Certains épousent leur professeur de théâtre. Lui s’est mis à la colle avec celle qui fut sa baby-sitter : la radio. Enfant, elle lui tenait compagnie dans une maison vide d’amour. Dans le gros poste Telefunken (« Deutsche Qualität ») comme dans la voix de Charles Trenet, il voyait brillait la mer, des abbés à bicyclette, des soldats bardés de fer, le 14 Juillet en fête… Le monde n’arriva jusqu’à lui qu’en empruntant des timbres de voix. Il les a encore à l’oreille. Pensionnaire, le poste à galène, caché sous les draps, lui offrit quantités de lignes de fuite et d’issues de secours, payables de quelques dimanches de colle. Étudiant, la radio le présenta à la chanson : il ne la quitta plus.
Elle devint pour lui une famille, un refuge, une force, un échappatoire, un bien enfin commun. A 30ans, au sortir de l’adolescence qui n’avait que trop traîné, la radio et lui officialisèrent leur liaison. Ensemble, ils naviguèrent d’ondes en ondes nouant au passage avec des inconnus des deux sexes et des trois âges des amitiés à la vie à la mort qu’aucune rencontre n’abîma jamais.
Aujourd’hui, il s’interroge à haute voix : « Si je n’avais pas fait ce métier, aurait-il fallu que je travaille ? ».
Causerie drolatique de Philippe Meyer, illustrée en musique et en chansons autour de ses aventures radiophoniques, personnelles et professionnelles.
« Philippe Meyer à l’érudition joyeuse, caustique et émouvante » Le canard enchaîné
« Le célèbre chroniqueur matinal nous raconte avec verve et humour ses aventures radiophoniques » Le Figaroscope
« Philippe Meyer est facétieux (…) en faisant sourire, il s’amuse aussi beaucoup ! » L’Humanité
« Un très beau moment qui émeut, subjugue, fait réfléchir… » Le Figaro
« Un condensé d’esprit et de verve, un spectacle crépitant, tendre et allègre : un pur bonheur ! » La Terrasse
Quand j’ai fait la connaissance de Philippe Meyer, comme quelques millions d’auditeurs j’avais déjà rencontré sa voix. Le timbre d’une voix est plus vrai, plus révélateur que n’importe quelle photographie : je n’ai donc pas été étonné de le découvrir aussi spirituel et chaleureux dans la vie que dans le poste. Ce qui m’a surpris en revanche, c’est la quantité et la diversité de rencontres, d’histoires - et de chansons ! - contenues en une seule personne. Suivons cette voix : elle nous propose le genre de promenade « à sauts et à gambades », que préconisait Montaigne à travers la musique, la chanson, l’humour, l’histoire, la politique... et la radio, dont Philippe Meyer fut d’abord un auditeur enthousiaste et fervent avant de devenir l’une de ses voix, reconnaissable entre toutes.
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