Ainsi soient-elles ou les six jours du monde

Description
Prologue
Livre premier
Livre deuxième
Livre troisième

Tout public à partir de 12 ans. Dans une réelle polyphonie de contes, ces six fiancées du langage nous livrent leurs textes, faisant frémir, rougir et souvent rire sur le thème de la femme et de la religion.

Description

Lorette Andersen vient de Suisse, Mimi Barthélémy d’Haïti, Gigi Bigot de Bretagne, Michèle Bouhet du sud de la Vienne, Carole Gonsolin de Grenoble et Bernadète Bidaude du marais poitevin.

Les six conteuses s’étaient déjà rencontrées souvent lors de festivals mais jamais encore elles n’avaient mis en place un vrai travail collectif. Eric Premel, directeur du festival " Paroles d’Hiver " a eu l’idée de les réunir pour créer un spectacle où la parole serait reine. Dans " Ainsi soient-elles ", elles laissent ressurgir leurs souvenirs d’enfance bercés d’une pesante éducation religieuse et règlent une bonne fois pour toutes, leurs comptes avec le poids d’une institution qu’elles réprouvent. Rien d’irrévérencieux, seulement, comme elles le chantent, elles ont vu le diable et pour elles, c’était formidable !

Prologue

" D’Haïti à la Vendée, de la Suisse au Dauphiné en passant par la Bretagne, les mille cortèges et les cents chroniques du théâtre religieux, du péché et de la faute, de la foi et du spirituel, de la prière à la contre-prière, du sacré au païen ...

Dans la chair et dans l’âme, aux premières loges, viennet se raconter histoires et contes, chants et choeurs, trouvailles et murmures de ces communiantes, devenues conteuses par la grâce de la Parole. Et quand la parole remonte aux sources, aux souvenirs, c’est avec bonheur, entre le rire et l’encens, la sentence et l’humour ... "

Chapitre I - La Genèse
C’est en juin 1997 que le projet de réunir Lorette Andersen, Mimi Barthélémy, Michèle Bouhet, Bernadète Bidaude, Gigi Bigot, Carole Gonsolin a vu le jour. Réunir ces six artistes pour entreprendre une création commune, construire une oeuvre composée de leurs voix et de leurs paroles, s’était à cette époque imposée très vite, d’abord comme un pari, puis de plus en plus comme une évidence.

Chapitre II - " Mes six filles " selon Eric Prémel
" Conviant ces six fiancées du langage et amantes de la parole à entreprendre une aventure commune, nous n’imaginions pas un seul instant quelle alchimie pourrait naître de leurs croisade. En revanche, que les voix de ces six conteuses prendraient racine dans une quête puissante, un itinéraire exigeant et une force remarquable, ça nous le savions. Si bien que nous leur avons proposé, parce que conteuses et femmes, de mêler leurs voix, pour psalmodier, murmurer, chanter, métisser, lutter, décrire et inventer ensemble une tentative polyphonique de contes, un choeur de coeurs généreux. Nous le savions, et aujourd’hui plus encore, belles, et, chacune à sa manière, guerrière et soeur, vigilante et compagne de nos voyages, accompagnatrice de nos craintes et de nos destins.

Chapitre III - Présentation à Lorette
D’univers baroques en sombres destinées, de rencontres insolites en amours impossibles, de la cruauté simple du monde à ses dénouements malicieux, elle donne aux choses à l’apparence simple leur dimension surnaturelle : en même temps qu’elle rend au fantastique le goût des choses naturelles.

Chapitre IV - Présentation à Mimi
Le génie des Caraïbes coule dans les veines de Mimi Barthélémy. Génie du conte, génie de la passion, génie de la fureur. C’est une véritable femme de théâtre parce qu’au delà de son art du récit, elle établit avec le public un accord et un dialogue surprenant.

Chapitre V - Présentation à Bernadète
C’est malice, duoceur, insolence, tendresse, émotion et acidité. C’est un bonbon acidulé, un magasin de farces et attrapes, un bocal de nostalgie, une bouffée d’air pur et une grande émotion entre deux éclats de rire.

Chapitre VI - Présentation à Gigi
Gigi vous emmène, jonglant avec l’émotion la plus forte et l’humour le plus pétulant. Même les blableurs, commères et autres lutins à bagout s’associent toutes oreilles au vent et ne discutent plus devant une parole aussi gouleyante et hardiment campée. Car le conte, finalement, n’est qu’un mensonge pour dire la vérité !

Chapitre VII - Présentation à Michèle
Nourrie d’une tradition orale très présente, Michèle Bouhet emprunte tous les chemins qui peuvent la conduire à sa propre parole; le chant et le théâtre sont venus conforter sa passion gloutonne de la scène. Elle nous offre ses histoires comme autant de bouts de vies surgis de son imaginaire fertile et généreux. Comme elle le dit : " Je ne veux pas savoir si je dis des contes, des nouvelles ou des récits ... J’aime raconter, donner des histoires à qui veut bien les partager dans le rire, les larmes, et tous ces silences retenus. "

Chapitre VIII - Présentation à Carole
Carole Gonsolin fait partie de ces artistes qui ont puisé leur inspiration dans la littérature, le cinéma ou la musique autant que dans la tradition orale. Elle nous propose au fil de ses histoires des univers très singuliers, féminins et contemporains.

Chapitre I
Aux premières vêpres, il y eut ...

" Ce qui m’a précipitée dans l’aventure, c’est le puissant désir de tisser ma voix aux leurs, de participer d’une parole forte et résolument féminine " Lorette Andersen

Chapitre II
Aux deuxièmes vêpres, il y eut ...

" J’ai été tout de suite pour ce spectacle. L’idée de me réunir à cinq autres femmes m’enchantait. De fortes personnalités forgées par une vie de combat, attachées viscéralement à leur culture qu’elles connaissaient du dedans. Professionnellement, elles étaient des artistes habitées, des voix uniques, que j’appréciais et que j’aspirais à mieux connaître. J’ai reçu cette proposition comme un cadeau, celui d’une ouverture, d’une gageure, d’une prise de risque à tenter car il est indispensable de se confronter à des artistes qui ont des univers très différents et qui l’assument pleinement. La rencontre est presque toujours fructueuse même si elle est explosive. La preuve est faite que toutes les six nous avons un grand respect pour la parole de l’autre et un intense désir de donner le jour à notre création. " Mimi Barthélémy

Chapitre III
Aux troisièmes vêpres, il y eut ...

" Créerà 6 paroles est un vrai pari pour mon univers habituel plutôt solitaire. Mon désir est de trouver une résonance collective, une parole plurielle, une force commune, une expérimentation de l’espace et de la voix ... afin qu’émerge un nouveau possible. " Bernadète Bidaude

Chapitre IV
Aux quatrièmes vêpres, il y eut ...

" A travers ce spectacle, nous nous sommes rendues compte que nous étions une génération charnière, c’est à dire celle qui est née dans la religion mais s’est émancipée grâce à la contraception, celle qui a été élevée dans le sens du péché mais qui s’est épanouie avec la libération des moeurs et recherche de l’égalité avec les hommes. C’est pourquoi dans ce chantier profondément féminin, nous dansons, nous pleurons, nous chantons, nous rions, nous rêvons .... comme dans la vie ... Ainsi soient-elles ces rencontres de nous six, six voix pour un choeur auquel je suis si contente de participer pourle moins pire et opur le meilleur. Gigi Bigot

Chapitre V
Aux cinquièmes vêpres, il y eut ...

" Je souhaitais qu’à nous six, nous ne fassions qu’une seule et même voix, à la fois originale et commune. Le chantier a été porté par chacune d’entre nous dans cette idée de partage, nos passions, nos affrontements, nos doutes, nos peurs, n’avaient de sens que si la rencontre de nos voix et de nos propos avec le public, cette création réellement collective, engendrait le miracle. Quoiqu’il arrive désormais, cette aventure humaine et artistique me conforte dans l’idée que mon utopie (via mon métier) a un sens. " Michèle Bouhet

Chapitre VI
Aux sixièmes vêpres, il y eut ...

"  Je suis entrée en grâce depuis que j’ai communié avec mes cinq soeurs. L’unisson de nos six voix sur une seule scène nous conduit tout droit au Paradis ! Que ce pari artistique soit, et pour longtemps, l’aventure humaine qu’elle est déjà : riche, bouillonnante et passionnante ". Carole Gonsolin

Communion
Le spectacle a été créé au Festival Paroles d’Hiver, Dinan, en décembre 1997 et à St Nazaire, théâtre Athénor, en juillet 98.