C'est fini la mer

Dans le cadre des soirées au Pierre au Lard.

• Le mot de l’auteur

Un bistrot en bord de mer. Sauf que la mer en a eu assez. Elle est partie avec la marée, et n'est pas revenue. Se retrouvent en cale sèche six personnages. Ils attendent sans doute que la mer revienne. Ils se parlent sans s'entendre. S'observent. Puis s'écoutent. Et les voilà qui chantent. Aragon, Ferrat, Ferré, Michaux, Nougaro, Piazzolla et Prévert sont convoqués dans cette étrange et poétique rencontre où les personnages interprètent des chansons qui les obsèdent.

Au départ, tout ça c'était pour chanter "Jaurès" de Brel à mon fils. Histoire qu'il sache un jour que la politique peut être autre chose qu'un jeu de pouvoir. Que l'homme est beau quand il s'inquiète des autres et du sens du monde. Et que même si la barbarie l'emporte presque à chaque fois, on ne peut espérer que par ceux qui ont gardé ce rêve : croire en l'Humanité ! Et que c'est notre devoir de le vouloir encore malgré les fatigues, les hontes et l'énorme solitude de cette époque éclatée. Et je me suis souvenu d'une plage où la mer était partie si loin que je m'étais dit qu'elle ne reviendrait pas.

Alors cette histoire avec mes compagnons de l'Equipage. Une fugue pour dire à la mer qu'on la comprend, qu'il est en effet épuisant de ramer des marées, de décroisser la lune, d'écumer sans répit, pendant que nous déversons notre médiocrité, notre brutalité. une fugue à jouer, à chanter et à boire pour tenter d'être heureux. "Ne serait-ce que pour donner l'exemple".

Emmanuel Depoix

Par la compagnie l'Equipage.

• En seconde partie

Chansons de marins autour d’une soupe de poissons ou comment débarquer au cœur d’un bar breton par temps de haute mer !