
Une invitation à la campagne, à la poursuite du bonheur, de l'amour partagé; une invitation à rêver avec l'imaginaire d'un vieil homme et d'une jeune femme isolés par le désarroi. Tchekhov ou l'art de la comédie heureuse.
Quand on aborde une pièce de Tchekhov, on est sûr de toucher du doigt une tragédie heureuse ou une comédie malheureuse. Dans Oncle Vania, chaque personnage représente le destin de l'arbre abattu dans la forêt à côté d'autres qui ne le sont pas. Chacun est pur dans sa cruauté, cruel dans sa compassion; et la tribu qu'ils forment se désagrège quand elle est confrontée à l'amertume et à l'échec.
Les personnages pleurent le passé et parlent d'avenir sans y croire, comme les créatures qui se débattent entre "l'impossible", "l'à quoi bon" et le "trop tard". Tchekhov lui-même disait... "Il n'y a pas besoin de sujet, la vie ne connaît pas de sujet; dans la vie tout est mélangé, le profond et l'insignifiant, le sublime et le ridicule." ... et fait dire à Macha dans Les trois soeurs, juste avant que le rideau tombe : il faut vivre. Tchekhov : un monde désenchanté qui garde sa grâce.
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