
Présentation
Programme
Han Tang Yue-fu
Musiciens :
Lee Yi-Hsiu, Wang Shin-Shin, Hsu Shu-Hui, Chen Lun-Chieh, Kao Chin Chin
Danseuses : Hsiao Ho-Wen, Chen Kai-Li, Tu Pei-Chun, Wang Shin-I, Deng Jing Wei
C'est l'histoire d'un art de danse et musique mêlées, celui de la dynastie Han, remontant pour partie jusqu'à un siècle avant Jésus Christ. Migrant dans le sud de la Chine puis vers Taiwan, ces traditions à la beauté intacte nous reviennent portées par Chen Mei-O, musicologue et chanteuse de Nankuan. Puisant dans des documents anciens, elle a su donner un second souffle à ses concerts de geste sous le signe de " la pureté et la bonté ". La danse, dont les partitions avaient depuis longtemps disparu, donnent notamment lieu à une réécriture qui nous la rend étrangement proche aujourd'hui. Sur scène, les femmes unissent voix et mouvement dans une cérémonie d'une rare intensité. En contrepoint, les sikuai, fins bâtons de bambou, rythment ces " Chants et danses courtois de la Chine ancienne ".
Chant d'amour
Dans la tradition théâtrale du Jardin des Poiriers, cette pièce pour rôle de hsiao-dan, jeune femme à l'allure et aux gestes gracieux, exprime les mille sentiments que celle-ci éprouve en sortant par une belle journée de printemps.
L 'épingle à cheveux
Dans la tradition théâtrale du Jardin des Poiriers, cette chanson pour rôle de da-dan, femme mûre cultivée aux manières nobles, exprime la solitude et la mélancolie d'une épouse recluse dans ses appartements alors que le printemps fleurit.
La nuit n'est pas encore achevée
Adaptation de deux scènes du célèbre opéra Gao Wen-Ju du Jardin des Poiriers, cette pièce, où " la voix est en harmonie avec le chant et le rythme avec la voix " est interprétée a cappella conformément à l'antique tradition du Nankuan qui voulait que " le chant retentît seul, non troublé par le son des instruments ". Le passage Yu-Zhen-Hsing (Jade Vertueux), extrait de " Mérite et gloire d'un époux " et morceau classique de danse du répertoire du Jardin des Poiriers, exprime la retenue, le raffinement et la délicatesse propres à cette école d'opéra.
Le printemps emplit la salle
Cette pièce est interprétée avec les quadruples claquettes (si-kuai), classées dans les " quatre instruments bas ", pour amener dans la plus pure tradition Nankuan l'ensemble des instruments, " les quatre hauts et les quatre bas ", à jouer dans l'esprit du Classique des Rites : " Chant du luth et de la harpe, des vents et des cordes dans le haut, rythme mélodique des quatre percussions et des cloches dans le bas ". De ce morceau émanent la solennité respectueuse et l'harmonie propres à la musique rituelle.
Le Han Tang Yue-fu a été fondé en 1983 à Taïpei sur l'initiative de la célèbre chanteuse de Nankuan Chen Mei-O. Il s'agissait alors de réaffirmer la place du genre Nankuan dans l'histoire musicale chinoise, de remonter aux sources de cette tradition par l'étude des Classiques et de former des musiciens et chanteurs de talent capables d'apporter un sang nouveau tout en assurant la relève d'une tradition en voie d'extinction. C'est dans un esprit véritablement scientifique, avec un souci culturel authentique de préserver les caractéristiques de la tradition musicale populaire et nourri de conceptions artistiques ancestrales que le Han Tang Yue-fu a renouvelé, avec des techniques de scène hautement élaborées, un style tout d'élégance et de raffinement. Voilà plus de dix ans que le Han Tang Yue-fu s'est fait connaître internationalement, répondant à l'invite de nombreuses institutions académiques à travers le monde et participant à divers festivals tant en Europe qu'en Asie.
A Taiwan, l'édition d'un CD de musique Nankuan a connu un extraordinaire succès. Pour ce disque, le Han Tang Yue-fu se vit attribuer en 1990 le " Tripode d'Or " du Conseil National de l'Information au titre du meilleur disque, de la meilleure interprétation et de la meilleure réalisation. En 1991, le Ministère de l'Education lui décerna le " Prix de la Tradition vivante " qui récompense les meilleurs ensembles de musique traditionnelle. En 1995, ce fut au tour du Conseil National des Affaires Culturelles de reconnaître ses mérites en l'inscrivant dans son " Programme d'aide aux arts de la scène " afin qu'il puisse mener à bien son projet de longue date d'une édition complète des 64 partitions de musique classique Nankuan. La même année, un nouveau CD intitulé Nankuan Shanghsi Jumen fut récompensé d'un " Tripode d'Or " (meilleur disque et meilleures voix).
Tout en s'appliquant à pérenniser l'esprit de la musique Nankuan, le Han Tang-fu s'est également intéressé à l'évolution de la musique du " Théâtre du Jardin des Poiriers " (Li-Yuan-Hsi), genre théâtral qui s'est développé dans le sud de la Chine sous les dynasties Song et Yuan (XIIe - XIVe siècles). Oubliant volontairement l'aspect narratif du Théâtre du Jardin des Poiriers, le Han Tang Yue-fu a veillé à garder la grâce des mouvements de danse et la beauté des chants, qu'il marie harmonieusement avec la musique Nankuan. Afin de perpétuer la tradition tout en renouvelant les formes, il a créé " l'Atelier de Danse du Jardin des Poiriers ". C'est en pleine conscience des liens organiques qui unissent la musique d'hier à celle d'aujourd'hui (" La musique d'aujourd'hui est celle d'autrefois, la musique d'autrefois est celle d'aujourd'hui. "), que le Han Tang Yue-fu s'applique à faire connaître internationalement la culture musicale et chorégraphique du monde chinois. Son but affiché est de " refonder une tradition en s'appuyant sur la tradition ".
1, Place du Trocadéro 75016 Paris