En réglant la chorégraphie du Mandarin merveilleux, j’ai suivi exactement la partition, l’histoire et le découpage dramatique de l’œuvre de Béla Bartók.
Cet univers des bas-fonds dans cette « Mitteleuropa » d’avant les années 33 s’est révélé à moi grâce au cinéma de Fritz Lang qui fut un de mes maîtres en profondeur, et en particulier grâce à un film : «M» le Maudit, qui se déroule dans le même contexte historique que le ballet de Bartók. Bartók, curieusement, intitule d’ailleurs son œuvre non pas ballet mais pantomime.
Parmi les trois victimes qui tombent sous le charme de la (fausse) fille qu’exploitent les bandits, un autre personnage de Fritz Lang s’est imposé à moi – Siegfried – héros et victime, symbole et faillite d’un idéal. La fille artificielle, comme le robot de Metropolis, prolonge l’équivoque sexuelle qui poursuit une époque fascinante entre deux catastrophes mondiales.
«M» le Mandarin.
Maurice Béjart
« Spectacle conçu pour un corps de ballet quasi exclusivement féminin, Tombées de la dernière pluie est un exercice de style qui a mis à dure épreuve la célèbre compagnie fondée par Maurice Béjart : peu de dramaturgie, pas de repères. (...) un ballet complexe, difficile à raconter. Indéfinissable, comme le regard désarmant des onze danseuses sur le plateau. (...) Ainsi, en quarante minutes, le directeur du ballet a pris le risque de raconter le rêve, le chaos, le fragment. » 24 heures, 16 avril 2015
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