« Les ballets sont des rêves de poète pris au sérieux. » Théophile Gautier
- Ballet en deux actes (1841)
Créé le 28 juin 1848, à l’Opéra de Paris, Giselle fut longtemps considéré en France comme l’unique ballet romantique du répertoire. Tombé dans l'oubli, il est réapparu montés par les Ballets Russes en 1910. La chorégraphie de Patrice Bart et Eugène Polyakov, maîtres de ballet de l’Opéra, a été montée pour la première fois en 1991.
Une des grandes créations de l’histoire du Ballet de l’Opéra de Paris. À l’origine de celle-ci, il y eut l’idée d’un poète, Théophile Gautier, rêvant de ballerines diaphanes et immatérielles. C’est chez Heinrich Heine, son frère d’outre-Rhin, qu’il trouva la légende des wilis, ces fiancées mortes à la veille de leurs noces. Créé en 1841, Giselle demeure la quintessence du ballet romantique, avec sa virtuosité mais aussi son mystère, sa douceur et sa mélancolie. Carlotta Grisi, inspiratrice et créatrice du rôle, portée par la musique d’Adolphe Adam, donna la première sa légèreté surnaturelle au mythe. Chorégraphié pour le Ballet de l’Opéra par Jean Coralli et Jules Perrot, c’est cette même troupe qui aujourd’hui et bientôt deux siècles plus tard sait comme aucune autre s’en faire l’interprète.
« Vous avez dit dans un accès d’humour : « Comment un spectre pourrait-il exister à Paris ? Entre minuit et une heure, qui est de toute éternité le temps assigné aux spectres, la vie la plus animée se répand encore dans les rues. C’est à ce moment que retentit à l’Opéra le bruyant finale. Des bandes joyeuses s’écoulent des Variétés et du Gymnase ; tout rit et saute sur les boulevards et tout le monde court aux soirées. Qu’un pauvre spectre errant se trouverait malheureux dans cette foule animée ! » Eh bien ! Je n’ai eu qu’à prendre vos pâles et charmants fantômes par le bout de leurs doigts d’ombre et à les présenter, pour qu’ils fussent accueillis le plus poliment du monde. » Théophile Gautier, lettre à Heinrich Heine
Livret de Théophile Gautier et Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges d’après Heinrich Heine
Musique : Adolphe Adam
Chorégraphie de Jean Coralli et Jules Perrot adaptée par Patrice Bart et Eugène Polyakov
Décors d'Alexandre Benois (conçus pour le Palais Garnier en 1924) réalisés par Silvano Mattei
Costumes d'Alexandre Benois réalisés par Claudie Gastine
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet
« Sept ans que la troupe de l’Opéra national de Paris n’avait pas dansé Giselle. Sept ans de régime pour le public qui a eu droit, mardi 31 mai, à une soirée chair de poule, corps de ballet grande classe, resserré dans l’action et d’une limpidité à tomber. Un challenge, tant ce pur classique déborde de paradoxes, à la fois terre à terre et fantastique, réel et immatériel, dessiné au cordeau et mousseux dans ses gestes. De quoi affoler le baromètre des danseurs qui ont surfé avec brio. » Rosita Boisseau, Le Monde, 2 juin 2016
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