Formé à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers avant de se tourner vers le théâtre, Guy Cassiers développe un langage qui unit ses passions de la littérature, de la musique et de la vidéo, d’une grande maîtrise technique mise au service du texte, de la perception et de l’innovation. Il crée récemment en France Face à la mer de et avec Jean-René Lemoine, le seul-en-scène étant une forme à laquelle il revient régulièrement. Ainsi, la saison prochaine au Théâtre Vidy-Lausanne, il présentera avec Valérie Dréville Thésée, sa vie nouvelle de Camille de Toledo. Il conçoit précédemment avec Filip Jordens pour Le Sec et l’Humide de Jonathan Littell – dont il a adapté Les Bienveillantes –, avec Katelijne Damen Orlando d’après Virginia Woolf ou Dirk Roofthooft Rouge décanté d’après Jeroen Brouwers, spectacle avec lequel le public français le découvre au Festival d’Avignon 2006. Il prenait alors la direction artistique de la Toneelhuis à Anvers, clôturant en 2022 seize ans dans cette Maison avec un projet collectif, Lonely Hearts Club Band.

La mise en scène de textes non dramatiques lui offre l’occasion d’explorer le pouvoir de la langue, notamment des discours politiques en interrogeant particulièrement l’histoire de l’Europe, cela depuis ses débuts avec sa trilogie du pouvoir (Mefisto for ever, Wolfskers et Atropa. La Vengeance de la paix). En 2021, alors qu’il crée Les Démons d’après Dostoïevski à la Comédie-Française et la version française d’Antigone à Molenbeek / Tiresias d’après Stefan Hertmans et Kae Tempest, il présente en Belgique April d’après Willem De Wolf centré sur l’ambassadrice des États-Unis en Irak lors de la première guerre du Golfe. Citons également Grensgeval (Borderline) en 2017 sur les réfugiés migrant vers l’Europe, Sang et Roses, le chant de Jeanne et Gilles dans la Cour d’honneur du Palais des Papes en 2011 autour de Jeanne d’Arc et Gilles de Rais ou Passions humaines sur la place de l’artiste face au pouvoir.

D’après Shakespeare, il crée MCBTH avec le compositeur Dominique Pauwels puis Hamlet versus Hamlet dans un texte de Tom Lanoye. Il adapte Pouchkine (Onegin), Tolstoï (Anna Karenina) ou encore Robert Musil
(L’Homme sans qualités). Il crée un cycle Proust au Ro Theater de Rotterdam, qu’il dirige de 1998 à 2006.

À l’Opéra de Lille, il met en scène, avec d’importants dispositifs vidéo, Don Giovanni de Mozart en 2023, après The Indian Queen de Purcell et Xerse de Cavalli, et à l’Opéra national de Paris Trompe-la-mort de Francesconi en 2017. De 2010 à 2013, il met en scène Der Ring des Nibelungen de Wagner au Teatro alla Scala de Milan et au Staatsoper de Berlin.

La transmission est au cœur de la démarche de Guy Cassiers, qui assure le regard extérieur de Dernière expédition au pays des merveilles en janvier 2025 à la Comédie de Genève dans le cadre d’OperaLab.ch, projet porté par plusieurs institutions genevoises et les hautes écoles romandes qui confie à neuf jeunes diplômés la création collective d’un opéra expérimental. Il lance lui-même à la Toneelhuis le projet P.U.L.S. (Project for Upcoming artists for the Large Stage), un dispositif de soutien à la création pour de jeunes artistes.