Parle-moi d'Amour !

• Une comédie d’aujourd’hui

Il est minuit. L’heure des vérités. L’heure que « Lui » (Michel Leeb) et « Elle » (Caroline Silhol) ont choisie pour régler leurs comptes. Si ce règlement de comptes est explosif pour le couple, il est irrésistiblement drôle pour le spectateur.

Philippe Claudel, pour sa première pièce, dresse un tableau jubilatoire de notre société et passe en revue tous nos excès : de l’éducation des enfants au mépris de la belle mère, de l’hypocondrie chez les hommes à la chirurgie esthétique chez les femmes, des faux intellectuels à l’hypocrisie politique, de la liberté sexuelle à la mal bouffe… !

Une comédie d’aujourd’hui.

• Extraits

ELLE : « Depuis le début de l’année tu as fait 3 tests d’effort, 9 bilans sanguins, 2 coloscopies, 1 scanner, 1 fond de l’oeil, et 4 électrocardiogrammes ! Et ils n’ont jamais rien trouvé ! »
LUI : « Ils ont mal cherché ! »

LUI : « Pour essayer de résoudre la famine en Éthiopie, tu crois que le meilleur moyen c’est d’arrêter de bouffer ? Oui j’ai du fric et oui je suis socialiste ! Profondément socialiste ! »
ELLE : « Très profondément alors !! »

ELLE : « S’entretenir est une forme de politesse et cette politesse là tu ne l’as pas ! »
LUI : « Parce que soulever des kilos de fonte tous les matins et courir sur un tapis roulant dans une salle saturée d’odeurs de pieds et de sueur, face au poster d’un lac canadien sous la neige, tu appelles ça une forme de politesse toi ? »

ELLE : « Je suis une femme libérée, c’est tout ! »
LUI : « Tu parles ! Tu étales tout ! Même devant des gens que nous ne connaissons pas…… II y a deux semaines à l’Opéra, durant l’entracte, tu as demandé à la femme du directeur de cabinet de Pailleroux si elle avait déjà eu des expériences lesbiennes ! Une fille De La Vigerie de Pontournet, élevée dans un couvent, catholique pratiquante, qui s’habille en bleu marine, a sept enfants, porte des souliers plats et se prénomme Claire Augustine ! »

LUI : « Je suis passé par l’école la plus prestigieuse de France, j’en suis sorti… »
ELLE : « 48ème ! »
LUI : « Oui, 48ème ! Putain et alors ! L’ENA même 48ème, ça reste l’ENA bordel ! »