Tout public à partir de 10 ans.
- Anti-héros devenu icône héroïque
Cette adaptation des Misérables, pour la première fois sous la forme d’un monologue, nous donne une approche simple, essentielle et intimiste du chef-d’œuvre de Victor Hugo. Valjean vit seul depuis le départ de Cosette qui vient d’épouser Marius. Le vieil homme, reclus, décide d’écrire une lettre à son gendre pour lui révéler son identité : sa jeunesse, dix-neuf années de bagne, l’étonnante rédemption, la réussite sociale... et la traque à nouveau. D’une haine farouche de l’espèce humaine à la découverte de l’amour, Valjean incarne une élévation de la conscience. Anti-héros devenu icône héroïque, il demeure avant tout un être humain et donc profondément vulnérable.
« Une incarnation magistrale. » Psychologies Magazine
« Public conquis et subjugué. » Vaucluse Matin
« Un moment de théâtre édifiant. » El Watan
« Christophe Delessart n'interprète pas Valjean, il le devient. » L'Echo Hugo
« Un artiste captivant. » Sorties à Paris
« Car voilà bien ce qui frappe dans cette claire adaptation qu’a réussie Delessart : comment un homme que tout condamnait, y compris la tragique injustice des hommes, parvient à accéder à la lumière… (...) On sent que ce rôle marqué de références et de clins d’œil à la propre vie du grand Victor est pour lui l’œuvre de toute une existence d’artiste. Et ce parcours-là est émouvant et beau. » Fabienne Pascaud, Télérama sortir
Jean Valjean est le héros de mon enfance.
Voilà ce que j’ai cru, il y a quelque trente années quand j’ai décidé de produire cette première adaptation. C’était en 1987. J’avais vingt-trois ans. A l’époque, c’était probablement l’occasion d’expier une première période de vie complexe et dure. Le temps du bagne de Valjean faisait en quelque sorte écho avec les propres souffrances que j’avais endurées, le silence et l’abnégation qui rythmaient mon quotidien. Je n’ai vu alors en Valjean qu’une sorte de colosse quasi mythique, herculéen au possible, force de la nature, solide et inébranlable, un modèle de survie dans un environnement hostile.
Trente ans plus tard, la vie, l’expérience, la nécessité de pardonner ont fait leur oeuvre et j’ai ressenti le besoin de reprendre ce texte et d’extraire les qualités extrêmes du héros Valjean : la capacité d’admettre sans forcément comprendre, de protéger, de transmettre, de pardonner et surtout d’aimer. Plus que jamais ce Valjean est mon héros.
Hugo était un homme exceptionnel, avec ses propres démons, ses souffrances, ses croyances. Un humaniste convaincu, peintre d’une civilisation en pleine mutation, à l’aune d’un progrès social encore balbutiant, issu de siècles de monarchie. Valjean est lui-même son héros. Le parallèle entre l’homme et le personnage est édifiant. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que son roman connaisse dès sa parution un formidable succès et aujourd’hui plus que jamais il est dans toutes les mémoires. Qui peut ignorer Valjean, Javert, Cosette ou encore les Thénardier ?
C’est la force des mots, la puissance des images d’Hugo qui m’ont aussi définitivement convaincu de l’évidence de créer cette adaptation. Pour le comédien, ce verbe est un nectar. Hugo, constituant ses phrases, se joue à merveille des mots, des syllabes, des sons des allitérations.
Ce texte est un pur bonheur. Un roman, certes mais dont la puissance a été portée au cinéma, sur scène, au théâtre, en comédie musicale. Il me paraissait simplement essentiel d’en livrer une version intimiste, où l’homme, seul au seuil de sa vie, fort de ses expériences mais parfois submergé de doutes doit affronter dignement son destin.
Christophe Delessart
V comme Victor ?
C’est dans son exil qu’Hugo écrira les Misérables. L’histoire d’un autre exil, celui de Jean, écrit dans une Langue sublime de précision et de concrétude à laquelle nous souhaitons rendre hommage en lui donnant une voix, un corps. Jean Valjean qui fut le temps de quelques années maire d’une petite ville du Nord, nous renvoie aux missions politiques qu’Hugo a accomplies avec passion. On retrouve dans notre personnage la même rigueur dans le service à la nation, la lutte contre les injustices, l’aide au plus démunis… Cet Humanisme est une des pierres de notre spectacle. Sur le plan de l’intime, il y a ce rapport oedipien à la fille tant aimée, celle qui grandit et quitte la demeure du père pour en aimer un autre, cette séparation nécessaire et naturelle dont ni Victor ni Jean ne se remettront. C’est d’ailleurs en tentant d’écrire à Marius, le mari de Cosette, que Valjean entre en scène dans cette adaptation théâtrale pour y donner finalement son dernier souffle, et là, c’est à Cosette qu’il l’adressera. Nous souhaitons faire resurgir ses failles pour mieux découvrir son humanité.
V comme... Vidocq ?
« Mort en 1857 sans se douter que Victor Hugo le remercierait en l’immortalisant cinq ans plus tard, sous les traits de Jean Valjean. » (François Lacassin, préface des Mémoires de Vidocq.)
Cet homme au parcours incroyable commence sa vie comme petit malfrat, se transformant et se déguisant pour échapper à la police, il y a déjà du génie en lui... Il continuera ses métamorphoses mais pour servir l’Etat, et intégrer le monde des « honnêtes gens ». Nous montrerons une transmutation de l’ignorance vers l’éthique. Ainsi tout est symbole chez Hugo même les noms propres. Jean Valjean, est aussi celui qui « vaut autant que Jean » autant que l’autre, que son frère Jean, que son voisin, son supérieur hiérarchique, sa femme de ménage, vous et moi réunis... Chercher la symbolique d’Hugo pour rentrer plus profondément dans la matière. Voilà l’objectif. Le travail du comédien est donc ma priorité. Chacun d’entre nous doit s’y reconnaître. Se transformer avec lui.
V... comme vous et moi...
Qu’est-ce que « La passion selon Valjean » ? Ce n’est pas un monologue, mais un dialogue intérieur, qui s’adresse à chacun d’entre nous. Qui nous renvoie à nos sentiments les plus intimes : nos doutes, nos colères, nos aspirations... Valjean, l’être aux multiples facettes est simplement un être humain. A la fois l’exilé qui doit changer de nom pour survivre, le père aimant qui se débat avec son trop d’amour, l’élu qui veut faire avancer la société, le chef d’entreprise qui tente d’être juste, le comédien qui se transforme, l’homme en quête de son identité, une victime de la société... comme tant d’autres. Le plateau sera dépouillé à l’épure : un lit, une chaise, une table, une poupée ; Quand l’exil est là on est dans l’essentiel ; c’est au rythme des éléments : l’eau, la terre, le feu et l’air que Valjean se découvrira, peu à peu. C’est au fil des saisons, des journées, au gré du vent, de la pluie ou encore de la chaleur étouffante du soleil qu’il criera sa peine ou ses espoirs. Les musiques, profanes ou sacrées ponctueront les différents tableaux, comme des battements d’un seul coeur. Un miroir sera présent, symbolique ou non.
Elsa Saladin
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