Kataline Patkaï - Sisters

du 26 au 28 mai 2008
1 heure

Kataline Patkaï - Sisters

Pour Kataline Patkaï, l'écriture de Marguerite Duras est chargée d'une énergie, d'une sensualité et d'une violence liée à un engagement physique total dans le monde. En écartant la couche narrative qui les entoure, c'est cet engagement qu'elle tente de restituer : incarner cinq femmes à différents âges de la vie – leurs failles, leurs errements, leur sensualité à fleur de peau, leur regard…
  • Marguerite Duras, ou le Mouvement du Désir

La pièce de Kataline Patkaï restitue un trajet qui va du corps aux mots, et des mots aux corps. Corps de Marguerite Duras, malaxant les phrases, déformant la syntaxe pour inventer des raccourcis qui vont au cœur des sensations. Corps des femmes éperdues qui peuplent ses livres : Lol, Anna, Claire, Marie, Emily - et les autres... Pour Kataline Patkaï, l'écriture de Marguerite Duras est chargée d'une énergie, d'une sensualité et d'une violence liée à un engagement physique total dans le monde. En écartant la couche narrative qui les entoure, c'est cet engagement qu'elle tente de restituer : incarner cinq femmes à différents âges de la vie – leurs failles, leurs errements, leur sensualité à fleur de peau, leur regard…

Présentes ensemble sur scène, chacune dans leur monde - comme un chœur porteur d'une parole intérieure et mouvementée - elles se donnent, échangent leurs rôles, glissent d'un personnage vers un autre, s'oublient, renaissent à travers l'autre. Comment rendre compte de cette nécessité intérieure, de ces mouvements impératifs ? L'espace qui les enserre dessine un paysage charnel, malléable, une seconde peau qui absorbe la lumière ; mais c’est aussi un lieu démesuré, hostile, entravant les gestes, obligeant au dépassement, au déséquilibre. Des mots, des associations d’images sont lancées dans la danse, fragments qui esquissent des points de liaison, qui permettent de lire entre les lignes, entre les corps - de faire se rejoindre des temps, des lieux, des voix différentes. Leur possible rencontre - au travers des pages et de la scène - est porteuse d’une ambivalence : que peuvent-elle partager ? Se reconnaissent-elles ? Qu’est-ce qui les relie entre elles ?

Chacune de ces « héroïnes » est porteuse de ce lien obscur : dans l'étonnement de la chair, dans un abandon à la force des sensations, elles inscrivent en filigrane le portrait de M.D – Marguerite Duras, ou le Mouvement du Désir.

Gilles Amalvi

Par la Compagnie Patkaï. Musique : Roeland Luyten.

  • Intentions

Le projet de Sisters est né de lectures des oeuvres de Marguerite Duras et du désir de faire naître, à partir de certains traits de son écriture, une forme chorégraphique. Au départ, toutes les oeuvres ont attiré mon attention, de leur ensemble se dégage la voix de Marguerite Duras sur l'« aventure » d'exister. Ce qui était sûr, c'était mon désir de mettre l'accent sur l'implication du corps matériel pour sentir le monde environnant. Ce même corps qui nous fait sentir la temporalité et notre passage dans la vie.

Le choix s'est finalement porté et fixé sur des extraits de La Vie tranquille. Marguerite Duras, comme dans un monologue intérieur, y évoque à travers la jeune femme de vingt cinq ans :
- Le miracle d'exister, comparé aux infinies possibilités qui déterminent une naissance.
- La responsabilité de cette vie qui nous incombe, dictée par l'échéance de la mort.
- La méconnaissance de soi et une certaine perte d'identité face aux évènements d'une vie.

Le contenu de ces extraits et leur universalité m'a amenée à penser que malgré la jeunesse de l'oeuvre, La Vie Tranquille recèle toute la teneur des oeuvres postérieures. Elle nous fait part de la peur du changement (transformation / révolution) et l'impossibilité de s'y soustraire pour engager ce qui s'appelle la Vie.

Six femmes en tout donc, au physique différent, mais qui échangent leur rôle, se mettent dans la peau les unes des autres, glissent d'un personnage vers un autre. Perdues et éperdues, elles semblent toujours en décalage avec le monde, tout à la fois absentes et au coeur des choses. Entre elles, une intelligence commune. Un outil commun : le corps. De l'écriture de Marguerite Duras à la danse il y a ce lien charnel. De même que l'écriture accompagne Marguerite Duras tout au long de sa vie, ces femmes traversent les différents âges. De la jeune fille adolescente à la femme mûre, elles ont 15 ans, 20 ans, 30 ans, 40 ans, puis 60. Toutes sont en quelque sorte Marguerite Duras.

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Spectacle terminé depuis le mercredi 28 mai 2008

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