, cherche une issue à la représentation, détruisant une forme fin de siècle, télévisuelle, aseptisée, pour laisser le champ vide à de nouveaux édifices…

Louis Do de Lencquesaing

 

(…) Blasted, je pense, vient du centre de notre humanité et de notre très ancien besoin du théâtre.

C’est ce qui lui donne son autorité étrange, presque hallucinatoire. La pièce ne nous montre pas les images avec lesquelles nous vivrons si nous ne renouvelons pas notre vision morale. Ces images nous les vivons déjà - dans le monde où les deux aiguilles de l’horloge sont la naissance et la mort, dans ce monde qui est toujours là, et qui ne devient notre réalité déshumanisée que lorsque nous n’essayons pas de le rendre plus juste. Les images de Blasted sont anciennes. Elles apparaissent à toutes les grandes époques de l’art - dans le théâtre grec et jacobéen, dans le Nô et le Kabuki. La pièce change certaines de ces images - tous les artistes le font pour ramener l’imagerie ancienne, changée et inchangée, sous le regard de leur époque. L’humanité de Blasted m’a ému. Je m’inquiète pour ceux qui, trop occupés ou tellement perdus, ne pourront pas voir son humanité. Et en tant qu’auteur, je suis ému par le métier et la maîtrise d’un si jeune écrivain.

Edward Bond

Texte français Christel Gassie, extrait d’un article paru dans The Guardian, Londres, 28/1/1995

 

Il n’y pas dans ce pays de réel débat sur la façon de représenter la violence dans l’art.

Dans cette pièce la violence a perdu tout son glamour. Elle n’est que présentée. Je proteste contre l’idée que je chercherais à choquer. J’ai écrit Blasted pour dire la vérité. Bien sûr c’est choquant. Ôtez à la violence tout son glamour et elle devient totalement repoussante. Est- ce-que, sérieusement, les gens préféreraient la violence si elle était attirante ?

Sarah Kane

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La Colline (Théâtre National)
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Spectacle terminé depuis le dimanche 28 mai 2000

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