
Par la société secrète Luan de Lamap.
Vanuatu ou « le pays qui se tient debout » est un archipel du Pacifique composé de plus de 80 îles et îlots. Ce sont les Grandes Cyclades de Bougainville et les Nouvelles Hébrides du Capitaine Cook. Ces îles du bout du monde ont été dominées pendant des années par un condominium franco-britannique, avant d’acquérir leur indépendance en 1980.
Depuis une quinzaine d’années, des jeunes, curieux de connaître leurs racines, vont retrouver les vieux de leurs villages afin qu’ils les initient. Ces jeunes sont issus des Small Nambas, groupement ethnique originaire de Lamap au sud de l’île de Malakula ou Mallicolo. Ils ne se sont pas contentés d’apprendre les danses, la musique et le dessin sur sable, mais ils ont voulu aussi passer par tout le processus du rituel et d’accès au savoir.
Le Nimaingi ou danses sacrées qu’ils vont présenter dans le cadre du Festival de l’Imaginaire fait partie du rituel de Luan, une société secrète d’hommes, présente et active dans toute la partie sud-est de Malakula. C’est dans le cadre de cette société que les jeunes gens traversent des rites initiatiques afin de devenir des hommes, de futurs sages qui vont servir la communauté en harmonie avec le respect de la nature. Ces danses non seulement reflètent une harmonie avec la nature mais elles signifient aussi une participation au stade suprême du pouvoir hiérarchique des hommes. C’est donc au sein de cette société que les anciens apprennent aux jeunes la signification des plantes, des fleurs, des astres, des vents et des directions ainsi que le pouvoir des animaux et des oiseaux sur la mer, la terre et l’espace.
Ce rituel est aussi une référence au monde ancestral. La représentation se fait par une alliance de plusieurs médias, comme la danse, le chant, la musique instrumentale, le geste où chacun joue un rôle déterminé et déterminant. Ces représentations sont l’aboutissement d’un travail de réappropriation d’une culture qui avait été menacée de disparition. Les masques ont été recréés à partir de ceux conservés dans les musées parisiens et photographiés par Marcellin Abong, directeur adjoint du Musée de Port Vila.
C’est à leurs ancêtres décédés que ces danseurs et ritualistes, tous originaires de Lamap, dédient leur déplacement à Paris ainsi que les représentations qu’ils feront dans le cadre du Festival de l’Imaginaire.
176, avenue Jean Jaurès 93300 Aubervilliers
Voiture : par la Porte de la Villette puis direction le Bourget.