
Quelques mots sur Gilbert
La compagnie
Cest un chant du cygne. Au départ, cest un comédien qui se présente à
nous en tant que tel, il dédie le spectacle à son grand-père, quil fait exister
sur scène par une chaise vide, puis il introduit le personnage quil va interpréter
plutôt que de raconter son histoire à lui. Dabord un pauvre gars qui aurait été
poussé sur la scène dun café théâtre. Il nous raconte les détails sans
importance de sa vie demployé dimprimerie solitaire. Rien que du banal,
apparemment. Et puis de blagues ratées en anecdotes, Gilbert se dévoile, semporte
et senflamme, et ce quil dit nest plus anodin. Il y a ses bonheurs
simples et puis ses angoisses inguérissables, et la mort qui vient le réveiller, qui le
hante.
Cette peur, cette solitude crasse est un appel au secours, tout en poésie. Car le banal
se tord et se grandit jusqu'à labsurde, en faisant des allers-retours incessants du
vraiment drôle au franchement pathétique, en passant par la tendresse. Après des
débuts hésitants, Gilbert se laisse prendre par loccasion qui lui est donnée
dêtre sur scène, et de dire ce qui le traverse et de quoi il est fait. Gilbert est
un désespéré euphorique et, au delà du spectacle cest en nous quil
continue de chanter ses bonheurs et ses frayeurs que nous connaissons tous.
Ce Gilbert sur scène, au travers de qui le comédien peut se libérer de ses obsessions
et les faire partager, lui permet de se transcender, de se révéler.
Ambiguïté subtile de deux personnages contraires dont le public est témoin.
« A la lecture de la pièce, jai découvert lunivers de Yves Hunstad. Sensibilité, joies, peurs et petites angoisses, Gilbert sur scène restitue une mosaïque de sentiments et de sensations fortes. Avec Bertrand, nous nous connaissons bien. Nous avons eu loccasion de travailler ensemble à plusieurs reprises. Britannicus quil a mis en scène en me confiant le rôle de Néron, reste ma plus belle et intéressante expérience dacteur. A présent, pour Gilbert, il me faut être à la hauteur de cette précédente expérience et de lexigence quil a toujours eu au théâtre. »
Flannan Obé, le metteur en scène
« Gilbert est un masque pour le comédien. Il lui permet de se désinhiber, dexprimer des angoisses, de dévoiler des fantasmes, de libérer son être. Tout le travail consiste pour le comédien à se fondre sous ce masque pour offrir aux spectateurs les confidences du quotidien de Gilbert, qui sont aussi les siennes, et qui sont un peu les nôtres. »
Bertrand Kahn, le comédien
La Compagnie « Deux points cest tout ! » fut créée en septembre 1997 par
trois élèves tout juste diplômé du Cours Florent : C. Frigout, M. Guyant et F. Obé.
Leur première création fut Les chagrins sont bien vite oubliés , cinq pièces en un
acte de Feydeau, Guitry, Labiche et Courteline, mis en scène par Flannan Obé. Pour ce
spectacle, elle intégra un nouveau comédien Bertrand Kahn. Léquipe se produisit
une soixantaine de fois au Guichet Montparnasse ainsi quen tournée en Normandie et
dans la région de Bordeaux.
Suite à cette expérience, elle monta Britannicus de Racine, cette fois mis en scène par
Bertrand Kahn . Cette tragédie fut représentée 20 fois dans un atelier dartistes
plasticiens à Paris ainsi que dans des lycées parisiens. Ce projet ambitieux reste une
des plus riche expériences de la compagnie.
En 2000 la scène seule les attires .Trois spectacles naissent de leur travail. Deux
créations, La soupe aux contes de la Fée Gudule écrite et jouée par Christelle Frigout
et mis en scène par Flannan Obé et Faut voir One man show écrit et joué par celui-ci
et mis en scène par Bertrand Kahn pour linstant en cours de réécriture. Enfin
cest Gilbert sur scène qui réunit une nouvelle fois cette équipe dans le plaisir
invariable et pourtant chaque fois nouveau de travailler ensemble.
2, passage du Bureau 75011 Paris