Sol Negro

du 27 février au 12 mars 2000

Sol Negro

  • De : Chabuca Granda
  • Mise en scène : Juan-Carlos Rodriguez
  • Avec : Aurora Alquinta, José-Parada Aramayo, Christophe Defays, Pedro Bernales, Miguel Griffin, Suzanne Lapstun
Les chansons de Chabuca Granda sont des poèmes en musique qui expriment tous les aspects de la condition humaine. Dans ce spectacle, les personnages et les danses, inspirés par les traditions andines et africaines du Pérou, leur apporte une dimension mythique.

Une mosaïque inédite de la culture péruvienne avec masques, danses et poésie.
Un regard sur la musique noire péruvienne
Chabuca Granda
Programme
Chardon ou cendre (cardo o ceniza)

Une mosaïque inédite de la culture péruvienne avec masques, danses et poésie.

Chabuca Granda est sans doute l’une des poétesses de langue espagnole les plus importantes du vingtième siècle. A la fois auteur, compositrice et interprète, elle a ciselé sous forme de valse, zamacueca et tondero des pages vibrantes d’amour, de tendresse et de sensualité, mais aussi de désespoir. Son chant s’est abreuvé de différentes sources - andines, européennes et africaines - comme le Pérou lui-même, mais s’envole vers un ailleurs essentiel.

Ici, chaque chanson emmène le spectateur dans un univers à la fois mythique et onirique. Chaque chanson est un tableau, dans lequel sont convoqués les personnages : des démons, des animaux, des anges et des héros. Ces personnages masqués, qui proviennent des danses traditionnelles des hauts-plateaux andins, ont été mûris au cours des siècles, mais leurs couleurs s’intègrent ici dans un nouveau contexte.

Dans ce spectacle, on vous propose un nouveau métissage.

Un regard sur la musique noire péruvienne

Noir complet.

Soudain, les premiers accords d'une marche religieuse font résonner la salle. Et, à la lumière d'une bougie, apparaissent deux personnages en masque blanc : les Ukukus. Les Ukukus, mi-homme mi-ours, sont des êtres en rapport avec l'autre monde. Ici, on fait appel à eux pour présider sur les rites du spectacle.

Car chaque chanson emmène le spectateur dans un univers à la fois mythique et onirique. Un univers dans lequel évoluent des démons, des animaux, des anges et des héros. Ces personnages ont été méris par la tradition au cours des siècles, mais leurs couleurs vives s'intègrent ici dans un nouveau contexte. Nous sommes loin du folklore.

Ils s'expriment à travers un langage gestuel, celui de la danse et du masque, puisque les uniques paroles prononcées au cours du spectacle sont celles des chansons.

Ecrites par Chabuca Granda, les chansons sont des poèmes en musique, profondément ancrés dans l'existence humaine. Ce sont les personnages et les danses, inspirés des traditions andines et africaines du Pérou, qui apportent aux chansons une dimension mythique.

Ainsi, les dieux et les hommes se confondent pour quelques brefs instants de beauté et de lumière ; ou parfois de tristesse et de désespoir.

"El Surco" est une chanson qui déplore la fragilité de la vie. Quand la musique commence, on voit au sol un oiseau en sable. C'est un bas-relief de la citadelle de Chan Chan, ancienne capitale de la civilisation Chimœ. Le danseur entre et, au fur et à mesure qu'il frappe le sol avec ses pieds, efface l'image de l'espoir. A la fin il ne reste plus que des grains de sable éparpillés.

"Una Larga Noche" met en scène la nuit elle-même, qui est incarnée ici par une diablesse noire. Le personnage évoque à la fois l'immensité de la nuit et la lumière de l'aube, et les pas de sa danse se greffent sur la zamacueca, rythme sensuel d'origine africaine.

Dans chaque chanson, la rencontre entre musique et personnages se décline différemment. L'ensemble est un tissage qui explore tout le registre des émotions.

A la fin, les Ukukus reviennent pour clore la cérémonie.

Noir complet.

Chabuca Granda

Chabuca Granda est sans doute l'une des poétesses de langue espagnole les plus importantes du vingtième siècle. A la fois auteur, compositrice et interprète, elle a ciselé sous forme de valse, zamacueca et tondero des pages vibrantes d'amour, de tendresse et de sensualité, mais aussi de désespoir et d'impuissance envers le sort de l'être humain.

Son chant s'est abreuvé des différentes sources culturelles qui habitent au Pérou - andines, européennes et africaines - mais il s'envole vers un ailleurs essentiel où les personnages peuvent être vous et moi dans toute notre grandeur et toute notre misère.

Nous avons fait de cette oeuvre complexe et méconnue en Europe notre défi.

"Chabuca Granda a introduit une forme et un style si personnels et si absolus qu'elle en devient la figure la plus représentative de l'art populaire péruvien. Elle a élevé cet art à un tel niveau musical et poétique qu'elle marque ainsi un jalon dans l'histoire de la culture populaire de son pays et de toute l'Amérique." Eduardo Falœ

"Peintre de paysages sonores, musicienne géniale et consciencieuse, auteur et chanteuse à l'esprit indomptable, c'est pourtant avec sa douceur que Chabuca Granda a touché mon âme. Chabuca et ses chansons, Chabuca et la tendresse. Elle m'a montré la partie la plus belle d'un continent magique, là o les lutins dansent la valse. Chabuca et la mélancolie. Elle a inondé mon coeur avec le parfum du fleur d'oranger et du jasmin..." Chico Novarro

"C'était un grand artiste qui a donné à la musique péruvienne une distinction et une grâce qui l'ont fait conna”tre au-delà de nos frontières et qui lui ont valu un vaste public international. Personne n'a recréé comme Chabuca Granda la mythologie du vieux Lima colonial, une ville qui peut-être n'a jamais existé..." Mario Vargas Llosa

Programme

Hommage à Chabuca Granda
Valses vénézueliennes 2 et 3 - Antonio Lauro
Série américaine - Héctor Ayala
Choro n°1 - Heitor Villalobos
Mi ciudad - Guadalupe Trigo
interprétés par José Martin Baez

Chabuca Senora Granda
La plupart des personnages masqués proviennent de danses des hauts plateaux du Pérou. Ces danses sont le résultat d'un long métissage noir/blanc/indien qui s'est effectué surtout dans le contexte de l'exploitation minière. Chez Chabuca Granda on trouve un autre métissage : une femme blanche qui a exploré en profondeur et avec audace le monde de la musique noire péruvienne.

José Antonio (marinera)
Un hommage au cheval de pas péruvien, et à la personne de José Antonio de Lavalle, grand ami de Chabuca Granda et éleveur de chevaux, qui est mort avant qu'elle ne puisse lui chanter cette chanson. La marinera, danse aux origines métissées, évoque à la fois le pas très particulier du cheval péruvien et l'univers qui l'entoure.

El Puente de los Suspiros (valse)
Ce pont est celui de Barranco, quartier balnéaire où Chabuca Granda a passé son enfance. Elle racontait que la vue depuis ce pont ne lui inspirait pas de la nostalgie mais la portait toujours vers l'avenir.

El Surco (zapateo)
"Avec quoi le poète peut-il faire la guerre et la gagner, sinon avec le mystère de ses paroles..." On parle ici du poète-guerrillero Javier Heraud mais aussi des illusions brisées, car il est mort. C'est un rythme noir qui se danse en frappant le sol avec les pieds, effaçant ici l'image de l'espoir... L'oiseau qui dispara"t est un bas-relief de la citadelle de Chan Chan, ancienne capitale de la civilisation Chimœ.

Una Larga Noche (zamacueca)
Le nom de la personne à laquelle est dédiée cette chanson restera inconnu. C'était une dame alcoolique pour qui la nuit était interminable et qui a fini par y sombrer. La tristesse des paroles contraste avec le rythme sensuel, qui est celui d'une danse noire. La "China Diabla", personnage des hauts plateaux, fait écho aux divinités tutélaires de la mine. Ces divinités chtoniennes incarnaient la force des profondeurs et de la mort, pour être assimilées par la suite à l'idée du "mal" chrétien.

Toro Mata (lando)
Cette chanson, écrite par Carlos Soto de la Colina, est emblématique de la musique noire péruvienne et de l'évolution musicale de Chabuca Granda. Elle met en scène le monde de la corrida au rythme du lando. Or, les personnages proviennent d'une danse des hauts plateaux, la Waca Waca, montrant ainsi une autre vision du combat avec le taureau.

El Camaron (valse)
Le coq, "el Camaron", est un héros tragique qui s'engage dans un combat dont la seule issue est la mort.

Fina Estampa (marinera)
Chabuca Granda chante ici à son père, cavalier et homme galant. On voit danser un personnage inspiré du "Chuta" qui personnifie le décalage de l'indien qui arrive dans la ville. Décalage évocateur du dandy de Lima qui appartient à une époque révolue...

La Flor de la Canela (valse)
Chabuca Granda a dédié cette chanson à Victoria Angulo, une femme noire qui traversait Lima pour aller chercher le linge qu'elle lavait. Sa beauté était telle que personne ne restait indifférent à son passage.

Cardo o Ceniza (lando)
Cette chanson est dediée à la chanteuse chiléenne Violeta Parra, qui avait vécu une histoire d'amour avec un homme très jeune. Lorsqu'il l'a quittée, elle s'est tuée. "Comment sera ma peau contre la tienne? Chardon ou cendre?"... Cf traduction du texte.

El Dueno Ausente
Une femme a quitté ses terres pour travailler comme domestique à Lima. Son amour est à l'armée et la terre a été abandonnée - pourquoi n'y retournera-t-elle pas? La China qui fait irruption ici représente cette femme en même temps qu'elle est une personnification de la terre elle-même.

Me he de Guardar (tondero)
La mort approche : "J'irai me loger dans un petit trou...". En même temps cette chanson exprime la solitude de l'artiste. L'ukuku, mi-homme mi-ours a un lien privilégié avec l'au-delà et revient ici pour emmener les musiciens vers un autre monde.

Chardon ou cendre (cardo o ceniza)

Comment sera ma peau contre la tienne...
Comment sera ma peau contre la tienne...
Chardon ou cendre, comment sera-t-elle?
S'il faut dissoudre mon espace devant le tien
Comment sera ton corps en me parcourant
Et comment... mon coeur, si je suis des morts
Mon coeur, si je suis des morts.
Ma voix se brisera en s'éteignant
De ne pas pouvoir te chuchoter
Et ma bouche humide brélera
De la soif qui m'embrase si tu m'embrasses
De la soif qui m'embrase si tu m'embrasses.
Comment sera le gémissement, comment sera le cri,
En fuyant ma vie dans la tienne
Et comment, quand je m'abandonnerai à la langueur
J'endormirai mon rêve dans ton rêve.
Mon sommeil sera bref...
Mes ruisseaux renaissent avec tes rivières
Mais...
Mais comment seront mes réveils
Comment seront mes réveils
Comment seront mes réveils
Chaque fois que je me réveillerai, j'aurai honte
Chaque fois que je me réveillerai, j'aurai honte
Tant d'amour et tant de honte
Tant d'amour et tant de honte.

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Informations pratiques

Cartoucherie - Théâtre de l'Epée de Bois

Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Cartoucherie Restaurant
  • Métro : Château de Vincennes à 1 km
  • Bus : Cartoucherie à 210 m, Stade Léo Lagrange à 560 m
  • Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.

    En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).

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Plan d’accès

Cartoucherie - Théâtre de l'Epée de Bois
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 12 mars 2000

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