- Beethoven, un compositeur révolutionnaire
Lorsque Bonaparte émerge du mouvement révolutionnaire français, le jeune Ludwig van Beethoven n’a qu’admiration pour cette figure qui incarne à ses yeux le héros romantique, pressenti pour créer une société nouvelle, ordonnée, pacifi ée et moderne, à l’image d’un empereur romain qui aurait abandonné les vieilles traditions pour faire naître un monde neuf.
Et puis, en 1804, c’est la désillusion totale : le fier Bonaparte, héros du peuple, disparaît au profit de Napoléon, l’empereur au pouvoir absolu. Mais la musique de Beethoven reste pétrie de ce rêve d’héroïsme.
Dans le Concerto pour violon (1806), le soliste surplombe bien l’orchestre, le toise, se mesure à lui, défie les lois de la pesanteur pour créer l’impression de supériorité, même s’il ne fait pas étalage d’une virtuosité démonstrative. Idem dans la célébrissime Cinquième Symphonie (1805-1807) : les coups du destin qui frappent à la porte du premier mouvement, avec insistance, sont bien là pour nous montrer qu’avec cette oeuvre, la musique ne sera plus jamais comme avant.
Le Romantisme héroïque faisait définitivement son entrée dans une Europe musicale médusée par ce sens du drame, par la puissance de cette musique et par sa science presque éloquente.
Direction Yoel Levi
Violon Veronika Eberle
Ouverture, Lauréat du concours de composition
Concerto pour violon en ré majeur op. 61, Ludwig van Beethoven
Symphonie n°5 en ut mineur op. 67, Ludwig van Beethoven
0 avis