Alger-Alger

Paris 19e
du 18 mars au 13 avril 2003

Alger-Alger

Alger - Alger est l’adaptation du roman de Georges Mattei, La guerre des gusses.

Le livre, l’adaptation
Note d’intention

Alger - Alger est l’adaptation du roman de Georges Mattei, La guerre des gusses.

Dans ce livre, l’auteur y fait le récit de son expérience de la guerre d’Algérie (l’action se situe en 1956). Plusieurs protagonistes de chaque bord du conflit y sont représentés : l’armée française avec sa hiérarchie, ses rappelés (“les gusses”) et ses appelés ; les combattants du FLN ; les colons “pieds-noirs” ; la population algérienne.

Récit en grande partie autobiographique dans lequel le manichéisme ou le prosélytisme ne l’emporte jamais sur le témoignage et la volonté de nous faire comprendre les motivations de chaque partie.

Alger - Alger prend le parti de nous faire entendre deux des personnages principaux au récit emblématique : 

- Jo - Georges Mattei lui-même, le “je” du roman - alors jeune rappelé de l’armée française. Il sera l’un des meneurs de la révolte d’Evreux au cours de laquelle les rappelés refusèrent de partir pour l’Algérie et le témoin de cette “sale guerre” (torture, opérations spéciales...).

“Si je fous pas le camp, je vais devenir dingo” avait dit Nonosse.
Il est parti, Nonosse, et je me sentais devenir dingo. C’était pire que la guerre, c’était pas la guerre.”

“J’entame un strip-tease. Je suis nu devant la glace, mon uniforme s’étale comme un étron mou à mes pieds. J’ai perdu treize kilos à crapahuter. 1 mètre 70, 70 kilos... Le cheveu court, une moustache, deux bras, deux jambes, une paire de couilles, une bite. Entier - je suis vivant. Dans la chambre voisine, un lavabo glougloute.

Le “Gros” a maigri. Je fais une promesse à Nonosse : JAMAIS PLUS JE PORTERAI D’UNIFORME.”

- Medhi, jeune algérien de 25 ans, qui décide de lutter contre le colonialisme français et pour l’orgueil et la reconnaissance de son peuple.

“ Je voulais libérer mon peuple, je voulais faire la révolution. Sans argent, sans armes, sans contact et sans peuple, je sentais tout ce que mon acte avait de dérisoire et pourtant, pour la première fois de ma vie, j’étais bien dans ma peau ; les trois coups de revolver étaient le tract sanglant que j’avais rédigé contre tous les bavardages des intellectuels et des notables algériens. Je compris que je me sentais libre parce que j’avais agi.”

Tous deux évoqueront un troisième personnage, Nonosse, qui croisa un temps le chemin de chacun. Jeune français rappelé sous les drapeaux en même temps que Jo, il désertera et rejoindra les rangs du FLN. Il est un double de Georges Mattei en ce sens que, comme lui, il a rejoint le FLN mais à la fin de son service militaire.

Et il y a les enfants, les orphelins de la Casbah, qui chantent et miment la guerre comme s’il s’agissait d’un jeu.

Ici, ce ne sont pas les personnages qui créent les conflits, mais les conflits qui font naître les personnages. Il y a une affirmation de soi par l’acte. La mort comme révélateur, l’action comme instrument de libération.

Le récit des événements décrits ici serait difficilement supportable s’il n’y avait le style de Georges Mattei, son écriture. Fluide, lumineuse, chaleureuse, profondément humaine, elle renvoie à ce qu’il y a de plus intime en nous et, pourtant, elle ne nous laisse jamais seuls.

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Nous poursuivons avec ce projet, notre réflexion sur la transmission. L’homme confronté à la mort nous aide par son récit à mieux appréhender ce que nous sommes, qui nous sommes. Il est parfois possible de comprendre, rationnellement, intellectuellement, certains événements, mais les ressentir demande un accompagnement.

Le théâtre peut aider en cela, surtout s’il est augmenté d’un travail sur les formes contemporaines adaptées à notre sensibilité d’aujourd’hui. Ce travail, nous l’avons commencé depuis quelque temps déjà.

Partant d’une scénographie épurée, le plateau deviendra le lieu d’accueil de la parole et du corps, du récit et de l’émotion. Nous mettrons en présence l’image, la danse et les technologies avancées, afin de créer un langage commun universel et poétique.

La danse
La danse interviendra dans le spectacle par le biais d’une retranscription en imagerie numérique. Nous établirons ainsi un dialogue, une interaction, entre comédiens et danseuse. La présence du corps - et plus particulièrement d’un corps de femme -, sa mémoire, étant une nécessité. À travers la chorégraphie, ce corps sera tour à tour métaphore de la mère, du corps de la victime et témoin de la rupture du lien de l’homme avec la nature.

L’image
L’image prendra également en charge la présence des enfants - les orphelins de la Casbah. 

Le film - résultant d’un atelier autour de la musique arabo-andalouse - sera décliné de trois façons différentes et sur trois supports différents : le super 8, le 16 mm et le DV ; chaque module ayant une signification et une charge émotionnelle qui lui est propre. 
Il sera projeté de manière récurrente tout au long du spectacle et trouvera sa raison d’être dans le traitement qui lui sera appliqué (le super 8 pour le souvenir ; le 16 mm pour l’évocation des films des armées des années cinquante ; le DV pour la contemporanéité). L’image, de fait, prendra en charge la temporalité du spectacle et de ses thèmes. 

“ Image-mémoire ”, en quelque sorte, dont il ne resterait plus que les contours, incitant alors le spectateur à mobiliser tous ses sens afin d’en reconstituer l’histoire, notre histoire.

La musique
Comme on peut dire que la musique est l’âme d’un spectacle, j’ai voulu personnifier sur scène ce que je ressens être l’âme de l’Algérie, et plus spécialement d’Alger : la musique arabo-andalouse.
La présence sur le plateau de Mohammed Farid Bensarsa est un événement en soi. Maître de musique arabo-andalouse, spécialiste du luth maghrébin “ ’ud arbi ”, il se produit régulièrement avec son orchestre, donnant à entendre un répertoire traditionnel de l’arabo-andalou : le Maluf .
Sa performance nous rappellera comme une voix des temps anciens ; une voix que je voulais donner à entendre et faire ressentir en direct : un chant plein de cette richesse de cœur et d’hospitalité propre à l’Algérie.

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Spectacle terminé depuis le dimanche 13 avril 2003

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