Le Jardin

Au pied d’une grande serre, deux personnages se livrent à une méditation sans parole sur la condition humaine. Le plus dodu des deux, autoritaire et pataud, joue du banjo avec le plus grand sérieux. L’autre, plutôt actif et serviable, pose sur le monde un regard ahuri et se déplace avec la souplesse d’un félin.

Pianissimo, tel un volcan en veilleuse, les deux compères jardinent à coup de jonglage, d’acrobaties et de gags et cultivent un sens du burlesque digne d’un Keaton ou d’un Tati. À l’image de ce pavé qui semble plume, les deux compères se jouent des matières comme des références et des contrastes, entre l’ombre et la lumière, la gravité et la légèreté. Dans ce Jardin où il n’y a pas de saisons, c’est le temps qui paraît suspendu.