Comme un rêve

De 15 mois à 5 ans.

Ce soir, maman se fâche. Il y a tant de choses à faire avant d’aller dormir : rassembler des cailloux ronds sous l’oreiller, boire le lait, enlever du lit tout le sable du marchand de sable, raconter l’histoire, chanter la p’tite chanson de la nuit, retrouver le doudou perdu, se débarbouiller avec les poissons de l’aquarium. La grenouille et l’oiseau sont sortis du chapeau pour voir. Le canard au milieu des bulles s’est mis à courir après le savon, la poule qui roule a déboulé et là tout s’est emmêlé !

Un spectacle en pyjama qui détourne de manière drôle et poétique tous les p’tits rituels que les enfants s’amusent à inventer pour repousser le plus possible le moment d’aller dormir.

Les parents sont autorisés à piocher quelques idées pour les soirs de grandes difficultés.

• Note d'intention

«  Comme un rêve… est l’un de mes spectacles préférés. Il est le fruit d’une observation de mes propres enfants (j’en ai deux) qui faisaient de moi ce qu’ils voulaient le soir venu. Ce qui est sans doute la raison pour laquelle ce spectacle est si interactif malgré le très jeune âge du public. Les enfants s’y retrouvent et rient de la tournure inattendue que prennent les évènements.

J’ai lu un jour une phrase sur le travail de Roald Dahl que j’aime beaucoup : « Tout était normal dans la cuisine de maman. Quand tout à coup, de l’ordinaire, l’extraordinaire a surgi. »

Cette phrase est mon guide. Je m’installe confortablement dans les chaussons doux et chauds de la vie quotidienne. Puis je construis de jolies palissades de fleurs autour de mon jardin, ceux sont les répétitions de mots, de gestes. Des comptines qui reviennent régulièrement, des formulettes qui chatouillent l’oreille par leur sonorité. Les répétitions créent une régularité, un rythme qui rassure, sécurisent l’enfant. En terrain connu, la palissade peut être enjambée, le voyage vers l’inconnu peut avoir lieu, les surprises peuvent survenir sans effrayer.

Je me pose ensuite la question de la simplicité. La simplicité des mots choisis, des situations, des accessoires fabriqués. Le choix de ne pas avoir de bande-son par exemple participe de cette simplicité. Il me semble que l’enfant a besoin de place pour laisser libre cours à son imaginaire à lui.

Je pense aussi à l’éveil des 5 sens. J’utilise des matières différentes : les tissus, l’eau, le sable, les plumes, les cailloux. Une huile essentielle douce est diffusée en continu pendant la durée de la représentation.

La marque Naturalia a accepté d’être partenaire. Les enfants repartiront à l’issue du spectacle avec un sachet d’oursons gélifiés biologiques certifiés AB.

Pour finir, un détail qui a son importance : les décors et costumes que je fabrique doivent tenir dans une malle de 98 cm de longueur sur 54 cm de largeur qui rentre dans ma voiture. Cette contrainte est devenue pour moi créatrice. Les objets, animaux, accessoires doivent pouvoir se monter/démonter facilement. En cherchant l’astuce, je suis le fil de mes pensées qui m’entraîne vers une autre idée. L’expression « de fil en aiguille » prend tout son sens. »

Laurence Decaux