
Dans la culture créole, le chant, la danse et la musique sont indissociables.
Sur cette trame traditionnelle, Femme Créole est la parodie de plusieurs femmes d’hier et d’aujourd’hui qui racontent avec humour les anciens programmes scolaires, leurs ancêtres ces héros, les clichés exotiques...
Elles sont interprétées par Nathalie Pena Vieira, auteur compositeur interprète, danseuse et comédienne, une femme métisse, moderne, pluriculturelle, qui ose prendre la parole, ose en rire, chante ses chansons originales, présente les instrument traditionnels martiniquais, joue et danse du bèlè en duo avec le maitre bèlè : Jean Philippe Grivalliers.
Cette parole longtemps interdite, voir indécente a décidé d’en rire.
C’est en regardant le croquis : « position d’esclave » sur le négrier Aurore de 1784, que j’ai compris que mon destin était lié à celui de mes ancêtres.
Tête bêche ils étaient, exactement la position dans laquelle je dormais petite avec mes tantes, dans la maison de ma grand-mère en Martinique.
Née à Paris, mon éducation est française et dans mon sang coule le sang des peuples caraïbes, africains, tamouls, celtes, et portugais.
Un peu plus d’un siècle après l’abolition de l’esclavage, j’entreprends donc de briser les chaines de l’esclavage mental qui a pris sa source dans l’histoire de mes ancêtres en focalisant ma recherche et mon attention sur la condition de la femme créole d’hier à aujourd’hui.
Nous connaissons l’histoire de l’homme, mais qu’en est-il de la femme ?
Issue d’une richesse pluriculturelle, après une longue digestion et gestation de mes racines, je peux aujourd’hui les partager à travers mon art du chant, de la danse, de l’écriture et de la composition musicale.
Mes textes écrits en français et en créole racontent cette femme intemporelle en la parodiant dans ce qu’elle est : la Joie.
Ma musique est faite de graines, de métal, de bambou, de peaux de chèvres tendues sur du bois, et de compositions originales.
Mon rythme Bèlè, qui jadis cadençait le travail de l’esclave, se transforme en un mouvement de transmission d’une tradition orale.
Ma danse est celle du couple martiniquais qui danse pour garder son identité.
Ce spectacle vivant original s’inscrit dans la sauvegarde du patrimoine immatériel martiniquais.
Nathalie Pena-Vieira
15, rue du Retrait 75020 Paris