
Présentation
Les groupes
Sur le mouvement "Táncház"
Magyart, Saison hongroise en France (juin-décembre 2001) est organisée en France par le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Culture et de la Communication et mise en oeuvre par l'Association française d'action artistique avec le soutien de l'Institut français de Budapest ;
En Hongrie par le Ministère de la Culture et du Patrimoine national et mise en oeuvre par Hungarofest avec le soutien de l'Institut hongrois de Paris
A Chaillot, on n'aime rien tant que faire danser les autres, y compris les spectateurs ! Renouant avec l'idée d'un théâtre populaire nous sont proposés au cours de la saison, des rendez-vous à danser. La Hongrie, honorée cette année en France, sera donc em-bal-lée : dans l'esprit des Táncház, ces "maisons de la danse" à Budapest où les danses traditionnelles se transmettent entre générations, une fête réunira les amoureux de l'esprit voyageur. D'Afrique, un bal aux multiples couleurs fera vibrer le parquet improvisé du foyer docile. Et comme un écho cinématographique, un bal Tati, imaginé par un fameux quatuor Deschamps-Makeïeff-Montalvo-Hervieu - ouf ! -, réunira enfants et parents pour un Jour de Fête à nul autre pareil. Autant dire que vous n'avez plus d'excuse pour ne pas entrer dans la danse...
Bokros
Fondé en 1995, Bokros c'est d'abord l'histoire d'une amitié forte entre cinq éminents musiciens. Leur objectif : garder vive la culture du bourdon dans la musique hongroise et ouvrir des voies inédites pour elle. Ils nous transportent du grégorien byzantin, des musiques anciennes occidentales aux danses traditionnelles magyares sans oublier d'évoquer les aubades rituelles de l'époque du roi István, premier roi de Hongrie. Vielles et cornemuses, tárogató et saxophone s'unissent dans une interprétation moderne et témoignent de traditions qui constituent notre fonds commun européen. Un jeu de miroirs passionnant, complet.
Teka
Issu de la vogue des "táncház", mouvement dont le but est de faire revivre la musique des villages et la faire entrer dans la modernité, la prédilection du groupe Téka va aux traditions de Transylvanie. Le patrimoine de cette province magyarophone multiethnique, aujourd'hui roumaine, a su, grâce à la situation géographique, traverser les âges. Enregistrée et inventoriée par les ethnologues, rendue célèbre par Béla Bartók, la musique transylvaine est aujourd'hui celle des cités grâce à des musiciens " savants " comme ceux de Téka. Violon, alto à trois cordes et contrebasse, cornemuse, cymbalum et chant nous entraînent dans les fêtes d'aujourd'hui et d'antan. Téka est l'un des groupes les plus réputés de la scène actuelle.
Hegedos
L'objectif de Hegedös est de faire connaître l'extrême diversité musicale du bassin des Carpathes: en particulier les musiques hongroises du Nord, de Transylvanie et "csángó", mais également la musique tzigane, slovaque, roumaine... De formation classique, les musiciens de Hegedös se perfectionnent auprès des grands maîtres tels que János Zerkula, violoniste csángó de Gyimes, les primás Neti et Aladár Csiszár de Transylvanie ou Pista bácsi, le dernier joueur de cornemuse. Ils entretiennent des véritables relations d'amitié avec eux car ces musiciens paysans ou tziganes leur "transmettent en plus du répertoire et de la technique l'âme même de la musique des villages." (extrait d'une interview télévisée)
Issu de la troisième génération du mouvement "táncház", Hegedös compte parmi ses membres plusieurs jeunes talents: Tamás Gombai, l'un des meilleurs violonistes virtuoses de la mouvance "táncház", Gergely Agócs dont les recherches sur la musique du Nord de la Hongrie constituent une découverte, et Ágnes Herczku, chanteuse, 25 ans, la grande découverte de ses dernières années, grâce à sa voix cristalline.
Leur nouveau CD sort chez BUDA Musique en octobre.
En Hongrie le souci de préserver le patrimoine de tradition orale remonte au XIXe siècle lorsque Béla Vikár fut le premier en Europe à avoir utilisé, en 1896, le phonographe d'Edison pour ses collectages. A l'Exposition universelle de Paris en 1900, les 500 rouleaux exposés par les chercheurs hongrois créèrent la surprise générale. Les enregistrements furent notés par la suite par le jeune Béla Bartók. Soutenus par Vikár, Bartók et Kodály, à leurs tours, se consacrèrent aux recherches sur la musique paysanne et lui apportèrent, à travers leurs ouvres, la renommée internationale.
Après de tels antécédents, l'intérêt pour la mémoire musicale a connu un nouvel élan au début des années 1970, lorsque Ferenc Sebö et Béla Halmos ont eu l'idée de fonder un club - qu'ils appelaient "táncház" (d'un mot régional qui signifie "bal") - où les jeunes pouvaient écouter de la musique traditionnelle et... apprendre toutes sortes de danses quasi oubliées. Bientôt on a assisté à la naissance d'un mouvement soutenus par les ethnomusicologues. Les "táncház". A partir de là et jusqu'à la chute du Mur, l'histoire du mouvement "táncház" est marquée par la lutte contre le régime communiste qui n'appréciait guère que des jeunes se réunissent aussi nombreux.
Tandis qu'ils n'étaient pas autorisés à faire des disques chez eux, certains élèves de Sebö et de Halmos, comme le groupe Kolinda, ou le groupe Vizöntö sous la direction de Ferenc Kis, et Márta Sebestyén avec le groupe Muzsikás, ont été découverts en Occident avec enthousiasme et le groupe Kolinda, qui a fait trois disques en France, a connu une notoriété considérable.
En Europe centrale et orientale, ce sont sans doute les Hongrois qui connaissent le mieux aujourd'hui leur patrimoine traditionnel et, particularité importante, le renouveau y a toujours lié la musique à la danse. Le passage de groupes de musique hongroise en France, où les organisateurs semblent privilégier la musique tzigane, reste pourtant rare.
1, Place du Trocadéro 75016 Paris