Fantaisie martienne

du 28 au 29 janvier 2009
50 minutes

Fantaisie martienne

Cette histoire en chansons est une sorte de BD animée, propice à toutes les extravagances scéniques et musicales. Samuel Goodyear est un mystérieux et délirant héros, cousin de l’excentrique Willy Wonka de Charlie et la Chocolaterie, qui prétend être allé vivre toute une année sur Mars ! Il serait même parti dans l’espace à bord d’une fusée à propulsion à la carotte ! Réalité ou mensonge ? Dès 8 ans.

A partir de 8 ans.

Histoire en chansons
Le livret
La musique
Notes de mise en scène

  • Histoire en chansons

Cette histoire en chansons est une sorte de BD animée, propice à toutes les extravagances scéniques et musicales. Samuel Goodyear est un mystérieux et délirant héros, cousin de l’excentrique Willy Wonka de Charlie et la Chocolaterie, qui prétend être allé vivre toute une année sur Mars ! Il serait même parti dans l’espace à bord d’une fusée à propulsion à la carotte ! Réalité ou mensonge ? Ce qui est sûr, c’est qu’il est sorti tout droit de l’imagination des auteurs qui nous avaient déjà enchantés avec La Grande Évasion.

Hervé Suhubiette : chant
Philippe Yvron: claviers
Régine Manaud : percussions et bruitages
Alain Demeurs : trombone, guitare électrique
Livret et mise en scène : Fabrice Guérin
Musiques : Hervé Suhubiette et Philippe Yvron

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  • Le livret

« En apparence, la Fantaisie martienne est le récit des abracadabrantesques aventures d’un certain Samuel Goodyear, personnage à l’origine douteuse qui prétendit être allé vivre une année entière sur Mars et en être revenu. En apparence car, très vite, la coloration de ce récit laisse apparaître les thèmes qui donnent à son témoignage un peu de sens et de profondeur. L’aventure de Samuel Goodyear, telle qu’il nous la raconte, est marquée par deux constantes : d’abord l’affirmation d’une individualité qui cherche à trouver son accomplissement dans un destin hors du commun et, ensuite, son combat constant contre les difficultés.

Rien n’est jamais donné à Samuel Goodyear : il devra s’improviser inventeur, spationaute, explorateur, ambassadeur, puis revenir sur terre en bravant mille dangers pour s’y entendre dire que toute son aventure n’est que mensonges et invention. Sa vie entière est marquée par la difficulté à se forger un destin qui échappe au chemin tracé par les contingences des temps dans lesquels nous vivons. Samuel Goodyear l’exprime à sa façon, marqué par sa jeunesse hantée par le fait d’avoir un nom de pneu : « L’Espace, excusez-moi du peu, c’est quand même autre chose que le pneu ». De même, il l’expérimente au coeur d’aventures qui lui sont propres : inventant une fusée à propulsion à la carotte qui l’obligera, plus tard, à batailler contre les lapins pirates de l’espace attirés par sa cargaison de carburant... Le sens de son histoire fait écho à la nôtre, à tous : qu’il est difficile de vivre la vie dont on rêve en échappant à celle vers laquelle la « réalité », insidieusement, nous oriente.

La seconde matière à réflexion que nous offrent Samuel Goodyear et son récit concerne, précisément, l’idée même de la « Réalité ». Samuel Goodyear est-il réellement allé sur Mars à bord d’une fusée à propulsion à la carotte ? On peut en douter. Est-il seulement un doux dingue persuadé de la véracité de ses aventures, ou un provocateur racontant avec force détails des événements improbables pour ébranler nos certitudes quant à ce qui est possible ou pas, ce qui est et ce qui n’est pas ? À ces questions, le spectacle ne répond pas.

Samuel Goodyear a quelque chose de l’arracheur de dents, du colporteur d’élixir de longue vie, lui qui ne nous vend rien. Je pense, personnellement, que le sens profond de sa revendication tient, non pas à faire admettre pour vraies ses aventures, mais à faire reconnaître à sa juste valeur le principe qui leur a donné naissance, principe auquel Samuel Goodyear semble avoir dédié sa vie entière, même si c’est un mot qu’il ne prononce jamais : la fantaisie. La fantaisie, rayée de la carte du monde du réel, du monde tangible et logique, revient à l’Académie des sciences sous la forme d’un excentrique jovial et de son bataillon de martiens éléphants-pieuvres, de lapins pirates de l’espace et de fêtes du poulet martiennes. Et les membres de l’Académie de s’impatienter devant l’insistance de l’individu. C’est qu’ils croient que Samuel Goodyear attend d’eux qu’ils authentifient ses aventures, alors que je crois, moi, que Samuel Goodyear attend d’eux qu’ils sourient. »

Fabrice Guérin

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  • La musique

« À travers La Grande Évasion, spectacle sur le livre et la lecture, j’ai déjà parlé de mon goût pour les histoires, contes et récits de toutes sortes. Dès la première lecture du livret de cette Fantaisie martienne, je me suis projeté de manière jubilatoire dans ce personnage excentrique et farfelu, héritier du Phileas Fog de Jules Verne ou du Willy Wonka de Roald Dahl. Assis devant mon piano, j’ai commencé à laisser venir des bouts de mélodies, des univers, et à m’amuser de cette histoire.

Il m’est très vite apparu que le mot « fantaisie » allait aussi définir l’esprit musical de cette création. Dans le domaine artistique, on définit par « fantaisie » une oeuvre dans laquelle la création n’est pas soumise à des règles formelles. Voilà un angle d’attaque bien excitant : se sentir libre d’inventer, d’explorer des genres musicaux différents, de pasticher, décaler, déjanter, dégingander… et surtout de ne pas garder son sérieux !

Quand on recherche, dans le répertoire musical classique, les oeuvres associées au mot « fantaisie », on tombe tout d’abord sur L’Enfant et les sortilèges, fantaisie lyrique dont j’affectionne particulièrement l’esprit. Ravel, défiant les formes classiques et les conventions, y introduisait jazz, fox trot, chanson ou musique chinoise. J’ai pensé également, en lisant cette Fantaisie martienne, à Offenbach qui a détourné dans ses opérettes des mythes, des tragédies, adapté des histoires invraisemblables (et même un voyage dans la lune) avec impertinence et légèreté. Un peu plus tard, Spike Jones, génialissime complice de Tex Avery, maltraitait Carmen et autres grands classiques à grands coups de klaxons, dissonances et bruitages de toutes sortes.

C’est cette impertinence, qui colle bien au personnage de Samuel Goodyear, défiant la raison et le sérieux de l’Académie des sciences, que j’ai eu envie de privilégier dans la création musicale et les arrangements. Le « loufoque » des récits de ce voyageur sera, bien sûr, un des ressorts de musiques ludiques, plein d’humour et de surprises. La construction d’un moteur à base de carottes, une attaque de lapins pirates de l’espace, les charmes touristiques de la planète Mars, la description d’un monde en apesanteur ou l’initiation aux danses traditionnelles martiennes seront les prétextes à des univers tour à tour burlesques, enjoués, insolites ou poétiques.

Mes précédents spectacles et mon parcours dans diverses formations musicales témoignent de mon éclectisme musical. Une fois encore, ce spectacle permettra de mélanger chanson, jazz, musiques classiques ou contemporaines, musiques du monde ou… interplanétaire ! Côté instrumentation, un piano et la déclinaison de plusieurs instruments : trombone, guitare, accordéon, percussion, xylophones, choeurs… Il n’est d’ailleurs pas impossible que Samuel Goodyear en profite pour nous présenter un instrument typiquement martien ! »

Hervé Suhubiette

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  • Notes de mise en scène

« Ce projet de collaboration avec Hervé Suhubiette fait suite, pour moi, à celui engagé avec le spectacle La Grande Évasion, dont j’avais effectué la mise en scène. Rappelons que, partant d’un matériau de chansons, toutes sur le thème de la lecture, nous avions travaillé à la construction d’un spectacle alliant une situation théâtrale (des prisonniers de bande dessinée cherchant à s’évader), une proposition scénographique (un livre géant qui s’ouvre) et un recours au théâtre d’objets. Ces divers éléments nous avaient permis de faire avancer le spectacle sur le fil de l’histoire de ces prisonniers,émaillée ici et là des surprises liées à la découverte ou à la transformation du grand livre et des objets scéniques. Le spectacle avait gardé sa dominante musicale, mais dans une proposition scénique qui permettait de renouveler, par les différents jeux possibles, les univers dans lequel s’inscrivaient les différentes chansons.

Le travail que nous nous proposons d’effectuer sur cette Fantaisie martienne poursuit, pour moi, cette recherche d’un théâtre à dominante musicale qui s’autorise le recours à d’autres éléments. Ces éléments, qu’ils soient théâtraux (une situation, des personnages), scénographiques (un élément de grande taille permettant du jeu), techniques (vidéo, son) ou appartenant à d’autres modes de représentation (théâtre d’objets, marionnettes), nous permettront, par leur rencontre, leur interaction, leur renouvellement, d’établir, d’une part, la cohérence d’une histoire (Samuel Goodyear, ici, sur scène, nous raconte ses aventures) tout en ménageant la possibilité d’ouvertures vers des parenthèses (tout à coup, nous sommes sur Mars).

Pour La Grande Évasion, dont le thème était la lecture, nous avions privilégié le travail sur un univers de surprises. Ouvrir un livre, c’était basculer dans un autre monde. D’où le recours à des objets-gigognes : monde dans le monde dans le monde dans le monde... Recours aussi à des livres-chemin, à des livres laissant s’échapper des objets, des tissus, dans lesquels réinvestir un moment de narration... Recours à des pages, à des mots, à des lettres...

Préoccupation constante d’établir entre les textes et les choses à faire jouer aux objets ce petit décalage qui écarte l’idée plate de l’illustration au profit de ce je ne sais quoi (humour, poésie ?) qui rend vivante la rencontre. Rien n’est arrêté en ce qui concerne la mise en scène de la Fantaisie martienne. J’ai la sensation qu’une des directions fortes à donner au traitement scénographique du spectacle, c’est un travail sur l’idée du poids.

Je crois que c’est à cet endroit que se retrouvent, d’une part, le récit de Samuel Goodyear et, d’autre part, sa revendication profonde sur la fantaisie. Le poids revient sans cesse dans le récit de ses aventures : d’abord il lui faut décoller, puis il nous fait la description de l’apesanteur, plus tard il nous raconte comment les martiens éléphants-pieuvres s’envoient eux-mêmes au plafond ou comment les martiens voyagent sur les nuages. De même, dans ce qui me vient, personnellement, quand je pense à l’idée de la fantaisie, j’y pense comme un décollage, un affranchissement des contingences du sérieux, du sensé, pour un univers sans repère. J’aimerais rendre compte, dans la mise en scène du spectacle, de ces « décollages » en proposant qu’un des éléments scénographiques importants du spectacle soit une sorte de grand bras de levier permettant de soulever Samuel Goodyear et ses visions à un mètre ou deux au-dessus du sol. Y aura-t-il des martiens sur scène, des carottes, des nuages, des grains de sable de plages martiennes ?

Encore trop tôt pour le dire. Samuel Goodyear ne nous a pas encore révélé comment il souhaitait être habillé, même s’il nous fait parfois penser à ces aventuriers à la Jules Verne. »

Fabrice Guérin

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Spectacle terminé depuis le jeudi 29 janvier 2009

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