Moi je crois pas !

du 4 février au 25 mars 2012

Moi je crois pas !

Jamais on ne les aura vus comme ça, Pierre Arditi et Catherine Hiegel. Deux bêtes de scène labourent les terres fertiles des idées reçues, des préjugés, et de la bêtise partagée. Portraits au vinaigre, signés Jean-Claude Grumberg, d’une France à pantoufles très élimées et à télé trop allumée.

« Monte le son qu’on loupe pas les pubs ! » Pierre Arditi et Catherine Hiegel, un couple qui n’a pas oublié la tendresse, mais dont l’amour est un peu retombé comme un soufflé, se cherche sans cesse des poux. Un portrait aigre doux d’une France à pantoufles et à la télé trop allumée.

  • Un couple au bord du gouffre

Jamais on ne les aura vus comme ça, Pierre Arditi et Catherine Hiegel. Au pire de l’humanité à vif, à nu, vieillards tendres avachis d’un amour retombé comme un soufflé. Un homme, une femme, et le temps qui a fait son oeuvre ; poison lent. Fini la séduction, les élans de l’amour naissant. Monsieur et Madame s’affrontent. Ils se cherchent des poux, provoquent leur guerre intestine.

Ils conjurent l’ennui familier par les accrocs de la dispute. Le 11 septembre est-il un coup monté ? Les écrivains ont-ils des nègres ? Lui n’y croit pas, elle si. Elle croit en l’existence du yéti, elle croit que les fèves provoquent les prouts. Lui, non. Ils luttent. Bataillent. Et les soirées passent. Et la télévision qu’on allume quand la trêve est possible. Deux bêtes de scène labourent les terres fertiles des idées reçues, des préjugés, et de la bêtise partagée. Portraits au vinaigre d’une France à pantoufles très élimées et à télé trop allumée.

  • Portrait d'une France amnésique

Pour le metteur en scène, Moi je crois pas !, « c’est une France qui aurait perdu la mémoire. Une France rétrécie comme une île qui aurait peur d’être dévorée par d’étranges animaux étrangers. Une France aux fenêtres fermées qui devine les ombres à l’existence improbable, une France qui oublie qu’elle n’est pas seule. Une France qui s’effraie de cela en toute innocence. Une France en apesanteur. » Le tandem Grumberg / Tordjman oppose deux blocs, deux humanités bouffées par les ravages de la routine qui s’affrontent comme deux pays en conflit. Avec le temps, les opposants oublient dans la querelle les raisons de la hargne, de la petite torture journalière.

  • Note d'intention

Moi je crois pas ! met en scène un couple pas vraiment tout jeune et pas vraiment tout vieux. Un couple qui a vécu. Et pourtant au final une sorte de couple abstrait. Un couple qui essaie de s’accorder comme on pourrait le dire de deux instruments qui tentent de s’accorder. Cette recherche, cette tension vers l’accord c’est une des choses de la vie les plus évidentes, et en même temps l’une des plus motrices. Et en même temps éminemment théâtrale parce que le conflit est quasiment permanent. Toutes les scènes de Moi je crois pas ! (qui au fond est une pièce franchement laïque) commencent par ce « moi je crois pas » plutôt masculin à quoi répond un « moi je crois » plutôt féminin.

Alors on plonge dans le vertige du désaccord le plus petit, le plus absurde, le plus improbable qui soit. Tout est prétexte à aller se coucher seul, ou regarder seul la télé avec une préférence pour les reportages animaliers. (...) Tout cela paraît bien simple, bien banal. Et peut-être cela l’est-il. Mais c’est cette banalité qui me permet d’entendre mon propre vide, de voir ma propre danse du désaccord. Moi je crois pas ! n’est pas une longue scène de ménage. Moi je crois pas ! est le pain même du ménage.

Vers toi terre promise de Jean-Claude Grumberg m’engageait dans l’espace de la douleur et de la famille, Moi je crois pas ! m’emmène dans la chambre un peu fermée d’un couple. À chaque fois je retrouve la difficulté de dire et à chaque fois l’inconscience de nos comportements face au temps qui se perd. Ici, au théâtre le désaccord c’est comme la nécessité de tracer une boucle infinie peut-être pour prolonger la vie le plus loin possible. Alors la vie devient elle-même la répétition infinie de la recherche de l’accord. On pourrait appeler ça le comique de répétition.

Pour vivre, s’aimer même certainement il y a peut-être besoin de ce jeu de désaccord : histoire de remplir le temps commun d’une vie, histoire de se rappeler qu’on s’est aimé, qu’on s’aime encore mais que c’est plus difficile de se le dire.

Charles Tordjman

  • La presse en parle

« Derrière l'humour et l'apparente facilité des échanges, Jean-Claude Grumberg flirte avec une certaine gravité philosophique. En montrant le quotidien banal d'un homme et d'une femme, il suscite une réflexion sur la communication, les ravages du temps sur la vie à deux et la pérennité des sentiments. (…) Une pièce originale, enjouée, en un mot, irrésistible. » Le Figaro

« Catherine Hiegel, parfaite dans le faux détachement qui hésite entre l'idiotie et la perversité, et Pierre Arditi, toujours excellent dans l'ébahissement stupéfait, portent à l'excellence l'art de la la prosodie. » Froggy's Delight

« Belle ouvrage pour deux interprètes de haute intelligence réunis ici pour notre plus grand plaisir. Catherine Hiegel, avec toujours en elle quelque chose de l'enfance, Pierre Arditi, tout en expressivité cocasse. Ils ne tirent pas vers la clownerie, mais palpite au secret, quelque Auguste et quelque clown Blanc... Charles Tordjman tient bien ces deux pur sang. Ils se renvoient la balle avec élégance, malice, une complicité de grands artistes qui n'ont rien à prouver. » Armelle Héliot, Le grand théâtre du monde

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Spectacle terminé depuis le dimanche 25 mars 2012

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